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Commentaire de Gelezinis Vilkas

sur Retour sur les législatives : la victoire de la fausse gauche


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Gelezinis Vilkas Gelezinis Vilkas 30 juin 2012 14:00

Dès que la France a fait sa Révolution, toute l’europe réactionnaire lui a déclaré la guerre

Mais en premier lieu, la France n’a en aucune manière envisagé cette révolution comme une « révolution nationale », pas du tout même, mais à portée européenne. Il est alors logique que les monarchies aient voulu s’y opposer, mais certainement pas au nom d’une « idée européenne » et certainement pas avec l’assentiment des populations.
 Avant son virage réactionnaire et xénophobe, car la révolution française a connu une telle dérive bien avant que Bonaparte ne devienne Napoléon, qui a dégoûté beaucoup d’européens qui s’étaient au départ enthousiasmés. La vocation européenne de la révolution française est une évidence.

Or, la Révolution est l’élément fondateur de notre pays, le jacobinisme qui en est né a permis la formation de la nation française.

La nation française comme idée s’est exprimée pendant la guerre de cent ans, matrice de son identité comme de celle des Anglais d’ailleurs. Elle n’a réellement eu une consistance qu’avec l’unification linguistique du pays au cours du XIXème siècle. Par ailleurs, du point de vue des identités régionales, souvent bien plus réelles que l’unité artificielle jacobine, le jacobinisme a été particulièrement destructeur, jusqu’à ce qu’il finisse enfin par devenir le destructeur de l’identité « oïl » qu’il avait auparavant utilisé contre les régionalités (bretonne, basque, occitane, flamande, francique, corse... etc).

Le jacobinisme, c’est à dire le nationalisme « franco-provençal », n’est pas plus défendable que le nationalisme grand-russe de l’URSS ou que le concept d’ « Europe allemande ».

A cause de sa mégalo paneuropéenne, la réaction est revenue au pouvoir


En fait, Napoléon n’a jamais été pan-européen qu’une fois qu’il a été vaincu et exilé. Vouloir une Europe française n’était évidemment pas défendable et c’est d’ailleurs la cause de sa chute. C’est par son nationalisme français que Napoléon Ier a échoué. Personne n’a tenté jusqu’à la construction européenne actuelle de traiter les européens, tous les européens, sur un pied d’égalité.

La gauche est internationaliste, elle s’est organisée en Internationales


La notion d’ « internationalisme » de l’époque n’avait rien à voir avec ce que l’on entend par ce terme aujourd’hui. Même s’il est exact que cette notion implique l’existence de nations. Cela n’a jamais empêché ses membres de se revendiquer d’une Europe politique unie, éventuellement conçue comme « une nation des nations ».

La France est une Nation, l’europe ne le sera jamais.


Tout est affaire de définition. Une nation est le rassemblement de ceux de même naissance, c’est à dire de même origine. A partir du moment où la France se considère comme universelle, elle se définit de son propre chef comme une anti-nation. En revanche, la construction européenne considère l’Europe comme le rassemblement naturel de peuples apparentés (et c’était aussi la vision de l’Europe de De Gaulle), et est donc une nation (conformément à la définition de ce terme). C’est ainsi que votre remarque est l’exacte contraire de la réalité, même si en revanche elle est conforme au mésusage de ces termes chez la plupart des gens.

C’est « prolétaires de tous les pays unissez-vous » et pas « prolétaires des pays d’europe unissez-vous ».

« Etrangement », Karl Marx ne s’est jamais intéressé à autre chose qu’à l’Europe (et éventuellement à ses extensions coloniales de peuplement, comme les USA). De même que Bakounine d’ailleurs. Au XIXème siècle, pour le plus grand nombre, le monde c’était l’Europe.

C’est d’ailleurs grâce à son armée d’Afrique que la France a pu participer au nettoyage de la vermine nazie

Tout au contraire, c’est en dilapidant son énergie et l’argent des contribuables dans une colonisation absurde de l’Afrique, qui nous est continuellement reprochée aujourd’hui par ailleurs, avec des provocations organisées par le général Mangin lors de l’occupation de la Ruhr en 1923, que la France n’a pas été en mesure de s’opposer à une armée allemande qui n’était pas si forte qu’on l’a dit.

