Eh oui, les collectivités publiques sont aussi entrées dans la danse : placements hasardeux comportant des produits toxiques, souscription d’emprunts à taux variables, indexés sur le cours de devises ou de matières premières exotiques. Aujourd’hui, ceux qui ont signé ces contrats crient au loup. Ils ne les ont pas lus à l’époque ? Des directeurs financiers bardés de diplômes et d’expérience se retranchent derrière des arguments douteux : « ce n’est pas moi qui ai signé ; j’ai soumis le projet à l’adjoint au maire ».
Certes, la responsabilité des établissements financiers qui ont concocté ces brouets infâmes est écrasante. Mais il n’était pas interdit aux « victimes », qui sont si savantes aujourd’hui, de dire non. La tentation de l’argent facile leur a fait perdre la tête. Et puis, pour certains, des crédits avec différé de remboursement, cela soulageait les comptes à court terme et permettait de se faire une clientèle avant une échéance électorale.
Les « marchés » ne se sont pas emparés du pouvoir. On le leur a servi sur un plateau. La cupidité de certains a été amplement aidée par la soumission, la naïveté, et parfois l’intérêt, de beaucoup. La récente introduction en bourse de Facebook (valorisée presque 30 fois son chiffre d’affaires !) nous renvoie aux pires moments de la bulle internet qui a vu des millions d’épargnants jouer aux moutons de Panurge. Tout le monde voulait sa part du miracle financier.
Ce sont les institutions et les règles de vie en société qui, parfois, parviennent à protéger les humains de leurs fâcheux penchants. On peut y réfléchir, mais je comprends que l’on peut aussi soulager sa bile en se laissant aller à la dérision et à l’invective.
Quants aux 1.000 milliards, ce serait bien, effectivement, que vous nous rappeliez où ils sont passés.