Merah en Frankenstein ayant échappé à ses manipulateurs ?
On avance, finalement dans le dossier Merah, même si les méthodes employées ces derniers temps laissent un goût amer aux démocrates. Car, n'y allons pas par quatre chemins, ce à quoi on vient d'assister est bien un coup de force pour réhabiliter l'image d'un service en perdition, car de plus en plus accusé de compromission avec le tueur toulousain. On a bel et bien tenté d'influencer l'opinion, en ressortant l'antienne déjà moult fois entendue comme quoi le jeune tueur toulousain aurait "roulé dans la farine" les agents des services secrets français, histoire, bien entendu, de voir ces derniers passer pour des billes complètes n'ayant rien vu venir de la dangerosité du personnage. D'être idiot, vaut toujours mieux que d'être complice, semble-t-on se dire aujourd'hui pour sauver les meubles d'une agence de renseignements en pleine faillite morale. Alors que ce même individu, on vient à nouveau de la confirmer, avait un mode de vie hors-normes, qui aurait dû dès le départ en interpeller plus d'un. Car Mérah, ce jeune banlieusard suicidaire, avait aussi une autre corde à son arc, oubliée depuis, alors qu'on le sait depuis avril dernier, qui le reliait directement à la fois au grand-banditisme et à la fois à d'autres liens douteux de la police comme on va le voir. Non, franchement, on a beau retourner le problème dans tous les sens, l'affaire Merah nage dans des eaux (troubles) où l'on croise beaucoup (trop ?) de gros poissons.
Le soir de sa virée téléphonique en Mégane de location, Mohamed Merah revient chez lui, gare sa voiture à l'endroit où sont sorties les poubelles de son immeuble, remonte par les garages....et rentre dans son appartement tout ce qu'il y a de plus normalement, après avoir notamment téléphoné à France24 en donnant moult détails sur ses exactions et les revendiquant, en une sorte de testament : "de source proche de l'enquête, on affirme "avoir la certitude à 98%" que Mohamed Merah est bien l'homme qui a parlé en réalité "un peu plus de 11 minutes" à la journaliste Ebba Kalondo. En particulier, il apparaît que l'appel a été passé à proximité de l'appartement toulousain où il était toujours retranché à 19h. Ebba Kalondo a décrit son interlocuteur comme "très éloquent" et donnant "très calmement des détails assez spécifiques" sur les tueries, rectifiant notamment des informations données par la police sur le nombre de coups tirés à Montauban où il a tué deux parachutistes du 17e RGP. Il avait lui-même souligné, selon elle, que c'étaient des détails que seul le tueur ou la police pouvaient connaître".
Il rentre chez lui en repoussant devant la porte un frigo table top pour bloquer la porte, au cas où. En faisant ce geste, il montre clairement qu'il se sait surveillé. Les policiers l'ont "logé" et il s'en est aperçu. En rentrant à nouveau dans son immeuble, il a bien vu les véhicules banalisés et leurs occupants. A trois heures du matin, le Raid tente d'entrer chez lui plutôt bruyamment et rate complètement son coup : Mérah se précipite sur ces deux Colts et tire à travers sa propre porte, blessant deux policiers. Son arrestation vient d'échouer. C'est le début de plus de trente heures de siège comme on le sait.
Et pourtant : chez lui, il n'a gardé que deux Colt 45, et une série de 4 chargeurs, plus un pot contenant des balles en vrac. Alors que dans la Mégane qu'il a laissé dehors, en face de sa sortie de garage, il y a un arsenal complet que décrira en détail une voisine qui filmera son explosion programmée par les policiers, qui en sortiront un arsenal conséquent dont un long fusil à pompe, décrit par cette même voisine dans la vidéo. Un individu logique, qui a perçu le danger d'une intervention de la police, et en craint une, laisserait-il dehors son arsenal ? Difficile à comprendre, comme attitude. Qu'est ce qui fait que ce soir-là Merah ne redescend pas chercher les sacs de sport contenant ses armes les plus meurtrières ? Mystère : la fatigue, ou le sentiment d'impunité : il est allé successivement téléphoner plusieurs fois, à posté ces montages vidéos faits sur son ordinateur et est même ensuite passé déposer un sac de linge avec dedans sa caméra GoPro qu'il a vidé. Annonçant indirectement qu'il ne ferait plus d'attaques filmées. Ce dépôt de matériel qui portait sa signature ne signifie-t-il pas à lui seul qu'il en a déjà fini avec sa spirale meurtrière ?
