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Commentaire de BUOT-BOUTTIER

sur Regarder l'autre comme un acteur de son propre changement


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BUOT-BOUTTIER BUOT-BOUTTIER 30 janvier 2007 23:46

Bonsoir la taverne des poètes,

Je vous rejoins totalement sur la notion de contrat et de responsabilisation mais ces bases de relation sont les mêmes dans un contexte thérapeutique. N’oublions pas que les thérapeutes ne se résument pas aux psychiatres et aux psychologues. S’il est vrai que la psychiatrie (corps médical) a encore tendance à instaurer une forme de hiérarchie entre le médecin et le patient et à infantiliser ce dernier, il n’en est heureusement pas de même pour tous les thérapeutes. Je n’aurais pas suffisamment de place ici pour évoquer tous les courants thérapeutiques qui existent mais citons à titre d’exemple, la systémie, la gestalt thérapie, la thérapie bio-dynamique, la thérapie cognitive, les thérapies brèves... Or le cadre de travail entre un thérapeute et son client et entre un éducateur et l’usager est le même : contrat de relation, confiance, responsabilisation, libre choix, et égalité en termes humain mais pas en termes de relation qu’elle soit thérapeutique ou éducative. Pourquoi ? Non pas parce que le thérapeute ou l’éducateur seraient des êtres supérieurs au client mais parce que le client met toujours « l’aidant » à une place de « supposé savoir ». Qu’il soit thérapeute, coach ou éducateur, le professionnel est perçu comme supposé savoir ce qui est bon pour le client. Bien sur, cela est faux mais cette condition intrinsèque à la relation d’aide vient s’inscrire dans cette fameuse notion de transfert et de contre-transfert. Et ce sont ces notions, entres autres, qui feront que la relation sera opérante d’un point de vue éducatif ou thérapeutique. Enfin, le terme de patient est en effet discutable mais il est aussi utilisé dans le milieu médical. Une personne qui vient voir son médecin pour un rhume est un patient. Le terme employé dans le secteur social est « l’usager », n’est-ce pas aussi tout aussi discutable ? Le terme « client » fait froid dans le dos à bon nombre de protagonistes du social, probablement parce qu’il introduit une notion monétaire. Or les travailleurs sociaux sont bien rémunérés pour exercer leur métier ?! En ce sens, ils font partie, ne leur en déplaise, du système capitaliste (je travaille pour un salaire, puis je consomme et mon salaire est réinjecté de cette manière dans le système). Je me demande si toutes ces questions sémantiques ne sont pas de faux débats. Une personne qui demande à être accompagnée, qu’elle se nomme patient, client ou usager, est bien entendu l’égale, en termes humains, de l’accompagnant. Toutefois, celui-ci, qu’il soit thérapeute, coach ou éducateur est perçu comme supposé savoir, cette condition est un aspect moteur de la relation. Enfin, que le besoin de la personne qui demande à être accompagnée se situe sur un plan social, éducatif, physique, ou psychique, quelle différence ? Il n’y a pas, à mon sens de hiérachie des besoins et des difficultés, il n’en est pas de plus nobles que d’autres. La maladie mentale est donc une difficulté (et surtout une souffrance) qui n’est pas moins digne ni plus honteuse qu’une difficulté d’ordre social. Cordialement. I.B.B.


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