Le frère du parachutiste Iman Ibn-Ziaten, tué le 11 mars, s’est interrogé vendredi sur l’action des services secrets se demandant pourquoi Mohamed Merah, pourtant « fiché », a été laissé « sans surveillance » avant les tueries qui ont fait sept morts à Toulouse et Montauban. « La question » d’une éventuelle responsabilité ou défaillance des services secrets, DGSE et DCRI, « nous hante et nous attendons de la justice que la vérité soit faite sur ces interrogations », a déclaré Atim Ibn-Ziaten à l’AFP.
Selon lui, « on se cache derrière le code de la liberté » pour accepter l’explication qu’avait fournie Mohamed Merah à son retour de voyages en Afghanistan puis au Pakistan et selon laquelle il faisait du tourisme. Or « il avait été interpellé par les Américains en Afghanistan, ils avaient fait une fiche sur lui ». « Américains et Français travaillent ensemble en Afghanistan, je ne peux pas croire que leurs services secrets n’aient pas travaillé ensemble », a-t-il ajouté. « Il y a des parts d’ombre. Pourquoi a-t-il été laissé sans surveillance ? », se demande-t-il ajoutant avoir « du mal à croire à une défaillance des services secrets français », DGSE et DCRI.
Atim Ibn-Ziaten souhaite donc que « toutes les déclassifications » des notes de la DCRI sur Mohamed Merah demandées par les juges « se fassent pour savoir la vérité ». « On le présente comme quelqu’un qui est passé au travers des mailles du filet, ça voudrait dire que les services secrets sont incompétents ? », interroge le frère de la victime qui dit avoir « des difficultés à comprendre le temps qu’ils ont mis à localiser » Mohammed Merah. Il regrette que le tueur soit « parti avec son secret » et reste convaincu que Mohamed Merah a été tué, lors de l’assaut donné par le Raid, parce qu’« il ne fallait pas qu’il parle ».