Dans la presse, ça a été relaté : "selon le détail livré jeudi par le procureur de la République de Paris, François Molins, les policiers ont retrouvé dans une Mégane que Merah avait louée "un certain nombre d'armes, notamment un pistolet-mitrailleur Sten, un revolver Python, un fusil à pompe et un fusil-mitrailleur Uzi", ainsi qu'une autre arme dans une Clio. Mohamed Merah, abattu jeudi par le Raid, possédait également trois pistolets automatiques Colt .45 de calibre 11,43 mm." Ce qu'oublie de dire le procureur, c'est que c'est Merah lui-même qui a indiqué où était la Mégane et ce qu'elle contenait. Quant à la Clio louée, c'est elle qui contenait le 3eme 11,43 : lors de l'assaut, en ayant donné un en échange d'un talkie-walkie, il ne lui en restait qu'un seul. L'autre, selon les enquêteurs, c'est celui de la Clio, authentifiée par les experts de la police. "L'arme utilisée par Mohamed Merah lors des trois tueries de Toulouse et Montauban, un pistolet automatique Colt .45, a été identifiée par les enquêteurs, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information d'i-Télé. Les expertises balistiques ont permis de déterminer qu'il s'agissait d'un Colt .45 de calibre 11,43 mm, découvert mercredi lors de la fouille d'une Clio, a-t-on ajouté. Cette arme a été utilisée lors de l'assassinat de trois militaires à Toulouse et Montauban les 11 et 15 mars, et lors de la tuerie à l'école juive de Toulouse le 19 mars. Lors de celle-ci, Mohamed Merah disposait également d'une seconde arme." Fait étrange, Mérah dans ce qui a filtré de ce qui est sorti sur TF1 aura cette phrase sybilline : "vous vous êtes complètement loupés parce que j’ai pu faire trois attaques, tuer plus de sept personnes et en blesser plusieurs. […] Si vous auriez été un peu plus malins, vous auriez appelé des cyber-policiers. […] C’est pour ça j’ai vite trouvé des armes et vite attaqué," qui laisserait entendre que ce qu'il avait laissé dans sa Mégane étaient des achats très récents !
La Mégane explosée révèle donc un arsenal, dont semble-t-il l'Uzi qui se serait enrayée à l'école juive, qu'il aurait remplacée à la volée par un de ses colts-fétiches. L'homme le plus recherché de France, à ce moment-là, s'est donc bien baladé à Toulouse avec tout un arsenal !!! Et les policiers en faction n'auraient rien vu ? On est bien à ce stade à la révélation d'une incompétence gravissime qui sera balayée dans la presse par une "explication" incroyable : les fonctionnaires (ils semblaient être deux) se seraient "endormis".... même cette seconde voiture, une Clio dormant dans un box, n'était pas conue de la police avant qu'il n'en parle lui-même ! Donnant par la même une indication indirecte sur ses contacts : le carton retrouvé dans ce box, celui de la garde rapprochée du président de la République, étant une découverte majeure. Elle aussi balayée par un système : dans le livre de Pelletier & Pontaut, l'incroyable information sera traitée comme étant de l'ordre de l'anecdotique !
Au moment où la Mégane explose, c'est sur indication de Merah : les policiers n'ont même pas relevé les numéros des voitures autour du bâtiment, et n'ont fait aucune investigation ni enquête sur les véhicules autour du bâtiment. la voiture, en prime, est à part des autres, sagement rangée... sur une zone de passage ! inratable !
