Je ne nie pas que de telles situations existent. Il n’y a rien qui puisse justifier l’injure gratuite.
Par contre le document ne chiffre pas la situation, manque de sources fiables, de méthodologie et de déontologie. L’affaire est déjà reprise politiquement par un parti flamand, le
CD&V, qui il y a quelques années avait fait cause commune avec le
parti nationaliste NVA. Des élections communales et provinciales auront
lieu en octobre prochain. Le film sort vraiment à point nommé...
Selon la candidate Blanca Debaets, "toutes les femmes à Bruxelles ont
déjà connu pareille situation". Toutes les bruxelloises ont donc été
traitées de chiennes, de salopes, de putes, et on leur a proposé de l’argent pour
coucher vite fait ? Toutes ? Des preuves, svp. La surenchère a commencé.
Un tel sujet aussi mal traité qui passe directement à la télé et est repris en boucle sur tous les médias, sans recul, cela me paraît incohérent.
Je conteste également la généralisation que ce document laisse s’installer. Tous les maghrébins ne sont pas ainsi. Le prétendre serait abusif.
Après on pourrait analyser les conditions culturelles qui conduisent à de tels comportement. Certaines religions favorisent le refoulement. Le communautarisme religieux empêche aussi de faire une lecture critique devant les autres.
Autre point, les relations femmes-hommes ne sont pas symétriques, c’est ainsi. A défaut de se renifler, comme les animaux, on se lance des mots et des invitations. Que cela soit souvent lourd est évident. Je ne soutiens pas. Mais les hommes ayant l’habitude de se faire envoyer sur les roses ils multiplient les tentatives et le sentiment de rejet accentue leur frustration. Il ne s’agit pas ici d’excuser, mais de constater. Les solutions : l’éducation avant tout.
De toutes façons je ne connais pas de relation vraiment symétrique. Les différences de revenus, d’origine, de sexe, et autres, impliquent des dissymétries. Je suis allé plusieurs fois en Afrique du nord et en Afrique noire. En Afrique du nord je me suis toujours déplacé très habillé quand je visitais les vieilles villes ou des quartiers non touristiques. Simple respect et adaptation. J’aurais pu réclamer, dire : « Je peux être moi-même partout et me promener comme je veux où je veux ». Ben non, cela ne marche pas comme ça. Pas plus pour les hommes, même si ce ne sont pas les mêmes raisons que pour les femmes.
En Afrique noire, au Nigéria particulièrement, je n’allais dans certains quartiers de Lagos qu’accompagné d’un « chief » local. Dans certains quartiers se promener seul et blanc c’était risquer sa vie.
A final ce documentaire est partial, généralisant, mal documenté, orienté.