@ ServitudeModerne
Si j’étais (et sur le principe, je le suis toujours) opposé à la formation d’un parti politique au sein du MZ (du reste, je n’étais pas le seul à y être opposé), c’est en raison de la nature du système politique auquel il eut fallu s’insérer. Le système politique des gouvernements prétendument représentatifs que sont nos fausses démocraties est parfaitement verrouillé : y entrer revient à se corrompre, en cela que le système est la corruption elle-même.
Un parti politique n’est qu’une seule chose : une machine à gagner les élections. Et en pratique, c’est logique, puisque pour mettre les projets politiques en œuvre, il faut accéder au pouvoir (ou s’y maintenir lorsqu’on l’a conquis). Dès lors, toute l’énergie des militants se trouve orientée dans le but de conquérir le pouvoir, de gagner des élections. Avec tous les travers que cela comporte : compromissions, pots de vins, corruptions, arrangements, etc. C’est cela que l’on appelle politikè (l’art de la lutte pour conquérir / préserver le pouvoir).
Ce système, cristallisé dans les partis, éloigne les citoyens et leur action des véritables enjeux. Pendant qu’ils se consacrent à ces luttes et ses jeux d’influence, ils ne se penchent plus sur comment trouver des solutions aux problèmes de la cité. C’est aussi le message de Jacques Fresco du Projet Venus, dont le MZ était censé promouvoir les idées. Il y avait donc contradiction à militer au sein du MZ en voulant créer un parti.
Mon opinion sur cette question n’a pas changé. Je reste un fervent défenseur de la politeia (la gestion citoyenne de la cité, dans l’intérêt général). Si vous souhaitez mieux comprendre l’apparente contraction que vous percevez dans mon action, je vous invite à cerner cette grande différence entre politeia et politikè : je suis évidement favorable à la politeia (étant démocrate), et donc, il est logique de m’intéresser aux questions de société ; en revanche, je suis fermement opposé à la politikè, qui est en œuvre dans le système actuel, donc je suis opposé aux partis et à la politique dans ce système. Par ailleurs, le sens du Projet Venus est éminemment inscrit dans la politeia, puisqu’il se propose de résoudre les nombreux problèmes de la société en les prenant à la racine (la cause des causes). Il n’y a donc pas de contradiction ; c’est le système qui nous piège dans une vision faussée des enjeux.
Cordialement,
Morpheus