Des armes estimées au total à près de 20 000 euros que Mérah qui vit des aides sociales n'a bien sûr pas ; Et cette fois encore, c'est le procureur Molins, toujours lui, qui va s'y coller pour tenter d'en expliquer les origines : "Lors des négociations avec les hommes du Raid, Mohamed Merah avait expliqué s'être constitué cet arsenal grâce à l'argent qu'il avait pu récolter lors de ses "casses". Les enquêteurs devraient tenter de savoir si Mohamed Merah n'a toutefois pas bénéficié de complicité pour les obtenir." Encore une fois c'est flou, et c'est pourtant ce qui aurait été dit par Mérah pendant les négociations, faut-il le rappeler. Décidément ce procureur si gêné aux entournures avait bien du mal à "traduire" les éléments de langage officiels qu'on voulait bien lui donner à ronger et qu'il devait regurgiter auprès du public ou de la presse. Sur les "casses", tout le monde était resté dubitatif. La thèse du petit bas de laine de petit magouilleur, le livre de Franck Hériot et Jean-Manuel Escarnot l'avaient aussi reprise, en évoquant même des travaux de fourmi de banlieue : "grâce à des rentrées d’argent conséquentes (Merah utilise ses talents de carrossier pour “maquiller” des voitures volées).... extrait du livre sorti le 28 juin dernier et qui avait déjà pour titre, signalons le, " Vous aimez la vie, j’aime la mort !" (aux Éditions Jacob-Duvernet), preuve que déjà des choses avaient filtré des conversations avec les policiers, qui avaient déjà commencé leur lobbying sur un Mérah obligatoirement mené à sa propre exécution souhaitée ((le célèbre "suicide by cop"). Un livre où on avait déjà le nom de "l'offcier traitant" de la DCRI, ou presque : "Il se rend par la suite au Pakistan, dans la région du Waziristan. Dans les zones tribales, il reçoit un entraînement au djihad. À son départ, il promet« d’accomplir ce qu’il pourra » en France. Mais prend soin de contacter, depuis le Pakistan, Hassan L., son officier traitant de la DRRI (Direction régionale du renseignement intérieur), en lui promettant de le voir dès son retour. Lors de l’interrogatoire qu’il subit, il explique qu’il faisait du tourisme au Pakistan pour y trouver une épouse. Il ne sera pas mis en garde à vue…"
Or, lors de l'émisssion 7 sur 7 de TF1, elle encore, qu'a-t-on appris sur les provenances de cet argent... en liquide, car n'ayant pas laissé de traces sur le compte en banque de Mérah ? Qu'en fait de "casses", c'était un trafic bien plus juteux que d'aller cambrioler sur la côte à partir de Toulouse. En une seule fois, Mérah pouvait se payer la moitié de son arsenal ! Mais pour ça fallait savoir rouler vite à bord de très puissantes voitures, et ne pas s'amuser seulement à faire des soleils dans les gravillons avec. « Je sais plutôt bien conduire en voiture,et on me payait pour aller d’un point à un autre […] Donc moi j’étais payé par des personnes du banditisme en les déplaçant à droite à gauche. Et si je croise la police, mon travail c’était de les semer très rapidement et voilà. » Ah tiens ; voilà le jeune loubard devenu conducteur émérite de ce qu'on appelle un "go fast" (expliqué par Neyret en personne, ça a une certaine saveur, non ?). « J’ai réussi à faire quelque chose qui m’a rapporté au moins, facile, un peu plus de 10.000 euros d’un coup. […] ils ne connaissaient pas mon intention, pourquoi je faisais ça. » 10 000 euros ; ou le salaire de la peur pour un chargement de drogue de plusieurs centaines de kilos de l'Espagne jusqu'en France, voire Paris !
Merah, révèlant ainsi un fonctionnement qui explique ses fortes rentrées d'argent, qui avaient jusqu'ici expliquées par des petits "casses" dans la banlieue de Toulouse : il raconte qu'il était grassement payé pour des voyages de retour d'Espagne : Merah faisait bien dans le go-fast, ce qui lie aussi un terrorisme qui se prétendrait politique ou religieux à des revenus mafieux, une constante, à vrai dire. La filière de remontée de cocaïne, notamment, était apparue dans cette voie espagnole lors de l'étude du dossier Neyret, dans lequel la drogue débarquée de Colombie par avions entiers en plein désert ou sur des petits aéroports dans lesquels des policiers ou des militaires véreux jouaient un rôle-clé, le transit principal se faisant par le Sénégal. C'est la filière Dacheville, tout simplement, "qu'étudiait" de si près Neyret. Un Dacheville qui aurait dû être coincé un jour ou l'autre... et qui ne l'a jamais été comme nous le rappelle LeParisien : Au départ, ce type a plus un profil d'escroc, relate un enquêteur. Au fil du temps, il s'est diversifié en fournissant des voitures à des vendeurs de drogue pour effectuer des go-fast. » D'impressionnants raids automobiles, à grande vitesse, entre l'Espagne et la France, pour remonter plusieurs centaines de kilos de résine de cannabis. Au printemps 2008, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis à Douai (Nord) pour avoir vendu plusieurs Audi A 4, Mercedes SL 500 et 4 x 4 Porsche Cayenne à des trafiquants notoires. Mais Yannick Dacheville n'était pas présent à son procès. Il avait fui la France après avoir échappé à des ex-associés mécontents de ses services… « Ces derniers avaient tiré au fusil à pompe sur la porte de son appartement, se remémore un proche du dossier. Ils l'avaient également très sérieusement malmené avant de le relâcher. » Au même moment, ses activités de garagiste haut de gamme font l'objet d'une vaste enquête. Au sein de la société Saint-Odile Automobiles (SOA), enregistrée au nom de sa mère, Yannick Dacheville loue et vend beaucoup de voitures de luxe, Ferrari, Maserati et BMW. Selon les investigations, il cède, dans des conditions suspectes, près de 200 véhicules à des acheteurs dont beaucoup figurent sur les fichiers de la police. Mais, contre toute attente — alors que la mère de Dacheville est passée aux aveux —, la procédure est classé par le parquet de Paris. Richissime autant qu'insaisissable, Yannick Dacheville a donc de nouveau pris le large." On comprend mieux pourquoi sur BFM-TV, le coordinateur national du renseignement, Ange Mancini était venu lui aussi appuyer la thèse d'un Merah tâcheron des petits hold-ups à la sauvette plutôt que pilote de go-fast. Ange Mancini, nommé coordinateur le 23 février 2011, n'est autre que le tout premier patron du RAID !
