• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Entre Ombre et Lumiere

sur Raoul Follereau : vers une responsabilité morale ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Entre Ombre et Lumiere Entre Ombre et Lumiere 27 juillet 2012 13:58

@ Pinson

 Je vous remercie pour votre commentaire. Il est très intéressant, je vous donc y répondre point par point, ce qui m’amènera à être un peu long. Je fais donc une réponse en deux partie

Première partie

 Vous dîtes :

« Connaissant(un peu) la fondation Raoul Follereau pour lui avoir donné à l’occasion une modeste obole, il va sans dire que le titre de votre article m’a accroché (cétait le but).

Je l’ai lu , il m’a fasciné et surtout éclairé. Sur la personnalité de son auteur. Et encore plus après avoir visité le blog où il épanche son étrange obsession. »

Vous avez raison de faire celui qui découvre qui nous sommes car votre pseudo aurait pu faire croire le contraire. Étonnante coïncidence en effet qu’un commentateur comme vous qui énonce au fil de ses commentaires des idées plutôt proches du FN (par exemple : « Que la France, se couvre de mosquées, c’est le signe d’une colonisation par une autre culture. Point. (…) Nous sommes confrontés à la montée d’une culture (et encore, je me trouve plutôt gentil d’employer ce terme !) qui depuis qu’elle existe, à tous moments et en tous lieux, nous a été étrangère, hostile, ennemie. Ce n’est pas une question de laïcité, c’est une question d’identité »).qui défend avec verve et talent les courants disons monarchistes et nationaux catholique, qui connaît bien, visiblement le cas Follereau puisque chacun de vos propos s’applique à lui merveilleusement bien et qui, touche finale, porte un pseudo homonyme au président de l’association chargée de la promotion de la cause de béatification de Raoul Follereau, prieur général d’un groupuscule religieux nommé, si je ne m’abuse, la Milice des Chevaliers de Notre Dame, mouvement pour le moins traditionnaliste qui défraya la chronique il y a quelques années dans l’affaire Touvier et (ancien ?) président de diverses associations dont certaines furent domiciliées au siège de la Fondation Raoul Follereau de type « Bannières de France » ou encore association pour le « XVème centenaire du baptême de la France » (et non de Clovis, les connaisseurs apprécieront la différence) …

Bref, cher pinson, je suis ravi d’échanger avec vous …. Qui que vous soyez … ce propos préliminaire ayant été tenu, revenons à notre sujet …

 

Vous dites :

« Car enfin : quel rapport l’article établit-il entre la rafle du Vel d’hiv’ et R. Follereau ? Réponse : aucun ! »

Soit vous avez mal lu notre article, soit vous ne l’avez pas compris.

C’est vrai que Follereau n’était pas à Paris le 16 juillet 1942, il était trop occupé à promouvoir la personne du Maréchal et le régime de Vichy dans ses tournées de propagandes en zone libre ou dans les départements français d’Algérie.

Plus sérieusement, nous posons la question de la responsabilités de leaders d’opinion des années trente qui, sans avoir pour autant les mains sales, avaient une langue et/ou une plume qui ne l’était pas moins.

 

Vous dites :

« Non, ce qui obsède l’auteur, ce sont les convictions réelles et /ou supposées de Follereau et de ses héritiers. Lesquelles constitueraient selon cet étrange chrétien autant de péchés mortels , autant de crimepensées orwelliens dont la causalité direcete avec la la shoah n’est même plus à établir... « 

Péchés mortels, je ne sais pas. Péchés, très certainement : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ». Si vous êtes catholique, vous croyez que toute vie est un don de Dieu et que tout homme est votre frère. Si vous haïssez votre frère sous prétexte qu’il n’est pas catholique, c’est Dieu que vous haïssez.

André Récipon fut sans doute un brillant homme d’affaires reconverti dans le fund raising au profit de la Fondation Raoul Follereau. C’est aussi un virulent xénophobe et antisémite. Comme son père spirituel, Raoul Follereau.

Vous aurez beau recouvrir un tas de fumier avec des aubes de curés, des chapelets et des médailles miraculeuses (tiens donc, l’association TFP, cela vous dit quelque chose ?), cela sentira toujours aussi mauvais.

 

 Vous dites :

« Alors, Monsieur, puisqu’il paraît que vous êtes comme moi catholique et que vous devez avoir quelques notions d’histoire de l’Eglise et de cathéchisme , mettons les choses au point, en admettant même que tout ce que vous nous dîtes de Follereau soit vrai. »

 Admettons.

 

Vous dites :

« Follereau était influencé par Maurras ? Peut-être... comme De Gaulle, comme Proust, comme Maritain et des millions d’autres, dont mon défunt Papa. »

Bien évidemment que Maurras influença son époque, cela n’en fait pas des maurrassiens pur jus comme Follereau. Maritain pris ses distances avec Maurras juste après la condamnation de Rome.

De Gaulle – que vous citez comme exemple malgré le fait qu’il soit honni dans le petit milieu catho-facho – a donné moults preuves dans sa vie publique qu’il était un homme profondément guidé par une éthique et une vision personnelles qui n’avaient rien à voir avec les idées sociales et politiques de Maurras.

Enfin, ils ne furent pas nombreux les fidèles de Maurras à faire graver une citation éminemment politique du « Maître » sur leur tombe trente ans après la fin de la guerre.

 

Vous dites :

« Follereau n’était pas démocrate ? Peut-être... Citez-moi le passage de l’évangile ou même du cathéchisme qui oblige un chrétien à l’être. Avez-vous remarqué que l’Eglise elle-même n’est pas une démocratie ? »

Il ne me semble pas avoir reproché à Follereau cet aspect là. En revanche, je reproche à la Fondation Raoul Follereau son fonctionnement monarchique héréditaire qui est tout simplement contraire non seulement au droit des organismes reconnus d’utilité publique, mais plus encore à l’intérêt des lépreux qu’elle se dit chargée de défendre.

 (à suivre)


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès