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Commentaire de JL

sur Communisme et libéralisme : deux faces d'une seule et même médaille


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Francis, agnotologue JL 25 août 2012 09:51

Bonjour Bovinus,

cet article très long et très dense mérite une lecture attentive.

Je vais essayer une première réponse.

Tout d’abord, sur ceci : "La république cubaine semble aujourd’hui être le seul pays communiste à échapper plus ou moins à ce phénomène, probablement parce que c’est le seul qui a eu l’intelligence de garder de réels éléments de démocratie dans son système politique,« Pour ma part, je crois plutôt que c’est parce que Fidel Castro a été un despote éclairé. Qui portait bien son nom, Fidel !

Vous écrivez : »Certaines questions ne manquent jamais de revenir lorsqu’on compare les mérites respectifs du communisme et du capitalisme : lequel des deux est le plus efficace ?« Il me semble que votre réponse omet de mentionner le colonialisme et l’avantage économique qu’il confère (1)

A votre question : »Quant à savoir lequel des deux est le plus résilient« , la réponse me parait évidente ; le capitalisme se nourrissant de ses contradictions est indestructible. Alain Minc n’exprimait pas autre chose quand il disait que le capitalisme est »naturel« .

Vous dites : »Ce sont deux systèmes jumeaux, quasiment identiques, différents seulement par le mode de distribution de la propriété du capital.« Oui, et j’ajoute : dans le communisme, c’est la postion dans le parti qui confère le pouvoir. Dans le libéralisme, chaque propriétaire de capital dispose d’un pouvoir proportionnel à son capital, à l’instar des cadre dans une entreprise qui disposent d’un budget déterminé en rapport avec leur position hiérarchique et fonctionnelle.

Question : »Est-ce pour fabriquer et écouler des i-Phones et des chaussures Nike que l’on fait autant d’efforts ?« Une réponse est fournie par Jean-Pierre Berlan : « Sérieusement, vous croyez vraiment que Peugeot produit des voitures, Michelin des pneumatiques et Aventis des médicaments ? Bien sûr que non ! Ils produisent des profits. »

Vous dites : »Notre confort est, en vérité, le prix de notre docilité et de notre passivité, et accessoirement, le moyen d’amortir le capital accumulé par l’État, puisqu’en définitive, c’est l’État qui est le bénéficiaire final de l’ensemble des activités économiques qui se déroulent sur son territoire.«  Mais l’État c’est nous ! Comment résoudre cette contradiction ? Peut-être la réponse dans le § ci-dessous.

Enfin, sur ce qui me parait être le sujet central de votre thèse, je cite : »Ce n’est que le moyen d’accomplir la mission première de l’État, qui est, ainsi que l’explique Hobbes dans son célèbre « Léviathan », la satisfaction de l’impératif absolu de sécurité. Dans la pensée de Hobbes, l’homme étant un loup pour l’homme, la seule chose qui puisse justifier que chaque citoyen accepte de renoncer au droit naturel de faire usage de la violence et à confier ce droit à l’État, c’est qu’il en résulterait pour chacun une garantie de sécurité suffisamment crédible pour accepter de jouer le jeu. C’est également, dans une certaine mesure, la position de Rousseau. Ainsi, l’enjeu de la sécurité constituerait l’élément fondamental de la légitimité des États telle qu’on l’a pensée jusqu’à nos jours."

Je suis entièrement d’accord avec ça à ceci près que la notion de sécurité est subjective : le besoin de sécurité d’un citoyen lambda n’est pas le même que le besoin de sécurité d’un milliardaire. Et la lutte des classe se ramène à la question suivante : quelle sécurité l’Etat va-t-il privilégier, et quelles classes sociales devra-t-il sacrifier. Et ici, on se rend compte qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil : le libéralisme, à l’instar de la fable, met tout le monde d’accord en privilégiant la sécurité du capital, point barre. Ainsi, chacun disposera d’une liberté et d’une sécurité proportionnelle à ses avoirs. Hélas, aux uns, ni liberté ni sécurité ; aux autres l’abondance dans tous les domaines. Et c’est là la grande, l’énorme différence entre les deux systèmes.

(1) La mondialisation libérale est une colonisation polymorphe. C’est le slogan : « prédateurs de tous les pays, unissez vous ». Une Hydre de Lerne holographique. « Par exemple, les pays scandinaves, propres sur eux sont les exportateurs des machines qui détruisent les forêts du monde. L’Allemagne qui respecte son environnement, c’est l’Allemagne qui figure sur la carte. Mais l’Allemagne élargie est celle qui a Siemens, Bayer, et chaque place où l’on utilise un pesticide Bayer, c’est l’Allemagne. De fait, l’Allemagne du territoire est le sanctuaire, la métropole de l’empire « Allemagne élargie ». Et tous ces empires virtuels se recouvrent sans s’annihiler mutuellement. » (Raúl Montenegro est professeur de biologie à l’Université nationale de Cordoba en Argentine, et lauréat 2004 du Right Livelihood Award, ... prix Nobel alternatif)


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