Votre apport majeur – dites-moi encore si je me trompe –
consiste à dire que les conditions de vente et d’achat ont différé depuis à peu
près deux siècles, différences qui auraient fait d’Obélix un véritable petit
capitaliste s’il avait pu en bénéficier également. Ça, bien sûr, mais c’était
sans compter la révolution anthropologique de l’âge moderne, qui a façonné
l’homme-individu soucieux de ses droits, mu par l’utile, sorti des religions et
esclave du progrès (scientifique notamment), révolution qui ne pouvait advenir
qu’une fois ces choses acquises ou en passe de l’être (en Occident chrétien
uniquement). Ce que refusent catégoriquement de prendre en compte les libéraux…
et ce que n’assument plus aujourd’hui leurs pendants modernes, les socialistes
ou affidés.
En outre, ce que je reproche aux libéraux est assez simple : le fait de ramener tous liens politiques aux seuls actes marchands de peur de voir poindre à nouveau l’autorité politique, sapée, émasculée au fil des siècles.
Comme je le disais précédemment, le libéralisme des Anciens était beaucoup plus entreprenant : il s’agissait pour les atomes de s’extirper de la molécule originaire, puis d’y revenir pour la faire profiter du fruit de l’activité individuelle. Nous procédons en sens inverse : nous nous considérons comme des atomes innés, constituant une molécule pour notre seul intérêt privé (Sécu ou autres), avant de crier au scandale et à l’étatisme lorsqu’il s’agit de mettre soi-même la main à la poche.
Bien à vous.