• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de sopk

sur Les délocalisations sont-elles dangereuses ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

sopk (---.---.96.86) 31 janvier 2007 08:54

Voila un bel article qui veut nous convaincre que la pluie ne mouille pas. Le monde se divise pas en pays où l’on produit et en pays où l’on consomme .On sent que la plume a été tenue par un mondialiste qui n’a jamais mis le pied dans le monde du travail. Par paraphraser Marie Antoinette a qui on a dit que les paysans manquent de pain ,leur a dit ‘eh bien qu’ils mangeant de la brioche’. Je vais faire court,mais comment expliquer à un énarque que la délocalisation est comparable aux vases communicants et que le niveau de vie va s’abaisser par suite d’un délocalisation massive. Ce qui peut être remède à dose homéopathique est poison mortel à dose massive.

http://www.monde-diplomatique.fr/2004/03/LORDON/10897

pris dans un autre forum

j’ai l’impression que (contrairement à d’autres managers et politiciens) vous êtes sincère dans vos propos et en cela je vous respecte. Néanmoins, votre discours, bien que brillant, ne correspond qu’à la « publicité » mille fois entendue tentant de vendre la mondialisation des marchés. A croire que pour vous le processus commence, alors que nous avons déjà des dizaines d’exemples prouvant que ce système ne marche pas.

Ce que vous appelez « transfert des richesses » dans votre théorie, correspond à « immobilisation partielle » dans la réalité. Car entre la théorie de départ (que vous reprenez) et les faits, il y a l’être humain qui a vite compris les avantages qu’il pouvait en tirer.

Sans rentrer dans des détails sans fin, prenons l’exemple (que je connais) d’un bureau d’architecte. Ce bureau a dernièrement ouvert une filiale en Roumanie et transféré une grande partie de ses activités dans ce pays. Les gens qui travaillent pour ce bureau sont payés en moyenne l’équivalent de CHF 900.— par mois, cela représente pour eux une très légère amélioration de leur qualité de vie mais en contrepartie 6 architectes travaillant en Suisse ont été licenciés (et par là même mis à la charge de l’Etat) et les activités du bureau (qui concernent exclusivement des projets réalisés en Suisse) sont toujours facturées au même prix. Une fois les charges payées, où pensez-vous que le bénéfice atterit ? ...

Ce système ne permet jamais de rapprocher petit à petit LA POPULATION des pays émergeants du niveau de vie des plus riches mais l’inverse, c’est à dire oblige LA POPULATION des pays riches à rejoindre (par le jeu de la concurrence) le niveau de vie des pays pauvres et permet à quelques uns de s’accaparer la majorité du pactole.

Si j’écris population en majuscules, c’est parce que tout le problème se situe à ce niveau. Je ne sais pas quel est le statut social dont vous bénéficiez, mais il est clair que si vous faites partie des 10 % qui profitent du système vous pouvez légitimement penser qu’il fonctionne parce que vous aurez donné du travail aux populations défavorisées et en même temps assuré la bonne santé financière de votre entreprise et de votre petite personne.

Par contre si vous faisiez partie des 90 % des gens qui voient leur niveau de vie baisser de jour en jour au point pour une bonne partie d’entre eux de ne plus arriver à faire bouillir correctement la marmite et qui entendent jour après jour (parfois juste après avoir perdu leur job...) qu’il faut absolument accepter l’entier de ces sacrifices si l’on veut maintenir la compétitivité de notre pays, vous comprendriez assez vite que le bât blesse quelque part...

Mais encore une fois ce système est appelé à s’effondrer tôt ou tard car le schéma que je décrivais plus haut étant appliqué à toutes les entreprises et celles-ci ne sachant s’arrêter dans la conquête des marchés et du profit maximal, elles finiront par s’auto détruire en supprimant toute production extérieure à leur monopole, et par là même en ayant oublié un principe de base, qui veut qu’une chose aie de la valeur uniquement à partir du moment ou quelqu’un en a besoin et peut vous l’échanger contre un produit dont vous avez également besoin mais que vous n’êtes pas à même de fabriquer... (c’est le syndrome de la World Company !)

Permettez-moi rapidement deux autres choses. Si vous aviez lu attentivement mon propos vous auriez évité de parler de « saine concurrence ». Vous devez bien être le dernier à croire (ou à essayer de faire croire) que la vraie concurrence (c’est à dire la recherche du meilleur produit au coût le plus juste possible) existe encore. Bon sang, tout le monde sait que la soi-disant concurrence, c’est pour les groupes les plus forts, obliger les gêneurs à quitter le marché par tous les moyens possibles : dumping, OPA, etc... jusqu’à en obtenir le monopole et pratiquer les prix voulus sans aucun égard pour la qualité des produits.

