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Commentaire de Christian Labrune

sur Compétition ou coopération : une distinction hommes-femmes ?


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Christian Labrune Christian Labrune 12 août 2012 14:23

« On ne naît pas femme, on le devient », écrivait Beauvoir en 49. J’ai relu presque entièrement « Le deuxième sexe », il y a un an. Lecture extrêmement éclairante, et qui a fait beaucoup pour que les femmes « deviennent » autre chose que ce à quoi les condamnaient des siècles d’obscurantisme religieux et d’idées toutes faites légitimées par la référence constante à une « nature » qui n’avait rien de naturel et constituait une fabrication idéologique des plus calamiteuses. La « nature », vieille invention du XVIIIe siècle, reste encore aujourd’hui l’argument des imbéciles.

La connerie machiste existe, elle transpire dans tous les groupes où il ne se rencontre pas de femmes  ; elle est pesante, insupportable, quasi obscène. Qu’une connerie « féministe » puisse exister désormais – et elle existe assurément, repérable dans quelques stéréotypes un peu lassants – c’est tout de même un sacré progrès, et il faut s’en réjouir. Cela veut dire que lorsqu’on est une femme on n’est plus assigné à un rôle social figé par l’idéologie séculaire du patriarcat, qu’on est devenu un sujet pensant autonome, capable de revendiquer une totale liberté et plus du tout résigné à fermer sa gueule et à subir.

Quand on a vécu dans le milieu enseignant – qui n’est par ailleurs pas bien exaltant ! - on pourrait douter qu’il existe dans la société une « guerre des sexes » : les femmes y sont majoritaires et je n’y ai jamais rien vu qui ressemble à du sexisme, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. L’utopie d’une parfaite égalité s’y trouve déjà très bien réalisée et c’est une bonne chose, mais ailleurs, il s’en faut bien que la situation soit aussi favorable aux femmes et il me semble qu’il faut soutenir toutes les mesures qui permettront de réduire une inégalité qu’il serait difficile de contester.

Beaucoup de mesures décidées par le politique peuvent paraître un peu artificielles, volontaristes et quelquefois un peu ridicules, mais elles sont transitoires. Quand l’odieuse inégalité se sera complètement estompée, elles disparaîtront d’elles-mêmes. En tout cas, pour l’instant, elles sont le symptôme qui révèle une pathologie sociale encore très loin de la guérison.

Les hommes se reconnaissent bien volontiers le droit à l’erreur, il n’y a aucune raison de le dénier aux femmes dans le combat pour leur liberté, ni de leur faire un crime de quelques comportements excessifs comme on pouvait en voir à la belle époque du MLF. Elles se révoltent et elles ont raison ; leur situation, dans bien des cas -je pense aux milieux les plus défavorisée- est encore intolérable. Le plus grave, c’est que la femme-collabo qui conspire à son propre abaissement, malgré tous les efforts du corps enseignant, n’a pas encore tout à fait disparu. Parfaite liberté pour les unes, qui jouissent d’un très haut niveau de culture, et burqa pour d’autres. C’est inacceptable.


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