Belle évocation du merveilleux temps jadis !
Mais dans les « temps jadis », les remarquables êtres humains accompaganaient leurs anciens malades (le patriarche diminué n’était pas malade. Il en faisait juste moins !) sur des durées très courtes.
Mais aujourd’hui, les agonies, grâce à la médecine, arrivent à durer 10, 15, 20 ans !
Il n’est pas rare de voir des gens passer toute leur vie entre 40 et 60 ans à s’occuper de leurs parents maldes. Leur temps libre est occupé par les entrées et sorties d’hôpital, la gestion des repas à domicile, des aides à domicile, des paperasseries administratives pour des parents totalement dépendants.
Lors de la mort de leurs parents, ils sont alors tellement laminés par cette épreuve que leurs enfants, maintenant agés de 40 ans n’ont plus qu’à reprendre le flambeau.
La diminution de la durée de vie en bonne santé grâce à l’extension exponentielle des cancers, alliée à une durée de vie longue grâce aux progrès de la chimie pharmacologique est en train de faire naître une nouvelle race humaine : l’homo maladicus dependentus permanentus.
Plutôt que de faire des remarques douces acides sur l’inhumanité de ceux qui essayent de vivre un peu pendant le peu de temps qui leur reste pour en profiter, il serait plus utile de lutter contre cette volonté religio-économique de prolonger au maximum la phase de vie en mauvaise santé au détriment de celle en bonne santé (qui rapporte moins, et pendant laquelle les gens sont moins religieux).