Salaires féminins : il n’y a pas de discrimination sexiste massive et élevée
La question du jour est : pourquoi annoncer jusqu’à 25% d’écart salarial entre les hommes et les femmes quand le vrai chiffre est de 5% à 7% ? Y a-t-il réellement une discrimination sexiste dans les salaires ? La femme est-elle « moins chère » que l’homme, comme l’annonce une affiche provocatrice ? Non. Les données ci-après concernent la France mais il est probable qu’il en soit de même en Suisse. Le discours sur l’inégalité salariale vient de haut puisqu’il est proféré par une députée, Marie-Jo Zimmermann, membre de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.
20%, 25%, 27% de moins que les hommes
Au passage, remarquons encore une fois l’usage de cette expression « droits des femmes ». En démocratie il n’y a pas de droits de genre et des lois différentes selon les genres. Mais passons. Ce qui suit est plus sérieux puisque c’est un cheval de bataille féministe depuis plusieurs années : l’inégalité salariale, qui montrerait encore la supposée domination masculine sur les femmes. Il est aujourd'hui prioritaire de déconstruire l'idéologie de la domination masculine, qui biaise gravement les relations femmes-hommes.
L'inégalité salariale est une manipulation de l’information.Comment nommer autrement le fait de donner au public des chiffres que l’on dément quand on parle aux députés ? Après avoir lu ce qui suit on ne pourra plus dire que la critique d’un certain féminisme n’a pas lieu d’être. On est ici devant une manoeuvre dont les motivations devraient être éclaircies et le public informé.
On connaît les chiffres avancés habituellement : les femmes toucheraient 25% de salaire en moins que les hommes. C’est le gouvernement qui le dit, précisément l’Observatoire de l’égalité :
« Le salaire mensuel net moyen des hommes est de 2 221 euros pour un équivalent temps plein, celui des femmes de 1 777 euros (données 2009). Les hommes perçoivent donc, en moyenne, un salaire supérieur de 25 % (en équivalent temps plein) à celui des femmes. Ou, ce qui revient au même, les femmes touchent un salaire équivalent à 80 % de celui des hommes, donc inférieur de 20 % (voir notre encadré méthodologique en fin d’article). L’écart mensuel moyen est de 445 euros, soit presque un demi Smic. »
C’est le chiffre habituel. Parfois il est de 27%. En inversant la référence, les hommes gagneraient 37% de plus que les femmes ! Force Ouvrière en avait fait son beurre en 2009 : « Aujourd’hui, les derniers chiffres connus parlent : les hommes gagnent, dans le secteur privé, en moyenne près de quarante pour cent de plus que les femmes. » Spectaculaire manipulation des chiffres ! Mais fausse. Récemment il semblait retomber à 20%. Ce thème sert à faire adhérer les femmes à l’idée que le féminisme les défendrait contre une société d’hommes prêts à exploiter leurs compagnes.
Mais quelle est la vérité ?
J’y viens. En 2010 la députée Marie-Jo Zimmermann répondait à une question dans une interview au Point :
« Q : La rémunération des femmes est encore inférieure de 25 % à celle des hommes, à compétence égale. Faut-il, là encore, passer par la loi pour corriger cette inégalité ?
MJZ : Tout à fait. On va être obligé d'y venir. »
Elle confirmait donc 25% d’écart en défaveur des femmes.
Oui mais... En 2005 elle rendait un « Rapport d’information au nom de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes » dont elle était membre. Un rapport officiel pour les députés imprimé avec l’en-tête de l’Assemblée nationale. C’est du sérieux. Et que dit-elle en page 5 ?
« ... la persistance d’écarts salariaux élevés entre les hommes et les femmes (25 % d’écart moyen et 5 % d’écart résiduel correspondant à une réelle discrimination) a alerté les pouvoirs publics. »
5% d’écart résiduel ? C’est la réelle différence. Celle que l’on n’explique pas. Comment arrive-t-on à ce chiffre quand on annonce 25% d’écart ? L’observatoire de l’égalité, dont le lien est cité plus haut répond en partie à cette question. On découvre qu’il y a des raisons structurelles totalement indépendantes des hommes et qui ne sont pas une discrimination
Les critères de comparaison
« 2- L’écart pour des temps complets : les femmes touchent 19 % de moins
Le premier facteur explicatif des inégalités de salaires provient des différences de temps de travail. Les femmes sont cinq fois plus souvent en temps partiel que les hommes : leur revenu tous temps de travail confondu est logiquement inférieur à celui des hommes.
