@ JL
à Léo le sage,
qui demande : « Vous choisirez quel système entre le communisme et le libéralisme ? » ?
Mais ni l’un ni l’autre, évidemment. J’opte pour une
démocratie ’sévèrement burnée’, que je définis ainsi : Un État fort et
non soumis à l’OMC ; Pas de pitié pour les corrompus ; un impôt
réellement progressif, voire confiscatoire, et pas d’évasion fiscale
permise ; des services publics généreux ; un sens de l’intérêt commun y
compris celui des générations futures très développé ; etc, etc.
Sur le premier point : je pense qu’il est temps d’en finir avec le
système des brevets qui ne sont plus aujourd’hui, qu’une rente pour ceux
qui enlèvent quelque chose à la communauté des hommes. En effet, ataunt
le droit d’auteur est légitime - sans Mozart, nous n’aurions jamais
entendu les merveilles qu’il a créées
Une source fréquente de confusion, c’est que les gens ont tendance à mélanger politique et économie, ou ne savent pas situer la frontière entre les deux. Ce que vous décrivez dans votre paragraphe sur votre système « démocratique » ressemble à un système politique apparemment conservateur, reposant sur une économie de type socialiste, c’est à dire, tournée vers le bien commun. Bref, que du bon sens. Ça pourrait même pas mal ressembler à un système de type traditionnel.
Sinon, pour les brevets, il semblerait qu’on est tous les trois pour leur suppression. J’aurais une petite réserve pour le droit d’auteur : Mozart n’a pas créé sa musique pour gagner de l’argent avec, mais parce qu’il ne savait faire que ça. Disons qu’il serait juste que les auteurs puissent vivre de leur travail, mais beaucoup moins que des héritiers éventuels puissent en profiter pour se faire entretenir pour rien par la société.
« En mettant dos à dos le libéralisme et le communisme, cet article de Bovinus, fait, de mon point de vue, la part trop belle au libéralisme ».
Mouais, un libéral dirait certainement l’inverse
Je suis entièrement d’accord avec ça à ceci près que la notion de
sécurité est subjective : le besoin de sécurité d’un citoyen lambda
n’est pas le même que le besoin de sécurité d’un milliardaire. Et la
lutte des classe se ramène à la question suivante : quelle sécurité
l’Etat va-t-il privilégier, et quelles classes sociales devra-t-il
sacrifier. Et ici, on se rend compte qu’il n’y a rien de nouveau sous le
soleil : le libéralisme, à l’instar de la fable, met tout le monde
d’accord en privilégiant la sécurité du capital, point barre. Ainsi,
chacun disposera d’une liberté et d’une sécurité proportionnelle à ses
avoirs. Hélas, aux uns, ni liberté ni sécurité ; aux autres l’abondance
dans tous les domaines. Et c’est là la grande, l’énorme différence entre
les deux systèmes
Avec la question de la sécurité du capital, vous soulignez un point très intéressant. En effet, je pense que vous avez raison, c’est bien de cela qu’il s’agit. Par contre, là où vous voyez une différence entre les deux systèmes, moi je n’en vois aucune : en quoi la Chine communiste ou l’URSS mettent-ils moins l’accent sur la sécurité du capital que l’Occident ? Vous l’ignorez peut-être, mais techniquement et concrètement, c’est la nomenklatura du Parti qui administre le Capital dans les systèmes communistes, au nom du peuple certes, mais cela ne fait guère de différence au final. Tout comme les riches « entrepreneurs » capitalistes, les « administrateurs » et autres technocrates communistes sont bel et bien omnipotents.
Malgré tout, d’après mon expérience personnelle, je dirais qu’il est préférable de vivre dans un système communiste, même largement imparfait. Le fait qu’il faut « sauver » le mythe du socialisme impose de faire certaines concessions au bas peuple : éducation et santé gratuites, transports en commun, promotion sociale par l’excellence et non par l’argent, logement pour tous, ce ne sont que des différences mineures à grande échelle, mais extrêmement importantes quand on n’est qu’un prolo comme les autres. Pour être né en URSS, je peux dire qu’il y faisait vraiment bon vivre, même dans les années 80 (alors qu’on était déjà en phase de déclin et qu’il y avait cette guerre d’Afghanistan à traîner). Ici, en France, l’emballage est plus joli, mais c’est tout. Je sais que c’était mieux avant, mais « avant » on était dans un système mixte alliant communisme et libéralisme. Le libéralisme a ses avantages aussi, puisque là aussi, il y a un mythe à sauver, cette fois libertaire : pluralisme politique, liberté d’expression, liberté d’entreprendre. Personnellement, je préfère les avantages socialistes, mais chacun son truc.
De toute façon, tout cela n’est rien par rapport à ce que pourrait apporter un véritable système démocratique (à l’athénienne) ou traditionnel.