C’est très marrant, tout le monde s’hypnotise sur les systèmes, les rendements et
les prix, c’est mettre la charrue avant les boeufs.
Le problème majeur est le STOCKAGE !
Le Danemark n’a pas installé une seule éolienne depuis plus de 6 ans, l’Allemagne
a stoppé tous les projets en étude et réduit l’implantation sur le plus gros site de la Baltique, pourquoi donc ?
Tout simplement parce c’est une énergie intermittente et qu’au-delà d’un certain
niveau, la capacité installée en conventionnel(nucléaire charbon gaz) ne permet
plus de réguler la demande, il faudrait donc pour aller plus loin, installer des
centrales à gaz supplémentaires rien que pour palier les défauts de production de l’intermittent. Super écologie...
Le taux maxi tolérable d’intermittent est de 25% du parc installé en traditionnel, ceci
pour le Danemark et l’Allemagne, qui disposent par bonheur de nombreuses
centrales à charbon et à gaz ; ces centrales offrent une souplesse et une rapidité
d’intervention de très loin supérieure aux centrales nucléaires.
Ce qui fait que pour la France, bien mieux placée pour l’éolien que les pays du Nord,
grâce à l’asynchronisme éolien entre la façade Atlantique-Manche et
Méditerranéenne, le niveau de 25% ne peut-être atteint à cause du parc
massivement nucléaire.
Dire qu’il suffit d’installer des barrages pour faire du stockage, montre simplement
que l’on avance des idées sans avoir le moins du monde effectué le calcul.
Ce calcul je l’ai fait, (à la louche) pour comparer avec les chiffres d’une étude
faite aux US sur ce projet :
L’enjeu était de pouvoir réguler toute la conso. US basée sur de l’intermittent
(éolien + solaire) et sur une période de 8j, ce qui est un minimum.
La réalisation serait colossale et dévastatrice pour l’environnement, sans compter
le coût hallucinant, les risques de rupture de barrage, etc. Il faut tenir compte
également du fait que l’on ne peut turbiner simplement l’eau et laisser filer, étant
donné la masse d’eau en jeu, il faut nécessairement la récupérer dans un second
barrage en aval et comme l’aval c’est la plaine, donc des barrages peu profonds, ça
représente des surfaces d’eau gigantesques, bonjour les expropriations,
détournements de routes, voies ferrées, etc.
Maintenant, en paraphrasant un grand homme :« on peut toujours sauter sur sa
chaise en criant du PV, du PV »... :)