@Lord Franz
Je suppose que votre rêve - au fond
assez banal - serait de pouvoir faire apparaître un buste invisible
d’Adolf Hitler sur une image de la Knesset et que vous ne vous
asseyez jamais dans un fauteuil sans avoir, comme celui dont vous vous
faites le disciple appliqué, une canne à tripoter.
Dali se
prenait lui aussi pour un grand Seigneur, préférant avec
ostentation, à la démocratie vulgaire, les charmes d’une Eglise Catholique, Apostolique et Romaine qui faisait encore les beaux jours de l’Espagne
franquiste. Je cite un auteur au nom ronflant : François-Ferdinand
de la Friche en Souche, qui est une de vos hypostases : « Car
celle-ci [la démocratie] ne saurait tolérer que le pouvoir naisse
de ces masses illettrées et brutales, dont l’inclination naturelle
tend vers la barbarie et non la civilisation : pouvoir populaire
qui insulte Esprit et Intelligence, en éliminant ce processus de
sélection naturel et d’affinement qui permet à ceux dont la
destinée est de former la caste des grands hommes de notre nation
d’accéder aux fonctions qui leur sont naturellement réservées et
d’ainsi de mener la plus juste et sage des politiques : la
seule à même de régénérer notre nation et d’en finir avec ces
nouveautés progressistes qui sont autant étrangères que contraires
à l’Esprit de notre nation.
En cela, est souhaitable l’abolition
de la démocratie ainsi que du vote populaire, et l’instauration du
vote censitaire et d’un gouvernement de ceux que la Nature a voué
à l’excellence »(*)
Simple provocation surréaliste,
me direz vous, pour emmerder les imbéciles. « Mit
der Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens. », n’est-ce
pas, comme on dit dans la langue de Schiller !
La méthode paranoïaque critique est certes amusante mais elle a ses
limites. En dehors des fantaisies que l’art à bon droit s’autorise,
c’est un chemin qui ne mène nulle part sinon à Sainte-Anne. Elle me
permettrait de vous prouver que la France actuelle est un pays
esclavagiste, qu’on y pratique l’apartheid, que l’Opus Dei ou les
Francs maçons (ou les Juifs !) y dirigent la politique, et sans rien
exclure de tout ce qui peut traverser le crâne fêlé d’un paranoïaque.
J’ai d’autres chats à fouetter, Monsieur de la Friche en Souche. Reposez-vous un peu, vos interventions sont assez plaisantes mais n’oubliez pas qu’un Grand Seigneur ne met rien au-dessus du loisir et je m’en voudrais, en prolongeant un débat surréaliste sur des questions qui ne le sont guère, de vous obliger à inventorier, loupe en main, les fonds de tiroir de votre documentation. La canne et le fauteuil (pour ne pas dire le trône !) vous conviendraient sans doute beaucoup mieux que la loupe de Sherlock Holmes.
Bref, comme disait De Gaulle : « je vous ai compris ! ».
.
(*) Message du 16 mars 2010. 15:27