..........Annulant tout questionnement portant sur des objets,
le 11/9 se pose en tant qu’origine d’ « un nouvel ordre mondial » et
intègre le Sacré. Il ne peut être parlé, car il est intouchable. Toute
parole est considérée comme une profanation. L’icône montre ce qu’on ne
peut voir : l’infigurable. Cette vérité qui relève de la croyance ne
doit pas être confrontée. Elle consiste à ne pas douter de ce que l’on
ne voit pas.
Comme rien dans les attentats du 11 septembre n’a été
collectivement confronté, quelque chose qui relève du 11/9 se répète,
notamment à travers les tueries de Mautaubant et de Toulouse. Ce qui a
été forclos du symbolique réapparaît dans le réel [26] comme élément
d’une compulsion de répétition. La violence originaire révélée par le 11
septembre, la guerre des civilisations, ne doit pas être oubliée [27].
Elle doit toujours être là dans l’immédiateté afin de fixer notre
existence à cet originaire. Pour cela, ce qui troue le symbolique, ce
qui anéantit le lien social, ne doit pas être refoulé, mais répété
infiniment afin de coloniser notre vie.
Si l’affaire Merah s’inscrit bien dans ce faire voir,
(l’identification du sens), celui de la guerre des civilisations, elle
ajoute un élément, celui de la pétrification du spectateur (la
psychose). Poser des questions ne se heurte plus seulement à un tabou, à
un interdit imposé socialement, celui de la théorie du complot, mais à
l’oeil intérieur, celui du surmoi.
Dans l’affaire Merah, nous sommes directement hors
langage. Toute possibilité de symbolisation est anéantie face à
l’invraisemblable et au surcroît de jouissance du pouvoir. En l’absence
d’objet, il ne nous est plus possible d’organiser la réalité et de nous
protéger du réel. Le clivage de la lutte du bien contre le mal se répète
infiniment comme injonction de regarder le spectacle de notre propre
anéantissement............
Une bonne analyse !!
Mais ce qui va être intéressant à suivre, c’est le comportement de nos nouvelles autorités....et un test implacable de celles-ci....
Aller jusqu’au bout de l’affaire ou reculer....