Je sens que vous vous repérez sur les Spartiates
Ils s’interdisaient ce que de nos jours nous appellerions richesses.
Ils s’interdisaient d’avoir plus de deux euros devant eux.
D’autres, à la même époque, se dépouillaient également de l’argent en vivant en moines dans les Météores.
Mais ces deux groupes anti-fric, anti bijoux, anti Ferrari, pratiquaient une course à d’autres sortes de richesses.
(Le seul qui ne courait à aucune sorte de richesse était Diogène de Sinope. Et encore aurait-il eu le tort de considérer le soleil plus précieux que l’ombre).
Les Spartiates se voyaient très riches (plutôt collectivement qu’individuellement) par rapport à toutes les autres cités. Riches de puissance militaire, riches d’endurance, riches de domination policière et administrative sur les Hilotes qui leur servaient à manger. Riches de la crainte ou du respect qu’ils imposaient à tous. Riches de ne pas subir les autres.
Et ils y voyaient un intérêt à leur sorte de richesse. Ils ne l’ont pas banalisée, ils l’ont cultivée jusqu’au sublime.
Les Amazones aussi ont cultivé une richesse spéciale. En y voyant un intérêt.
Les Huns aussi ont cultivé une richesse bien à eux.
Tous ces groupes ayant sous les yeux les valeurs différentes des autres mais n’en voulant pas.
Il y a même des peuples qui ont laissé les petites d’or et les défenses d’éléphant où elles étaient. Sans voir le moindre intérêt à les prélever.
L’intérêt est partout et toujours soutenu par une vision futuriste. L’intérêt du demain sinon plus gras en tous pas pas moins gras. Personne n’a jamais accepté une perspective pire et on aura tout essayé dans l’intérêt d’un demain au moins aussi gras
Un des intérêts les plus récurrents dans le monde est déjà celui du regroupement. Alors que l’homme semble de nature à pouvoir vivre en tigre solitaire, il a fortement choisi de vivre en termite, par intérêt.
Et là-dessus il a ajouté l’endogamie. Il y a vu tellement d’intérêts au regroupement augmenté de l’endogamie qu’il subsiste encore de nos jours des milliers de peuples dotés de leur lot de traditions toutes cultivées avec intérêt. Il ne s’agit pas d’un intérêt universel (tel qu’à tendance à devenir l’or et le dollar) mais d’un intérêt du point de vue de chaque peuple.
Ainsi démarqués, regroupés mais isolés des autres, les peuples refusent de changer en dépit des autres formules qu’on leur met sous le nez. Parce qu’ils ne voient pas intérêt à changer et ne voient qu’intérêt à persister. Ils se savent cultiver des valeur différentes mais y tiennent.
J’utilise les mots intérêts et richesse dans leur acception large et je nuis à votre désir de les stigmatiser en les rendant récents mais cette largeur sémantique existe et a ses réalités.
D’autre part, de tous temps, l’intérêt que Paul voyait en un arc plus grand était disputé par l’intérêt que son voisin Pierre voyait en un arc plus maniable. De sorte que n’ont été retenus que les intérêts et richesses validées par tous.
Par exemple, pendant une époque, alors qu’on savait en faire, on a refusé d’utiliser les arcs et arbalètes (car machines donc démoniaques).
On a vu des armées s’affronter chacune avec une logique née de son unanimisme qui était différente de celle de l’autre. L’une à l’épée, l’autre en face à la mitrailleuse. Et il aura fallu attendre le constat d’une énorme défaite pour accepter de changer de valeur (Cf la chute du rideau de fer)
A force que l’intérêt vraiment individuel soit tout le temps disputé par les voisins, il ne subiste que l’intérêt consensuel, commun à un groupe et toute une grammaire se développe pour soutenir cette richesse collective. Ainsi en Amérique, il est consensuel de dire « My God » quand on est surpris et un Américain aura un mal fou à démontrer que l’expression « Oh la la ! » a du sens, de l’intérêt, de la valeur.
Il y a bien entendu un réflexe poussant chacun à sauver ses intérêts personnels à inventer ses richesses personnelles. Mais tous les espaces étant désormais soumis au mille et une lois du Système, chacun ne peut préserver ses intérets personnels qu’en exploitant au mieux les consensus (du grand groupe et de ses sous groupes). Telle la formation scolaire, telle la possession d’un compte bancaire, d’une maison.
Les gens du voyage en bavent de s’accrocher à leurs valeurs trop éloignées de celles du Groupe dans lequel ils essayent de vivent.
Un artiste va certes inventer une richesse personnelle dans son intérêt vital mais il ne réussira à en vivre que s’il ne s’écarte pas trop des consensus régnants, des valeurs recherchées. Il a donc intérêt à inventer autour de ce qui se vend.
Pour autant, il y a eu bien des malins qui ont réussi à déplacer très vivement un consensus.
Akhénaton a réussi en un éclair à promouvoir un monothéisme. Ca ne lui a pas survécu mais c’était prodigieux.
De Gaulle, en son appel du 18 juin, a fait basculer en un éclair un consensus qui partait en collaboration.
Ces mécanismes très anciens suffisent à mon sens pour expliquer notre situation actuelle.
27/08 11:29 - Éric Guéguen
Je m’étonne de la difficulté de communiquer avec les responsables du site. Mon article (...)
22/08 14:14 - Éric Guéguen
22/08 13:16 - easy
Merci et bon apétit à vous aussi Je pense comme vous qu’il est trop long. Il me semble (...)
22/08 12:22 - Éric Guéguen
Mon article est trop long je pense, ça ne va pas plaire. - Je comprends mieux votre point de (...)
22/08 09:25 - easy
J’ai voté pour votre papier en modération mais vu l’ampleur de l’oeuvre, (...)
21/08 18:25 - Éric Guéguen
@ easy : À ce compte là, nous pouvons tout relativiser et trouver du même partout. Si Staline (...)
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