3- L’écart à poste et expérience équivalents : les femmes touchent 10 % de moins
Si l’on tient compte des différences de statut d’emploi (cadre, employé, ouvrier), d’expérience, de qualification (niveau de diplôme) et de secteur d’activité (éducation ou finance) environ 10 % de l’écart demeure inexpliqué. »
Si l’on tient compte encore d’autres facteurs, « La discrimination pure serait de l’ordre de 6 ou 7 %. »
C’est l’Etat lui-même qui le dit.
On rejoint ici les études réalisées par l’Insee, citée en particulier dans cet article très complet de Cyrille Godonou (lire ici). Un autre fait explique aussi : les femmes, qui sont globalement plus diplômées que les hommes, choisissent souvent des métiers moins payés, soit parce que ce sont des métiers moins durs ou avec moins de risques, ou des métiers qui ne génèrent pas directement d’argent (comme les métiers dits sociaux).
C’est également l’analyse du blog Contrepoints :
« Si on s’en tient aux éléments statistiques collectés avec soin, on se rend compte que la thèse Méchants Patrons et discrimination sexiste… ne vaut rien : les femmes employées à temps complet travaillent en moyenne 8.01h par jour, à comparer au 8.75h pour les hommes… Et cette différence de 9% pourrait expliquer, au moins en partie, une différence salariale.
Un autre élément à prendre en compte et très vite oublié par certaines activistes est le type de travail qu’occupent les hommes et les femmes. Et bingo, statistiquement aussi, un nombre de femmes — suffisant pour être visible sur les grandes masses de populations observées — choisit un travail un peu moins bien rémunéré mais aux horaires plus réguliers et aux conditions mieux adaptées à leurs demandes. Les hommes, a contrario, choisissent des jobs un peu plus risqués, un peu mieux rémunérés mais aux contraintes plus fortes. Cela se traduit d’ailleurs directement dans les accidents sur les lieux de travail, avec une sur-représentation masculine. »
Pour comparer deux revenus il faut tenir compte des critères suivants : niveau de formation et mode de formation, diplôme, nombre d’heures travaillées, ancienneté, niveau de responsabilité, pénibilité du travail, productivité, absentéisme (déduit du salaire et compensé par la sécurité sociale).
Conclusion
Donc en conclusion on n’est plus à 27%, 25% ou 20% ? Non. On est à 5, 6 ou 7%. La stratégie victimaire ne tient pas la route. On n’est pas loin d’une escroquerie intellectuelle de grande ampleur. Il n’y a pas de discrimination sexiste générale, collective, massive et élevée. Encore un décalage entre ce qui est dit et la réalité, décalage que j’ai mentionné entre autres dans ce billet. C’est ce chiffre de 5, 6 ou 7% qui doit encore être analysé et compris : est-ce une véritable discrimination, tenant compte de compétences, diplômes, niveau de responsabilité, ancienneté, absentéisme, productivité équivalents ? Si c’est le cas il s’agit d’une injustice. Ou cette différence a-t-elle une autre explication, auquel cas il n’y a plus d’inégalité salariale, ou seulement résiduelle et sectorisée ?
Et pourquoi cette présentation tronquée, gonflée des chiffres ? Pourquoi faire chauffer ainsi le public féminin sur des raisons aussi douteuses ? Pourquoi développer de toutes pièces une frustration chez les femmes ? Cherche-t-on simplement à alimenter une tension entre les sexes et culpabiliser un peu plus les hommes ? Quelle est la stratégie en place et à quoi sert-elle ? Dans quel but les organisations concernées manipulent-elles les femmes ? Qui, grâce à ces campagnes, bénéficie d’éventuelles augmentations de salaire : les représentantes de la nomenklatura Féminista, ou les caissières de supermarchés ? Est-ce le haut de l’échelle de la Féminista qui rafle la mise au détriment du peuple d’en bas ? Il est aujourd’hui indispensable que le gouvernement français et les organisations féministes concernées s’en expliquent. C’est leur crédibilité qui se joue, et une partie des relations femmes-hommes. Dire la vérité inspirerait le respect et l’envie de collaborer. Manipuler l’information et exploiter un réflexe victimaire qui n’a pas lieu d’être engendre une fracture supplémentaire entre les femmes et les hommes, et fait monter la légitime méfiance des hommes.
Pour terminer, voici un genre de clip sexiste (les hommes étant présentés comme des bradeurs de femmes à bas prix) qui surfe sur le mensonge :
38 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON