Le discours libéral dominant a bien empoisonné l’esprit de l’auteur, il me semble. L’auteur a raté une étape, fondatrice dans la crise, la perte du pouvoir régalien de battre monnaie.
Avant, l’état dit « providence » battait sa propre monnaie et investissait, surtout en période de crise, dans l’économie réelle, argent emprunté à 1% d’intérêt à sa banque centrale. l’inflation oscillait entre 5% et 15% (de mémoire) et 99% de la population s’en fichait éperdument... les salaires étaient indexés sur l’inflation. les emprunteurs adoraient ! Seuls les rentiers pleuraient et étaient forcés d’investir dans l’économie réelle, la finance ne permettant pas des gains aussi importants. C’était ainsi pendant les 30 glorieuses.
Quand les états ont payés pour les banques, depuis 2008, ils empruntent a un taux entre 2% et 15% aux marchés obligataires, surtout aux.. banques... qui n’ont pas l’argent, et qui l’empruntent à 1% d’intérêt ou moins à la BCE. Avec une inflation autour de 2% qui n’allège absolument pas le poids de la dette et qui permet aux rentiers d’avoir des revenus supérieurs dans la finance plutôt que dans l’économie réelle, qui est en récession.
L’auteur n’a pas remarqué la différence notable entre avant et maintenant, il n’a pas lu ’article 123 du traité de Lisbonne« et sa version originale dans le traité de Maastricht. Peut-être remarquera-t-il maintenant à quel point la différence était énorme, au niveau du coût pour l’état, et donc POUR NOUS TOUS, car, l’état, c’est... nous in fine.
J’aimerais poser une question : »les impôts financent les dépenses du trésor public« ou »les dépenses du trésor public financent les impôts" ? Quelqu’un qui raisonne comme le discours dominant le désire pense que c’est la première affirmation qui est vrai. Quand l’État, souverain, bat sa monnaie... c’est la deuxième qui est vrai. Il est facile de croire fondé une analogie entre un état et une entreprise ou un ménage. Mais un État est souverain. Pas une entreprise ou un ménage. celui qui affirme le contraire est une personne qui doit réviser ce qui constitue l’acte de création monétaire.
Pour conclure, j’aimerais rappeler une chose fondamentale : il est faux de dire que les états manquent d’argent. Les états n’ont JAMAIS produit autant de richesse dans l’histoire de l’humanité. Jamais. Ou sont passés les richesses ?