@schweizer.ch
Les phrases que vous reproduisez, apparemment vous ne vous en rendez même pas compte, visent le problème des frictions entre des cultures différentes dans un système social qui tend vers le communautarisme. Il n’y rien dans ces phrase qui relève d’un racisme ou d’un racialisme. Elles ont pu paraître choquantes parce qu’elles allaient contre un angélisme de style parti socialiste qui pouvait être tenté - c’était la stratégie mitterrandienne - de rabattre cela sur les dadas favoris du Front national.
Mais ce qui distingue la droite française classique, c’est-à-dire des conservateurs dérivant d’un lointain gaullisme et des idéaux de la Libération, d’une l’extrême droite héritière des « valeurs » - si j’ose dire - du IIIe Reich et de la collaboration, c’est précisément que les conservateurs ne peuvent pas être suspectés de racisme ou de nostalgie du nazisme.
On ne peut pas nier les difficultés qui naissent de l’affrontement des cultures et des religions. Quand j’enseignais dans les banlieues, j’ai connu assez de collègues dont les cours étaient perturbés par des élèves manipulés qui refusaient de rien entendre sur la théorie de l’évolution, parce qu’il était évident pour eux que l’homme ne pouvait « descendre du singe » ou qui ne supportaient pas des cours de philosophie traitant de la position sceptique ou athée. Mais cela ne résultait assurément pas de leurs dispositions chromosomiques : la crédulité, le fanatisme, sont très uniformément répandus sur la planète. Les massacres de septembre 92 n’ont pas eu pour auteurs des individus très différents de nous sur le plan biologiques. Ils étaient nos ancêtres. Le stalinisme fanatique (Eluard !) a très bien pris racine en France, la collaboration aussi ; plus récemment, on a pu voir se développer l’écoeurant racisme de style FN (le « détail ») et maintenant l’antisionisme d’une extrême gauche qui ne se distingue plus guère dans l’abjection, ipso facto, de l’autre Front.
L’optimiste Descartes disait que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Il aurait pu tout aussi bien dire la même chose de la connerie. Noir, jaune ou blanc, l’Homme est majoritairement con, cela ne fait aucun doute. Cela dit, c’est sans remède et il faut bien rester tolérant.