@Aïta,
Il y a un moment que je me doutais que tu étais un malin, mais cette citation opportune vient le prouver.
A vrai dire, pour connaitre un peu le sujet, je n’ai pas d’opinion arrêtée et ne suis pas sûr qu’il faille en avoir une.
La fonction « soupape de sécurité » de l’écriture décrite par Gabriel existe, naturellement, et il ne viendrait à l’idée de personne de s’en moquer, surtout si l’écriture reste privée, non publiée.
Si elle l’est, c’est là que les ennuis commencent.
En avoir « beaucoup dans le container » n’est pas une garantie de qualité ni d’intérêt pour le lecteur, hormis quelques cas brillantissimes ( Céline, Mc Carthy). Et beaucoup de ceux qui auraient beaucoup à dire (donc à écrire) ne le font pas (indépendemment des outils et du talent), car ils préfèrent se mettre sous le train de 23H32. Parce que, ultime modestie ou lucidité acérée, ils estiment inutile, comme dans une de mes nouvelles éponyme publiée ici, de « raconter leur vie » ( « ne raconte pas ta vie, ça n’interesse pas les gens »).
A l’inverse, écrire sur rien, ou presque rien (rien de sérieux, rien de lourd) est très difficile, et donc littérairement méritoire pour ceux qui y réussissent. Car alors, tout repose sur la technique, les mots, leur jeu, sans le support facile du « fond ».
La synthèse la plus interessante est souvent réalisée par ceux qui « en ont dans le container », mais qui décident de parler d’autre chose, par les subterfuges de l’humour, l’ironie, la dérision , les jeux de mots.
Bon, c’étaient quelques mots pour ne rien dire, ou plutôt pour dire l’inverse.
Et que j’aime bien l’humour d’Aïta.