Nous allons nous référer aux travaux de l’Institut national
de la statistique et des études économiques, dans la revue INSEE PREMIERE n°954
mars 2004.
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip951.pdf
« D’une part, à
fonction ou secteur équivalent, elles gagnent moins que leurs homologues
masculins et d’autre part, elles sont relativement plus nombreuses dans les
fonctions et dans les secteurs les moins rémunérateurs. En 2001, elles
gagnaient en moyenne 29 500 euros net par an soit un tiers de moins que les
dirigeants. Leur situation s’est un peu améliorée avec le temps puisque l’écart
était de 39 % en 1993. Si on élimine les effets de secteur d’activité, de
taille, de forme juridique et d’âge, le salaire des dirigeantes reste de 20 %
inférieur à celui des dirigeants et cet écart est plus fort que pour l’ensemble
des salariés (12 %). Chez les jeunes générations, ces différences de salaires
sont moindres. »
Autrement dit, les
dirigeants gagnent donc 49,3 % de plus que les dirigeantes. Si on élimine les
effets de secteur d’activité, de taille, de forme juridique et d’âge, le
salaire des dirigeants reste de 25 % supérieur à celui des dirigeantes et cet
écart est plus fort que pour l’ensemble des salariés (13,6 %).
Ces travaux et tableaux
montrent que même les femmes qui n’ont pas de hiérarchie (par exemple moins de
10 salariés) et qui ont moins de 30 ans gagnent moins que les hommes en moyenne
dans le même secteur ! Quant à l’écart brut de rémunération de 27 % chez les
salariés en faveur des hommes, il s’élève à 115,8 % pour les patrons du
textile, habillement et chaussure. Cet écart de rémunération hommes-femmes est
même de 121,9 % pour les professions libérales juridiques. Autrement dit, les
hommes gagnent le double de leurs pairs féminins, sans que cette différence
énorme ne soit évoquée dans le débat sur la discrimination salariale. Les
statistiques ne disent rien sur les heures supplémentaires de ces dirigeants,
sur leur prise de risque, leur motivation, leur apport personnel, la qualité de
leur gestion.