Encore un article « antivaccination » primaire...
Dommage car le sujet (l’intérêt de vacciner) est intéressant et mériterait d’être mieux abordé qu’au travers d’un discours « normé » et peu soutenu (voire pas du tout) au plan scientifique. Pour m’être intéressé à la question, le problème est tout sauf simple.
L’analyse des données de la bibliographie montre en effet que l’intérêt vaccinal varie fortement d’un agent pathogène à l’autre, et que son efficacité varie également fortement d’un système de santé à l’autre. Des notions telles quelle fraction de la population a t elle été vaccinée, les rappels ont il été faits, etc. sont critiques pour évaluer l’intérêt de la vaccination. Celui-ci est d’ailleurs apprécié au travers d’un prisme logique « coût bénéfice ». Le coût n’est bien entendu pas que le seul coût financier, mais également le coût au sens du « risque » associée à la vaccination. Vous ne trouverez d’ailleurs pas un seul scientifique sérieux qui oserait nier qu’il existe un risque vaccinal... Toute la question est alors de savoir si ce risque mérite d’être pris compte tenu du bénéfice en termes de santé publique, au niveau des populations. Il y a bien sûr là-dedans un problème plus général que celui de la vaccination : celui de l’intérêt particulier contre l’intérêt collectif. Se pose également la question de la collusion entre certains politiques et certains experts et l’industrie pharmaceutique, qui fait que certains préfèrent jeter le bébé avec l’eau du bain !
Ceci posé, il existe de nombreuses réussites vaccinales et il y a également des cas dans lesquels la vaccination ne s’impose pas. Variole, tétanos, polio sont de bons exemples de réussite alors que l’on peut se demander s’il est légitime de vacciner contre l’hépatite B une population majoritairement non à risque. La question du vaccin antigrippal est également intéressante et la réponse bien plus complexe que celle qui consiste à dire « de toute façon c’est produit par des industriels, n’importe comment, bourrés de produits toxiques, et cela ne sert à rien qu’à ruiner la santé de la population ». Ce genre d’attitude est d’ailleurs assez caractéristique des pays « riches » où vous pouvez facilement vous faire soigner au cas ou vous auriez contracté une maladie contre laquelle vous n’êtes pas vacciné. Pour être parti travailler en Afrique, je vous assure que je n’ai pas oublié en partant la mise à jour des vaccins antitétanique, anti typhoïde, anti hépatite A et anti-fièvre jaune...