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Commentaire de Lord Franz of the F. in S.

sur L'athéisme face aux religions


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Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 8 juillet 2012 18:31

 

C’est en effet : un constat. Quant à sa connotation, elle fluctuera en fonction des perspectives individuelles. Ma « photographie » n’a rien de souriante : elle me semble non connotée : j’ai simplement posé les contraintes qui pèsent sur l’athéisme face au religieux. 

 Du fait que nous sommes une espèce sexuée et sociale : ce qui d’emblée fait de nous des "êtres culturels" : la religion étant un sous-produit de la Culture et bel et bien autant une stratégie évolutive qu’un sous-produit de notre évolution : quelque soit son « avatar » elle est « inhérente » à l’Humain. Du fait qu’elle coïncide avec les besoins primaires ou plutôt « essentiels » de notre espèce : en agissant directement sur le problème fondamental pour l’Humanité : la réduction de l’Incertitude (incertitude autant matérielle (pratique) que existentielle (ou métaphysique) : en favorisant la coopération (innée chez des animaux sociaux) et en assurant la cohésion des groupes humains la religion joue sur les plans de

 1) la survie (à l’échelle du groupe/espèce il s’entend : l’instinct de survie peut certes varier chez les individus et donc le fait qu’un groupe d’individus refusent ou dédaignent la reproduction, garantie de la survie et perpétuation autant de leur groupe que de l’espèce, ne joue pas à long-terme puisque suffisamment d’individus eux se reproduisent : ce que les religions incitent généralement à faire : les groupes religieux incitant à NE PAS se reproduire au mieux ne se développent pas et demeurent des cultes locaux sans grande influence, ou au pire disparaissent : sans même besoin de persécution : ils s’opposent à quelque chose d’instinctif : la perpétuation de l’espèce et de la Vie est à la base même de la Vie : humaine ou pas.

2) optimisation de l’acquisition/accès aux ressources et le partage conséquent (plus le système de croyances/religieux sera évolué/élaboré, plus le groupe sera efficace, plus il sera bénéficiaire à l’individu que ce soit à sa simple échelle que face à d’autres groupes (exemple : les différences entre groupes de chasseurs-cueilleurs : les plus « individualistes » sont condamnés à toujours plus s’isoler et demeurent de taille réduite, à la limite de la survie

3) pérennité du groupe en « éliminant » ceux qui par « malhonnêteté » ou engagement limité pourraient nuire à la survie du groupe

 

à l’échelle historique : les singularités culturelles précédent les singularités individuelles

(même si il serait préférable de dire qu’elles « co-apparaissent » simulatément : la nature « culturelle » de l’humain faisant qu’il n’y a pas d’humains a-culturels – well jusqu’à l’avènement récent de notre meilleur des mondes) : pour résumer disons que a) nous nous « incarnons » historiquement dans une culture, et b) à l’échelle individuelle (soit au cours de nos existences singulières) singularité culturelle et singularité individuelle co-existent au sein des individus.) 

 

Enfin, l’athéisme s’inscrivant avant tout dans une perspective individuelle : 1) il ne répond à aucune des problématiques sus-citées : donc n’apporte aucun gain sur le plan évolutif (le plus important à nouveau : c’est à l’échelle des groupes/sociétés humaines qu’il faut envisager l’efficacité de tel modèle ou d’un autre) : puisque a) il ne fournit aucun système favorisant coopération ou cohésion b) bien entendu, il ne fournit pas d’incitation spéciale quant à la reproduction, et donc ne joue pas sur la pérennité du groupe, enfin 2) il peut opérer en complet décalage avec l’évolution des sociétés humaines alors que les religions elles répondent TOUJOURS à cette évolution (l’évolution au M.O des religions depuis la fin néolithique jusqu’à l’avènement du monothéisme offre une bonne illustration de cette co-évolution religion/société :

 

1) les premières manifestations religieuses répondent principalement aux questions relatives à la survie (notamment famine : à une époque où on a opéré le passage à l’agriculture et le post-tribal (ou proto-étatique)

2) ensuite, elles répondent principalement à la question de la guerre (plus les sociétés concernées se développaient, plus les chances de confrontation armée avec d’autres sociétés, dans une logique de compétition quant à l’accès aux ressources (eau, terres fertiles/arables, etc…)

3) enfin dernier jalon avant l’ « âge axial » : on intériorise et cherche une explication aux maux qui frappent la société (famine, guerre, etc..) et là la religion change de perspective et se place sur le plan individuel/personnel cherchant à résoudre la question de la culpabilité : prélude aux religions/philosophies qui allaient venir avec l’entrée dans l’âge axial et l’avènement du monothéisme

 Bien entendu, ici c’est une vue très schématique, la seule appropriée à un com sur AV. Pour en revenir à l’athéisme, vous constaterez aisément que la relation société/athéisme n’a pas besoin d’exister : le but de l’athéisme n’étant pas a fortiori de fournir des réponses en fonction de l’évolution des sociétés humaines : pour la religion, c’est bien cela. En cela, considérant que ce qui détermine le destin (réussite/survie/extinction) des sociétés seront les choix de telle ou telle stratégie évolutive : la Religion aura donc un avantage certain : elle est cohérente avec ce qui en partie fait l’Humain : sa capacité d’adaptation.

 Quant à la violence ou intolérance religieuse, en considérant que la fonction la plus « primitive » de la religion est d’assurer la survie du groupe, la coopération des individus, et la cohésion d’un groupe donnée : elle est par nature coercitive : question de survie ! 

Pour qu’un système athée soit efficace si le propos est de contrer les religions : il se devra d’être aussi coercitif : bref tout simplement d’être une sorte de religion, disposant des mêmes mécanismes de coercition et d’incitation (coopération/cohésion/préservation) qu’une religion lambda, et en adéquation avec l’évolution humaine.


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