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Commentaire de Christian Labrune

sur Comparaison osée, mais intéressante : les français sont-ils des femmes battues ??


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Christian Labrune Christian Labrune 12 juillet 2012 12:22

@Leo le Sage,

Si l’auteur dit qu’on a bien raison de se révolter et qu’il est légitime de défendre ses intérêts, je l’approuve tout à fait. En revanche, il n’est pas si facile d’améliorer la démocratie représentative où les représentants du peuple finissent naturellement par avoir l’impression qu’ils sont le peuple et que lorsque tout va bien pour eux (les députés jouissent d’un certain nombre d’avantages non négligeables) le peuple a lieu d’être content. C’est ce qui fait que la République, lorsqu’une faction reste trop longtemps au pouvoir et y prend ses aises, devient vite « une dépouille », pour reprendre l’expression de Montesquieu.

La démocratie grecque était une démocratie directe : chacun, en principe, pouvait s’exprimer ; on se réunissait sur la Pnyx pour décider des affaires de la cité, le pouvoir n’était pas lointain, n’avait pas besoin d’être médiatisé par une presse ou une télévision. Cela dit, il ne faut pas oublier quand même qu’à Athènes, la plus grande partie de la population (les 3/4), c’était les esclaves et les métèques, lesquels ne jouissaient d’aucun droit à intervenir dans la res publica. Curieuse démocratie, évidemment ! Certains prétendent que l’informatique permettrait de revenir à une espèce de démocratie directe, mais le problème est qu’aujourd’hui, prendre des décisions n’est plus aussi simple, et si on me demandait de choisir entre telle orientation économique très particulière et telle autre, je ne suis pas sûr, bien que je ne sois pas inculte, que je saurais faire un choix vraiment éclairé et pertinent. Autrement dit, les solutions à ce problème des choix démocratiques ont toujours quelque chose d’un peu bancal, et prétendre « qu’il suffit de... » comme l’ont fait pendant la campagne les extrêmes droites (celle de droite et celle de gauche), c’est ce que j’appelle le populisme. C’est très bien de déclarer que la volonté populaire est souveraine, mais il lui arrive tout de même d’errer et cela produit aussi, parfois, des catastrophes. Bref tout cela est très délicat, et me rappelle le précepte de Lao Tseu qui voulait qu’on gouvernât un état « comme on fait frire un petit poisson ». 


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