Avec à la clé, encore un système d'indics précise Le Point : "sous mandat d'arrêt international, Yannick Dacheville a été interpellé à Dubaï le 31 juillet 2011 avant d'être remis en liberté le 7 septembre, après avoir versé une grosse caution. Coïncidence ou non, Alexandra, compagne de voyage du voyou, aurait entre-temps, selon nos informations, joint un subordonné de Michel Neyret à Lyon pour lui demander d'intervenir. Le policier aurait alors répondu que Neyret allait prendre les choses en main et qu'il ferait passer Dacheville pour un indic. Dans un document que Le Point a pu consulter, le juge Patrick Gachon indiquait très récemment que le voyou présumé a été remis en liberté dans des conditions à ce jour inexpliquées.."
Encore plus incroyable, Mérah se munissait lui-même des voitures pour ses voyages express, qu'il louait, tout bonnement, d'après ce qu'on appris dès le 24 avril soit un mois à peine après la fin de l'affaire (le 22 mars) : "Le tueur au scooter avait notamment l'habitude de louer des berlines au mois dans les services de location des différents concessionnaires automobiles de la région. Des voitures louées avec près de 3 000 km au compteur La Renault Mégane dans laquelle les policiers du Raid ont retrouvé un arsenal avait été louée par Merah chez le concessionnaire de la marque au losange du quartier de Montaudran à Toulouse. Une location dont la facture pour un mois avoisine les 800 € sans compter le carburant. Mohamed Merah était coutumier du fait dans d'autres services de location mis en place chez les constructeurs. Curieusement, il n'allait pas se fournir dans les grandes enseignes connues de la location de véhicules. « Ils sont parfois plus exigeants que les services des marques », fait remarquer un policier. Mais surtout, ce qui étonne, c'est le kilométrage : parfois plusieurs milliers de kilomètres qu'il effectuait au volant de ces véhicules. Un concessionnaire d'une autre marque française se souvient qu'il avait rendu « la voiture avec presque 3000 km au compteur et des pneux lisses ». Mérah ne faisait donc pas que piloter les go-fasts : il fournissait la prestation complète ! Un véritable business, "investissant 800 euros pour en gagner 10 000 ! 3000 km , c'est exactement l'aller-retour Toulouse Malaga... Malaga, la plaque tournante de la cocaïne en Espagne ! On avait oublié, semble-t-il le côté héritage filial caché de Mohamed Mérah (son père a été condamné à 5 ans de prison pour trafic de cannabis en 2000) ! La question que l'on se pose ou qui vient à l'esprit étant celle-ci : un Mérah ne sachant pas qu'un scooter pouvait être muni d'une puce émettrice se serait-il enquéri de l'installation semblable sur une voiture de location, un sytème bien pratique pour la police pour étudier les parcours des trafiquants ? Pas davantage, il me semble : en ce cas il aurait pu rendre bien d'autres services à la police, sans même en avoir conscience : Frankenstein pour Frankenstein, autant le téléguider partout !
Merah était donc aussi un des petits maillons d'une vaste chaîne mafieuse de transport de drogue. Pour un gamin de banlieue toulousaine, il avait appris vite il semble, à foncer sur les autoroutes en BMW ou en Audi bourrées de drogue, le week-end, en faisant le carrossier anodin (et désargenté) de semaine. Inutile d'imaginer, bien sûr, qu'il puisse avoir eu un permis en règle. La dernière fois en effet qu'il avait été convoqué par la justice, c'était pour un défaut de conduite sans permis (il venait juste d'être jugé le 24 février dernier devait normalement se rendre à une convocation chez le juge d'application des peines prévue pour avril). Ce qui faisait que les risques qu'il prenaient étaient aussi maximum... en cas de simple vérification d'identité ! La encore, qu'est-ce-qui pouvait lui donner un tel sentiment d'impunité, sinon les commanditaires mêmes de ces transferts, qui devaient donc posséder eux aussi de protections haut placées quelque part, comme on a pu le voir pour la cocaïne en provenance du Sénégal, qui se retrouvait parfois en quantités gigantesques dans des appartements d'émirs, dont s'étaient échappés à la dernière minute des truands visiblement prévenus... par un policier, en l'occurrence l'ineffable Michel Neyret !
