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Commentaire de Bovinus

sur Communisme et libéralisme : deux faces d'une seule et même médaille


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Bovinus Bovinus 25 août 2012 15:29

@ Léo :

Les russes ont de très bons scientifiques donc il peuvent faire sortir à peu près n’importe quoi...
Pour construire cet avion je pense que les russes ont eu recours à l’espionage.

Soyons sérieux : cet avion taule le F22 sur TOUS les points. Ce n’était donc pas qu’une question de furtivité, et l’espionnage n’est qu’un élément assez mineur de l’ensemble du processus qui a mené à la réalisation du T-50. Par ailleurs, on a beau avoir les meilleurs scientifiques du monde, si on n’a pas les machines-outils pour fabriquer les avions derrière, ça sert à rien.

Quant à la question de l’accès aux marchés, il faut comprendre plutôt « y accéder en position de force ». En effet, tous les pays membres de l’OMC ont accès, virtuellement, au même marché. Pourtant, on voit bien il y a d’énormes différences entre par exemple l’UE, les États-Unis, la Russie, le Mexique et le Togo. On va dire, pour simplifier, que les États-Unis ont l’avantage du dollar (ils peuvent en fabriquer autant qu’ils veulent, et peuvent donc à priori TOUT acheter), les Russes, celui de l’énergie (sans énergie, on ne produit rien, de plus ils ne font pas qu’exporter l’énergie, ils possèdent aussi bon nombre de gazoducs et d’oléoducs), les Européens, celui d’être le plus gros marché du monde (on peut menacer de le fermer à certains clients ou produits), et rien pour le Mexique et le Togo. La mafia aussi est un élément de la puissance, elles sont au service du pays. D’ailleurs, les Russes ne sont pas les seuls, loin de là, à avoir cette carte dans leur jeu. Il y a aussi les Yakuzas Japonais (demandez-vous pourquoi il n’existe presque pas d’entreprises étrangères sur le sol japonais) et les Triades Chinoises.

Pour les produits de haute technicité, il y a une certaines concentration à cause des brevets.

Pas que des brevets. Le brevet n’est qu’une forme des innombrables formes possibles du capital. Apple ne serait pas Apple sans son immense outil de production. Un brevet, ça se vole très facilement, mais il est beaucoup plus difficile de voler une usine entière.

Comment se faisait le financement concrètement ?
Les juifs ont peut-être financé une partie mais le reste ? Je ne vois pas du tout.
A moins que vous me dites que le plan Marshall est l’exemple de financement, un juste retour des choses ?

Très simple. Disons que la Grande-Bretagne a besoin de fabriquer des avions pour lutter contre la Luftwaffe ; les États-Unis répondent :
- On a ce qu’il vous faut, les gars ! bougez pas : on vous envoie illico quelques tonnes de notre meilleur acier, on peut même vous filer des hélices toutes prêtes et des cartouches par la même occasion. Ça fera X tonnes d’or, dont X pour le transport. Sinon, comme on vous aime bien, on va vous faire crédit illimité, à seulement 3% !
Churchill :
- Do we have any choice ?
- Hey, business is business ! Sinon, vous pouvez voir avec uncle Joe...
- Cet enfoiré communiste ? I’d rather die !

Pendant ce temps, Albert Speer appelle Exxon Mobil :
- Ach ! on a ein Problem, ces satanés bolcheviks sont plus coriaces que prévu, en plus, avec leur Sheiss climat, nos réserves de carburant s’épuisent rapidement ! Hilfe ! faites quelque chose !
Exxon Mobil :
- Okay, bougez pas, on a ce qu’il vous faut ! On va vous monter une raffinerie clefs en main en Pologne (véridique !), ça va vous cracher X barrels of fuel synthétique, ça devrait vous permettre de tenir le coup jusqu’au printemps. Ça fera X tonnes d’or, sinon, comme on vous aime bien, on peut vous faire crédit, seulement 15% !
- Ach ! gut, nous allons voir si on peut gratter encore un peu d’or dans les pays annexés, les Français devraient en avoir plein, je vais transmettre des instructions dans ce sens à mes Gauleitern. Vous acceptez les Napoléons, ja ?
- Well, absolutely !

Quelques heures plus tard, Staline appelle Roosevelt :
- Tovarich Roosevelt, comme vous le savez, nous avons dû mobiliser massivement pour repousser les infâmes fascistes, et nous avons du coup un problème de rendement agricole ; quand donc arriveront les céréales que vous nous avez promis ?
- Hey, Joe how are you ? Business is business, on expédiera le blé quand votre blé sera arrivé ! hehehe... Sinon, on peut s’arranger autrement, voyez avec l’attaché économique, je lui envoie de suite par telegramme les instructions pour un agreement of credit, only 20% pour nos communist friends ! hehehe
- Salopard capitaliste ! Bien, nous allons réfléchir...
- Think well, think fast, dear Joe ! see you soon, hehehe

C’est plus compréhensible, là ? smiley Quant au plan Marshall, c’était plutôt un investissement, qui plus est, largement rentable, et absolument pas gratuit, il y avait des conditions pour en bénéficier. Sinon, l’URSS ne l’aurait pas refusé...

Vous ne trouverez jamais cette version dans un bouquin d’histoire « grand public », ou un manuel scolaire. Ce genre de truc ne doit pas être connu du grand public, sinon il pourrait se mettre à réfléchir.


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