La encore un exemple réel. Prenons la FNAC à Lausanne. Elle pratique des prix d’appels qu’elle est seule à pouvoir supporter car en-dessous du seuil de rentabilité, elle inonde les boîtes au lettres de ses offres. Le troupeau bêlant se précipite croyant avoir découvert la poule aux oeufs d’or... Je vous fiche mon billet que d’ici 2 ans tous les disquaires indépendants et la plupart des librairies auront dû fermer boutique. Et que va-t-on découvrir : qu’à part quelques produits stand arts sur lesquels tout le monde se rue, les autres produits seront autant ou même plus chers que dans les magasins précédemment fermés et que le choix se sera drastiquement restreint.. Les mêmes gens s’étonneront alors de devoir attendre 3 mois pour obtenir un bouquin un peu particulier et qui plus est, à prix d’or....

Je peux vous faire une autre prophétie, c’est que je donne 3 ans à un des deux géants de l’alimentation (Migros et Coop) pour se retrouver à terre avec toute la cohorte de problèmes sociaux, d’énormes centres laissés à l’abandon, de sentiments de quartiers fantômes que cela comporte. Je vous prédis aussi de sacrés problèmes de liquidités pour Nestlé, ceux-ci ayant multiplié leurs emprunts par quatre entre 2000 et 2001 afin de continuer leur politique d’expansion dont d’autres sont déjà revenus..

Enfin vous dites que les frontières ne sont pas naturelles, sous entendant que c’est ce que j’écrivais. J’ai eu beau relire mon message je n’ai pas trouvé trace de ces propos. Je disais simplement qu’on avait essayé de nous vendre l’Europe comme un gage d’ouverture au monde, d’échanges culturels plus nourris, de stimulation des peuples alors que je me suis rendu compte il y a de cela une dizaine d’année qu’il s’agissait UNIQUEMENT d’un stratagème voulu par les grandes entreprises visant à abolir les frontières géographiques et commerciales afin de profiter au maximum de la manne que représente la population européenne en terme de rentabilité. (et par la même occasion de tenter de résister à l’hégémonie américaine sur les marchés, je vous l’accorde..)

Par contre en parlant de frontières permettez moi de vous faire remarquer que si les frontières « non naturelles » géographiques ont tendance à disparaître, d’autres, bien artificielles celles-là ont tendance à pousser comme des champignons autour des beaux quartiers qui abritent les libérateurs de l’économie tels que vous.... allez faire un tour dans les communes vaudoises longeant la frontière genevoise pour vous en convaincre, mais peut-être est-ce là votre lieu de résidence... (Entre nous je suis d’ailleurs extrêmement surpris que ces communes qui abritent des gens prônant l’ouverture au monde tout azimut et l’abolition des frontières n’ont pratiquement aucuns requérants d’asile à leur charge ni de personnes économiquement faibles à soutenir, contrairement à Lausanne et Renens villes il est vrai un peu plus à gauche...)

Actuellement on présente la mondialisation comme un phénomène inéluctable alors qu’il ne l’est pas même si beaucoup de gens ont un intérêt financier à nous le faire croire.

Si nous réagissons au niveau d’un pays en annonçant clairement que nous avons pris conscience que ce système fait courir le monde à sa perte et nous refusons désormais de nous y plier, nous susciterons dans un premier temps les railleries mais avons une chance d’être entendus puis suivis... Au contraire, si nous baissons la tête au moins nous sommes certains de terminer dans le mur.. peut-être moins vite mais CERTAINS....

La mondialisation voulue par les grands managers ne s’abat pas d’un coup, elle se saucissonne pour, jour après jour, sans relâche, nous ôter les acquis durement gagnés durant le siècle dernier...

Commençons enfin à être vigilants, apprenons à décortiquer l’information, intéressons nous à ce que les classes dirigeantes et le pouvoir politique prévoient de faire et non pas uniquement une fois que les dégâts sont commis. En bref redevenons citoyens au sens noble du terme !

A. Lenoir

Encore un peu de doc

http://www.jp-petit.com/Presse/Cohn_Bendit.htm#chine http://www.jp-petit.com/Presse/delocalisations.htm

pas convaincu du tout !!!


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès