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Commentaire de Christian Tallon

sur Les britanniques en Syrie : la recolonisation du Monde


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Christian Tallon 1er juillet 2012 16:56

Bonjour Leo le sage
Si vous êtes sage, soit vous l’êtes jeune par grâce spéciale soit simplement par le nombre des années. Mon article n’est pas sur les prêts étudiants et je me retrouve encore entrainé par des personnes cachées derrière des pseudos dans des polémiques. . Je répondais à une personne qui écrivait « On ne leur demandera que les »intérêts« , bref de cracher des rentes. », Ce qui était inexact. On rembourse bien le capital aussi.
Je répond à votre post parce qu’il montre involontairement sans doute l’ampleur de la contagion : il est oxymorique d’attendre un comportement parfaitement adulte de la part de la jeunesse. Le banques le savent très bien et tout le markéting est la science (de plus en plus exacte) de l’art de la manipulation en vue de créer la signatures compulsives ou des achats irraisonnés. Je me demande combien de personnes de 18 ans sont capables de comprendre un contrat de prêt avant d’avoir une maitrise en droit bancaire.

Vous touchez du doigt une des incohérences (parmi d’autres) d’une société qui infantilise tout en supposant l’existence de personnes raisonnables et adultes.

Vous pensez anglo-saxon « si ils sont induits en erreur, c’est de leur faute ». Vous faites d’un prêt étudiant un deal privé entre l’étudiant et le banquier.

Vous pouvez aussi rendre l’assiduité à l’école facultative : « si l’enfant ne va pas à l’école, c’est son affaire ».

Mais en réalité et on le voit aux États-Unis, la conséquence d’une signature précipitée d’un prêt est un problème qui concerne la société. Une société ne peut pas être conçue comme la simple somme des comportement individuels. Les conséquences collectives des actions individuelles nécessite la régulation et l’encadrement de ces prêts par un officier ministériel (qui peut être un notaire par exemple). Le caractère solennel et la procédure déclarative permet de déjouer 90 % des « tricks » bancaires. Comme pour un mariage par exemple, l’officier ministériel peut refuser de valider un contrat s’il s’aperçoit que i l’étudiant ne comprend manifestement pas ce qu’il signe. Ce n’est pas une entrave à la liberté mais une aide à la liberté.

Cette simple idée est sacrilège et peut-être même impensable en anglo-saxonie, qualifiée probablement de communiste ou d’entrave intolérable au laisser-faire. La liberté de l’étudiant est d’obtenir son diplôme et d’avoir un emploi et pas la liberté d’être « couillonné » par des banques. On connaît par cœur. la chanson du libéralisme débridé. Mais nous ne sommes pas anglais ni américains et la socialisation des échecs induits par un markéting déchaîné a des limites physiques qui semblent être atteintes en 2012. 

Une société qui fonctionne avec des retraites par répartition a évidemment intérêt à ce que chaque jeune trouve un emploi stable et pérenne. Comme les retraites par capitalisation sont en passe d’être vaporisée, la question de l’accès à l’emploi des jeunes va devenir urgentissime. Cette société française va s’effondrer d’un bloc si elle ne le comprend pas vite.

« Les français comprennent mais ne savent pas pour qui voter. ». Cette phrase montre que vous ne comprenez pas que les paradigmes d’un système cessent d’être valables passé un certain stade de dégradation de ce système. Les abstentions set les votes blancs sont les vainqueurs de la dernière élection législative. Ce système est déjà mort mais ne le sait peut-être pas tout-à-fait. Game over comme disent les anglo-saxons pour qui la vie est une série de jeux et de deals. Rien n’est plus étranger à une réelle sensibilité française. 


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