Remonter l'écheveau Merah mène donc bien plus loin que sa personnalité tourmentée de petit caïd de banlieue ne le laissait percevoir. On touche avec lui à du beaucoup plus gros, quel que soit le domaine vers lequel on se tourne : trafic de drogue, et pas n'importe laquelle ni en petites quantités, ou liens extrémistes islamistes, "historiques" (car liés au 11 Septembre et à Ben Laden) on est au cœur d'une nébuleuse composée de gros poissons. Le juge Brugière, à un moment, avait dû arrêter "poliment" ses investigations là où il avait appris de la bouche de Willy Brigitte que le camp où il s'était entraîné était géré par les services secrets pakistanais. Or Merah, s'était retrouvé exactement au même endroit : difficile d'imaginer que ce puisse être par simple....intuition et exceptionnelle débrouillardise. Son frère Abdelkader, qui avait échappé à la rafle de 2008 dans des conditions qui restent plus qu'obscures est bien l'un des nœuds du problème : la filière syrienne, celle de l'imam ariégeois connu comme le loup blanc, l'école égyptienne d'apprentissage du Coran, sont des endroits connus et répertoriés des réseaux de recruteur jihadistes français et allemands, proposés par les sites contrôlés du type El-Aroud, des endroits visités à plusieurs reprises par le frère de Mohamed, qui y a séjourné avec son épouse, qui prétend toujours n'être au courant de rien (sous un niqab, c'est bien connu, on ne voit rien) !
Malgré tout cela, et le fonctionnement pour le moins ahurissant du jeune homme, on n'avait toujours pas jusqu'ici reconnu ses connivences évidentes avec le renseignement français. Surtout l'ancien patron de l'agence : "Le tueur au scooter n'était "ni un indic de la DCRI, ni d'autres services français ou étrangers", a affirmé mardi à l'AFP le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini. Un démenti suite aux déclarations d'Yves Bonnet, ex-patron de la DST, mardi à La Dépêche du Midi : "C'est exactement ça le problème". "Car ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au renseignement intérieur. Or avoir un correspondant, ce n'est pas tout à fait innocent." Aujourd'hui que l'étau se rapproche, n'a-t-on pas ce week-end tenté un dernier baroud pour sauver un honneur bien entaché au sein de la DCRI (*) ? La présentation de la solution trouvée par l'Etat du moment pour se débarrasser de l'encombrantte créature ne répondant plus à ce qu'on lui avait demandé de faire, on l'avait eu en résumé dans le Figaro le lendemain de l'assaut à Toulouse. Tel G.W.Bush annonçant en 2003 la fin d'une guerre qui au final dure toujours ailleurs, le journal avait osé afficher le même slogan que celui déployé par le leader américain débarqué sur un porte-avions avec toute une mise en scène affirmant que c'était lui qui avait piloté l'apppontage du Viking dans lequel il était monté. Personne n'avait été dupe de la mascarade, ce jour-là de G.W.Bush, qui n'ayant jamais piloté de F-104 sur la base dans laquelle il avait été pourtant assigné. Aujourd'hui, personne n'est dupe du dernier baroud d'honneur ce ceux qui ont tenté de présenter une DCRI sans tâche aucune, immaculée.
(*) car qui, d'autre sinon la droite et l'extrême droite, et sa partie largement répandue au sein des syndicats policiers, peut-il soutenir la diffusion de ce genre de choses ?. Je n'en veux pour preuvre chez Atlantico que les deux sinistres Ménard et Rioufol... bêtes à pleurer, à agîter deséspérément pour la énième fois le spectre de l'islamisme nécessairement violent, à en devenir des clones de Breivik dans leur vindicte gratuite. Deux prétendus journalistes qui écrivent : "ll n’y a pas de problème de déontologie : la presse se fout de la déontologie !" L'occasion pour eux d'écrire ce genre de phrase infecte que l'on désespère de trouver encoe sur le net en 2012 : "Nous devrions donc nous inquiéter sur une partie des musulmans de France qui peuvent se retrouver dans de tels criminels, ce qui donne un coup à un certain nombre de bisounours qui pensent que l’immigration et l’Islam ne posent jamais aucun problème." En oubliant que Mohamed Merah était... français et né en France. Bêtes à manger du foin, ces deux-là. Tout justes bons à demander des sondages à Patric Buisson.
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