@ Léo
Ce n’est pas le cas de la Russie qui n’a pas de puissance financière ni d’industrie puissante et encore moins de marché...
Euh, c’est de la provocation, je suppose ? La Russie comme tous les autres « grands » pays a bel et bien accès à des marchés énormes et exporte beaucoup de trucs très rentables et très nécessaires : céréales, énergie, canons, high tech (technologie spatiale notamment), etc. Sa puissance financière est difficile à évaluer, mais elle existe, quant à son industrie, si elle n’était pas « puissante », il ne lui serait tout simplement pas possible de sortir de sa manche des trucs comme par exemple celui-ci .
Au contraire ce complexe est rentable donc son coût n’a aucune espèce d’importance.
Il ne faut jamais raisonner en terme de coût mais plutôt en terme de retour sur investissement... et rentabilité.
Je ne dis pas autre chose quand je dis « la sécurité n’a pas de prix ». Quand je dis que l’industrie de défense est déficitaire, c’est évidemment, en termes de budget. Ça me paraissait suffisamment évident pour ne pas avoir besoin de développer outre mesure ce point...
C’est plutôt parce que le client ne veut pas autre chose...
Vous allez dans d’autres pays il y a un grand nombre de choix...
Les desiderata du client sont un mythe, une quantité négligeable qui n’existe que l’industrie des Public Relations les fait exister. On se fout de savoir ce que veut le client, car on peut manipuler ses désirs à volonté. Sinon, j’ai pas mal voyagé aussi, et je n’ai pas constaté, globalement, le pluralisme des casseroles dont vous parlez. Ça doit dépendre en effet des pays (c’est à dire, de l’état du marché local). Cela dit, ce que je dis ne s’applique pas qu’au domaine des ustensiles de cuisine, j’aurais aussi bien pu parler de l’informatique grand public ou du marché automobile.
A vous lire la guerre aurait eu une conséquence néfaste sur l’économie américaine ?
Pas du tout c’est l’inverse au contraire...
L’un des buts de la guerre est de gagner de l’argent en faisant tourner
les industries américaines, par exemple la seconde guerre !
Vous vous trompez, comme la très grande majorité des gens, mais je comprends qu’il y ait de quoi. Certaines industries, Boeing, Halliburton et compagnie, se sont en effet enrichies, mais tous les autres se sont appauvris. Comment ? par la dévaluation progressive du dollar, tout simplement. Regardez ce graphique, il explique tout : http://www.sacra-moneta.com/or/cours-or.html . Il s’arrête en 2010, mais c’est tout de même assez impressionnant. Pour info, aujourd’hui, on est a 1669 $ l’once. L’une des conséquences directes, c’est que le pétrole coûte en réalité, en dollars 1971, à peu près pareil qu’il coûtait en 1973 : autour de 10$ le baril. Sauf que de nos jours, le dollar ne vaut tellement plus rien qu’il en faut 110 pour acheter le même baril. Vous voyez un peu la différence de pouvoir d’achat entre un salaire d’américain moyen des années 70 et celui de l’américain moyen d’aujourd’hui ? Si on examine le cas du ricain pauvre, celui-ci est carrément obligé de dormir dans une tente et de se nourrir grâce aux food stamps.
La guerre qui soi-disant enrichit, c’est un mythe, un mythe très dangereux de surcroît. Elle n’enrichit que quelques vautours et plonge l’immense majorité des gens dans la misère et le malheur.
L’exemple de la seconde guerre mondiale est assez mal choisi, et voici pourquoi : le matériel produit aux États-Unis entre 1941 et 1945, grosso-modo, n’a rien coûté aux États-Unis. Il a été quasi-entièrement financé par l’Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, France et même URSS). On répand, dans les livres d’histoire et la presse grand public ce mensonge criminel : la 2e guerre mondiale aurait « relancé » l’économie américaine. Elle n’a rien relancé du tout, elle a surtout permis un colossal transfert de richesse du Vieux continent vers le Nouveau. Rien de plus. Le même mécanisme a déjà eu lieu entre 1914 et 1918...
Non ils ne sont pas imbéciles ou inconscients : juste amoureux de la rapine et de l’argent facile...
Ne fixez pas le doigt quand on vous montre la lune. Alors oui, évidemment que le politique malhonnête ou corrompu gagne quelque chose dans ses magouilles, mais c’est là, justement, que réside son imbécillité. Sacrifier l’État pour quelques avantages matériels, est-ce « intelligent » ? L’avantage matériel n’est rien, c’est parfaitement éphémère et on s’en lasse vite, très vite. Les grandes civilisations le comprenaient fort bien, même les Romains ; leur fin est venue quand ils ont commencé à placer le confort matériel et la richesse au-dessus de la gloire et de l’honneur de Rome.
Dans les deux cas, ce sera la guerre de toutes les façons... surtout le premier cas...
Je pense, personnellement, que le premier cas est préférable au second (mais j’ai des valeurs désuètes), et je suis persuadé qu’il existe des tas de solutions. Par exemple, la frugalité volontaire citoyenne, la coopération économique (réelle) entre États, l’économie (réellement) durable, la fin de la propriété « intellectuelle », la réforme du concept de « propriété » au sens large (comme le préconisait Proudhon), etc. Déjà, si la majorité des gens savait ce que j’essaye (fort mal) d’expliquer, ils réfléchiraient différemment. J’ai bon espoir, il y en a d’autres que moi, et qui expliquent mieux
Revenir aux fondamentaux ? Combien de personnes le pourraient vraiment ?
Aux USA beaucoup d’américains ne veulent plus acheter du McDo mais c’est le moins cher en terme de repas...
Tout le monde « pourrait », si on encourageait un peu les gens et qu’on leur démontrait que c’est en effet utile. De toute façon on va vers un appauvrissement généralisé des populations, ça devrait décrasser un peu les cervelles.
L’exemple du McDo est très éloquent, puisque même en bouffe industrielle y a bien moins cher que le McDo : les tapas de l’immigré Mexicain. Sinon y a encore moins cher : tu prends des patates, tu les fais cuire dans de la cendre chaude, ça te revient à quelques cents et en plus c’est meilleur. Même pas besoin d’éplucher !
Je connais personnellement un Russkof qui a bossé un temps aux États-Unis dans le cadre du programme Work & Travel . Le type était hébergé chez un couple de retraités, les mecs étaient totalement handicapés du cerveau et se nourrissaient quasi-exclusivement de surgelés et de trucs à réchauffer. Au bout d’un moment, le Russkof en a eu marre, alors il est allé acheter des patates et une poêle, et leur a fait des patates sautées. Les pauvres vieux en revenaient pas, ils trouvaient ça trop délicieux, voulaient absolument la recette. Là c’est le Russe qui en est pas revenu, il croyait qu’ils ne cuisinaient pas par flemme, mais même pas : ils étaient handicapés culturellement à ce point-là. Ça fait réfléchir. Je connais un peu un notaire retraité, ici en France, qui n’est pas très loin de ce couple Américain. Il se nourrit chez son traiteur et n’est même pas foutu de se faire une salade lyonnaise ou des œufs au plat à la tomate. C’est grave.