Par ailleurs, c’est essentiellement l’effort de guerre russe qui a contribué de manière décisive à la défaite allemande, celle-ci ayant ensuite été considérablement facilitée par la façon dont les allemands se sont comportés vis à vis des Slaves. Une fois que l’Est était en marche, il était facile aux américains de débarquer à l’ouest, et c’est tout le talent de De Gaulle d’avoir réussi à présenter la France vaincue comme l’un des vainqueurs et d’avoir ainsi évité à notre pays un AMGOT.

et mériter sa place à la table des vainqueurs en 45,
 
Si on est un peu objectif, au lieu d’être constamment atteint du syndrome de la grenouille boomorphisante (« qui veut se transformer en boeuf »), on sait très bien que cette place est avant tout le résultat d’un bluff génial.

Quant à rattacher implicitement la construction européenne à la collaboration, sous prétexte que certains ont fauté avec l’Allemagne au nom de l’illusion d’une Europe unie, alors qu’il n’a jamaus été dans l’intention des allemands de faire l’Europe, pas un seul instant, mais d’assurer à l’Allemagne, à la seule Allemagne, une place absolument inégalée sur le continent, réduisant les Slaves au mieux à l’état d’hilotes et les Latins au statut de périèques (pour reprendre l’image spartiate). Rappelons que le dictateur allemand, qui a qualifié Richard Coudenhove-Kalergi de « bâtard du monde entier », rejetait totalement le paneuropéanisme, tout en laissant certains de ses agents leurrer quelques européistes naïfs avec des slogans comme « l’Europe vaincra ».

Il serait bien plus logique que la France s’associe avec les pays francophones, les Anglais avec le Commonwealth et les USA, l’Espagne avec l’Amérique Latine, le Portugal avec le Brésil.

Le réductionnisme linguistique, passant sous silence tous les autres ciments culturels, est bien le stade le plus infantile du « nationalisme ». Ceci étant dit, je crois sincèrement que cet argument que vous employez montre bien à quel résultat tordu le souverainisme poussé à l’extrême pourrait amener. Après, on a aussi le style MLP comparant l’Europe à une nouvelle « union soviétique »...

Ce que la France a fait de mieux fut de parvenir à implanter sa culture aux 4 coins du monde

Etrangement, on a plutôt l’impression du contraire. Qui trop étreint...

Préférer l’alliance européenne avec des pays non-francophones, qui nous impose l’usage de l’anglais,

Ca a été le grec, le latin et puis le français (« lingua franca ») et maintenant l’anglais. Demain, ce sera autre chose. Par ailleurs, c’est bien par l’absence d’une Europe politique unie que les USA peuvent pratiquer un impérialisme culturel très efficace. Bien sûr, on peut admettre que l’UE actuelle ne s’y oppose pas. C’est exact. Mais l’Etat français non plus, l’ « exception française » se résumant généralement à être plus mauvais que les autres.

On peut aisément résumer ce débat.

Vous défendez le modèle impérial romain et je défends le modèle démocratique athénien.

Il n’existe rien qui soit commun aux nations d’europe et exclusif à elles : la civilisation occidentale moderne est aussi partagée par les américains, les argentins, les australiens.

Populations issues de colons européens, donc il est normal qu’ils soient porteurs à leur manière de notre civilisation, dont ils constituent des extensions. Ce n’est pas une civilisation « occidentale » mais une civilisation européenne.

Je me revendique de gauche, français et europhobe.

