Oui, c’est vrai, la pollution des quelques grandes villes européennes industrialisées à la fin du XIXe siècle était sans doute localement bien pire qu’aujourd’hui, en raison notamment du chauffage au charbon et de l’éclairage au gaz. Mais cette pollution ne concernait qu’un petit nombre de villes encore relativement peu peuplées comparées à aujourd’hui. Donc, à l’échelle du globe, la valeur absolue des rejets de GES à cette époque était bien inférieure à ce qu’elle est aujourd’hui (c’est d’ailleurs bien ce que confirme les données dont on dispose aujourd’hui sur des mesures directes par voie chimique.
Ceci dit l’étude de l’évolution des concentrations en CO2 est compliquée par le fait qu’une partie seulement du CO2 de l’atmosphère vient de l’activité humaine. Ainsi, un certain nombre d’études montrent que les concentrations de CO2 étaient plus élevées qu’aujourd’hui au début du XIXe siècle ; elles ont même été 10 ou fois supérieures pendant le dernier âge glaciaire. En fait, si on suit la thèse « solariste » selon laquelle c’est le soleil le principal « driver » de la température terrestre, on arrive à l’idée que ce n’est pas la hausse du CO2 qui élève la température, mais au contraire la hausse de la température qui augmente la concentration de CO2 (en relâchant le CO2 des océans). Et, de fait, si on compare les courbes de long terme (400 000 ans) de la température et du CO2, on a bien l’impression que c’est le CO2 qui suit la température et non l’inverse...Plusieurs études statistiques ont d’ailleurs confirmé cette hypothèse (par exemple
6 articles dans Science entre 1999 et 2008), que personne a ma connaissance n’a contesté cela, pas même le GIEC (sauf le Prix Nobel de la
Paix Al Gore dans son documentaire
oscarisé).