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Commentaire de Courouve

sur Le bon grain et l'ivraie


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 30 janvier 2007 11:41

« Considérés en eux-mêmes, les faits de guerre sont toujours criminels. [...] Une attitude vraiment lucide historiquement consisterait à ne pas vouloir à tout prix tirer son épingle du jeu, mais à reconnaître les compromissions qui eurent lieu et à simplement opposer ce qu’on veut tirer de sa victoire à ce qu’en auraient tiré ceux qu’on accuse. En somme, on aurait pu attendre du procès de Nuremberg [1945-1946] une confrontation doctrinale, une opposition de philosophies historiques capables d’assumer l’histoire telle qu’elle est, et non des contes de bonne femme. Autrement dit, il aurait fallu en premier lieu une unité de doctrine. [...] Entre l’histoire silencieuse et cynique qu’auraient accepté de jouer les Russes et l‘histoire puritaine et simpliste que, sous l’aimable prétexte d’épargner sa tâche des historiens futurs, auraient accepté d’écrire les Anglo-saxons, il n’y eut de place que pour un compromis hypocrite. [...]. Au fond, peut-être aurait-il mieux valu se venger sobrement sans avoir l’outrecuidance de vouloir prévenir le jugement de l’avenir. [...] En fin de compte, rien dans ce procès ne paraît spécialement digne d’approbation. [...] l’évolution du droit ne peut être le moteur de l’histoire, elle ne peut que révéler, entre autres signes et après coup, l’orientation de celle-ci. » (Jean Pouillon, futur éthnologue, « A propos du procès de Nuremberg », Les Temps Modernes, numéro 10, 1er juil. 1946, pp. 147-153).


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