Donc « nationaliste ». Un « nationalisme » qui n’a aucune des (rares) qualités du nationalisme, à savoir la protection de son identité, mais qui a tous les défauts de l’universalisme. C’est donc un « nationalisme » à l’américaine, troquant le ius sanguinis républicain pour le ius soli impérial, et reposant sur une identité factice, auto-négatrice car universaliste. Ce « nationalisme » qui emmène tout doucement la France au bord du gouffre, sans que l’UE n’y soit pour rien. Lorsqu’un modèle politique dysfonctionne à ce point, on en change. En réalité, ce que vous présentez comme de « gauche, français et europhobe », c’est un pur conservatisme, c’est l’idéologie même du système actuellement en place, représentée par Sarkozy hier, par Hollande aujourd’hui, et tout autant d’ailleurs par Mélenchon, (Marine) Le Pen ou Bayrou. Car, ne vous y trompez pas, Hollande est un europhobe patenté, qui doit avaler aujourd’hui des couleuvres bien amères de Mme Merkel.

les problèmes de banlieues sont des problèmes sociaux.

Tout comme l’empire romain s’est effondré de lui-même, pour des raisons économiques, sans que les chrétiens (à l’intérieur) et les barbares (à l’extérieur) n’y soient plus rien (ironie). On lirait du Mucchielli (fils bien sûr).

assez naïf pour s’imaginer que les différentes morphologies humaines permettaient une classification de la race humaine en races, ou sous-espèces différentes.

On passe de Mucchielli à Lyssenko, si je ne m’abuse. Je n’oserais vous répondre « et pourtant elle tourne ». Parce que lorsqu’on fait une affirmation aussi assurée, sans laisser la moindre place au doute (qui est pourtant à la base du raisonnement scientifique), on se mord la queue. Vous manquez, mon cher, de rigueur sémantique. Vous confondez ainsi des mots de base comme « espèce » et « race ». On définit une espèce par la constatation de l’interfécondité entre ses membres. Il est donc permis de parler d’espèce humaine, et en ce sens, si vous aviez usé de ce terme, « espèce », vous auriez raison.

La seconde question est celle de subdivision à l’intérieur d’une espèce. On la constate chez toutes les espèces mammifères, à savoir l’existence de subdivisions géographiques. Elles sont reconnues chez l’homme par la génétique, à savoir l’existence de zones géographiques homogènes, ce qui correspond bien à ce que l’on appelle des sous-espèces. En vérité, dans ce débat, l’expérience m’a amené à comprendre que tout est une question de terminologie. Il y a un mot créateur de confusion, et utilisé par de bien malveillantes personnes par le passé, qui commence par « r » en quatre lettres. Puisque ce mot est facteur de dissension, remplaçons le par schmilblik. Et qu’est-ce que ça change au final ?

Aujourd’hui c’est aussi ridicule que le créationnisme, depuis que la génétique des populations a permis d’invalider les classifications de ce type.

Seuls les régimes totalitaires ont voulu utiliser la science à leurs fins pour promouvoir leur idéologie. Cela a été vrai du communisme, cela a bien sûr été vrai du nazisme, et cela est aussi vrai du mondialisme. Un seul monde, une seule « race », un seul dieu (celui des monothéismes abrahamiques). Tel est son mantra. Un tel (Onfray ou Soler) fustige le Dieu unique. Scandale ! Plus aucun paléanthropologue sérieux ne croit à la théorie de l’ « Eve africaine », mon cher Kimbabig. Mais on fustigera Coppens s’il évoque même discrètement le fait qu’il est partisan de la théorie multirégionale (tout comme Henry de Lumley).

Le mondialisme est une idéologie tout autant totalitaire que les deux idéologies précédentes. Il amène aussi bien que le communisme et le nazisme l’Europe à la ruine. Il s’agit d’un projet économique qui a pour objet la destruction des frontières, de toutes les frontières. Il est amusant que vous vous prétendiez défendre la France (contre la méchante Europe) alors même que vous défendez ouvertement les thèses qui justement veulent sa disparition dans un magma mondialisé. C’est ce mélange du mondialisme le plus extrême et du particularisme le plus exacerbé qu’on retrouve derrière le « souverainisme ».

J’ai le regret de vous dire que je ne suis ni mondialiste ni nationaliste et encore moins un hybride des deux.

Bien cordialement et en vous souhaitant un bon week-end.


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