@hommelibre
Je maintiens qu’il n’y a aucune différence significative entre les femmes et les hommes en dehors du plumard, et que les différences visibles sont même assez insignifiantes. Imaginez un Martien qui viendrait d’atterrir et à qui on montrerait par exemple une Japonaise à la peau très blanche et un couple de Maliens à la peau très sombre, tous un peu vêtus quand même. On lui demanderait, parmi ces trois individus lequel diffère le plus des deux autres, il désignerait à coup sûr la japonaise, et non pas le malien, homme parmi deux femmes, parce que la différence de couleur est plus frappante que celle du sexe. Or, la différence des couleurs de peau n’a pas plus de sens que celle, peu apparente, de la couleur des yeux, laquelle ne signifie vraiment rien.
Considérez Sophie Germain, mathématicienne autodidacte, première femme admise à l’Académie des sciences, Marie Curie, deux fois prix Nobel, ou Mileva Maric, la première épouse d’Einstein, et qui n’est pas pour rien dans l’élaboration de la relativité. En quoi les théories produites par ces femmes pourraient-elles être différentes des théories que produisent les hommes ?
Vous me parlez de la force physique, mais cela comptera de moins en moins. Beaucoup d’autobus à Paris sont conduits par des femmes et pourraient l’être par des petits enfants : la direction et les freins sont assistés. La plupart des travaux qui exigeaient de la force vont disparaître. Je suppose, sans vouloir vous offenser, que n’importe quelle femme en compétition aux jeux olympiques vous bat à plate couture au quatre cents mètres, et au judo vous envoie au tapis dès la première minute. Quant à moi, je n’oserais même pas apparaître à côté de ces sortes d’athlètes, mais je m’en fous : en TGV, je suis beaucoup plus rapide que ne le sera jamais un champion du monde.
Lorsque Beauvoir dit qu’on ne naît pas femme mais qu’on le devient, elle entend par là qu’une femme n’est pas nécessairement faible physiquement et encore moins fragile. Et de fait, si les femmes ont de moins gros muscles, elles résistent plus longtemps au froid et aux conditions extrêmes. Mais on s’en fout : on a le chauffage et l’air conditionné. Les femmes, jusqu’au XVIIIe siècle, tombaient en syncope assez facilement à la moindre émotion, on voit ça dans les romans et les pièces de théâtre. Il fallait les dégrafer, leur faire respirer des sels pour les ranimer. Ce n’était évidemment pas dans la « nature physique » des femmes puisque ces comportements imbéciles ont totalement disparu. Leurs mères leur avaient appris à jouer ces sortes de comédies qui, il est vrai, en de multiples circonstances, constituaient une stratégie de diversion intéressante.
Les femmes ne sont pas non plus nécessairement des imbéciles incapables de rien comprendre à la politique comme on s’est plu à le leur représenter jusqu’à ce qu’on leur donne le droit de vote à la Libération. Depuis, on a eu quand même un certain nombre de femmes à la tête des états, à qui la virilité n’a pas toujours manqué, c’est le moins qu’on puisse dire - hélas !
Les femmes ne sont pas plus « intuitives » ni plus « littéraires » que les hommes. Voyez les trois dont je parlais en commençant, et particulièrement Sophie Germain qui a tout appris par elle-même, mais que Lagrange ou Gauss, les plus grands mathématiciens de leur époque, regardaient avec admiration et vraiment comme une égale.
Vous devez connaître aussi bien que moi, à la fin du traité d’éducation de Rousseau, les quelques pages consacrées à Sophie qui deviendra l’épouse d’Emile. Ce que recommande Rousseau, c’est qu’on ne lui apprenne « que ce qui convient à son sexe », c’est-à-dire rien : lire, écrire, quelques rudiments d’arithmétique pour pouvoir contrôler les dépenses, mais cele ne ressemble pas du tout à la formation qu’on réserve au garçon « elle ne doit pas devenir le professeur de son mari », dit le brave Jean-Jacques. Je cite de mémoire, mais sans trop craindre de me tromper.
Autrement dit, les femmes, de fait, et si on fait exception pour quelques caractères particulièrement bien trempés, ont été des ignorantes et des idiotes, des écervelées, des sainte-Nitouche, des bégueules, de pauvres andouilles et de vraies têtes à claques avec qui un homme d’aujourd’hui n’aimerait certes pas passer deux jours. Mais si elles étaient ainsi, c’était la conséquence d’un formatage monstrueux. A contrario, si on le avait soumises à l’entraînement dans un régiment du corps des marines, elles seraient devenues des tueuses professionnelles aussi bien que vous ou moi si nous avions connu cela. Dieu merci, je ne suis pas passé par là.
Je comprends assez vos réticences concernant les gender studies et ce qu’elles produisent jusqu’en France. Tout ça est quelquefois un peu comique, en effet, comme lorsque je vois des homosexuels qui veulent avoir le droit de se marier -alors que la seule idée de mariage a toujours fait ricaner les gens de ma génération !- ou avoir des enfants sans avoir à les faire. Avoir deux mères, passe encore, ça ne m’aurait pas trop déplu, mais deux pères, quelle horreur !
13/08 10:28 - Christian Labrune
@Nash Je viens de lire l’article auquel vous renvoyez, à cette page : Les professeurs (...)
13/08 10:02 - Christian Labrune
@Nash J’en ai oublié bien d’autres. Et les femmes d’une grande compétence ne (...)
13/08 09:41 - Christian Labrune
@nemotyrannus Sur la naissance de l’idée de nature au XVIIIe siècle, on a écrit des (...)
13/08 00:34 - Christian Labrune
@hommelibre Je maintiens qu’il n’y a aucune différence significative entre les (...)
12/08 23:58 - nemotyrannus
La « nature », vieille invention du XVIIIe siècle, reste encore aujourd’hui (...)
12/08 21:33 - hommelibre
@ Christian : La différence biologique est en effet la plus évidente au lit. Cette différence (...)
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