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Commentaire de Naidem

sur La galère des flics du « 9-3 »


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Naidem 28 juin 2012 20:07

Je viens ici « l’ouvrir », comme vous dîtes, car je vis dans le 93, à Pierrefitte (ville limitrophe de Saint-Denis), très exactement, et ce depuis ma naissance à Saint-Denis. Je ne suis ni de gauche, ni de droite, ni d’aucun autre parti politique. Car, selon moi, ce sont eux, les vrais racailles de ce pays. Mais passons, c’est un autre sujet. J’ai 25 ans, j’ai toujours vécu ici, j’ai fait ma scolarité dans des établissements classés en ZEP, je fais mes courses à Stains et à Villetaneuse, une majorité de mes potes vivent dans des tours HLM, j’ai déjà été racketté, frappé, insulté (que se soit par des « racailles » mais aussi par la BAC). La réalité de la banlieue, je la connais, j’en suis une des « victime » collatérale, au même titre que les policiers qui y travaillent et les vénères qui essaient de s’en sortir. Je ne post pas ici pour faire mon Caliméro, j’aime ma ville, j’aime ses habitants, je suis fier d’y être né et d’y vivre.

La réalité, vous vous en êtes vous-même aperçu : tous ces quartiers sont laissés à l’abandon. Et c’est bien là le problème majeur. Les politiques ne s’en soucient pas, sauf à vouloir passer des coups de karcher un peu partout.

Les problèmes sont nombreux, et une vraie politique de changement et de réaménagement est nécessaire. Le système éducatif, pour commencer, est défaillant. Ce n’est pas en mettant en constante compétition les enfants et adolescents de ces quartiers qu’ils pourront s’en sortir. Tant que le système favorisera les plus « forts » à faire de grandes études et les plus « faibles » à faire un BEP couture, ça ne pourra pas fonctionner. Les jeunes en difficulté ont tout simplement besoin d’aide et de soutien. Ce n’est pas en les mettant de côté qu’ils s’en sortiront.

Ce n’est bien sûr pas la seule cause de tous les problèmes de banlieue. Mais c’en est un exemple criant. J’ai fais parti de ce système d’enseignement, et force est de constater qu’il n’est pas bon. Je n’ai jamais su m’identifier à ses méthodes, je n’ai jamais pu prendre confiance en moi, je n’ai jamais compris pourquoi je n’étais pas écouté. Je n’étais pas un mauvais élève, j’avais des difficultés, j’avais des inquiétudes, j’avais des questions. Et personne pour y répondre, pour m’orienter convenablement, pour prendre en compte mes sentiments, mes envies et mes besoins.

Tout ça pour dire que la Seine-Saint-Denis est une belle salade de fruit, mais que si rien n’est fait pour changer le système actuel, elle pourrira, et ses habitants avec. Nous avons besoin d’aide. Nous avons besoin d’être écouté. En attendant, la seule façon d’y arriver est la révolte et l’indignation.

Et si ça ne marche pas, nous ferons la révolution. C’est promis.


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