C’est évident qu’il y aura toujours des parasites, mais j’aimerais préciser que :
- En tant qu’ancien intermittent du spectacle, j’ai toujours considéré que ce chômage me servait à soit rechercher un boulot (parfois on peut attendre des mois pour une production et il n’y en a pas tant que ça...), soit je profitais de ce « temps libre » pour mettre en place des projets, l’écriture d’un scénario ( ou un spectacle) prend du temps et n’est pratiquement jamais payé.
- Les charges sont plus élevées que dans une entreprise traditionnelle, ce qui est normal, mais ça n’est pas du vol.
-Ce qui est du vol, par contre, ce sont les nouveaux règlements de l’ère Sarkozy qui vous déduit les heures travaillées 10 mois avant, ce qui fait que si vous avez travaillé 169 heures durant le mois et que 10 mois avant vous aviez travaillé la même durée, on vous retire ces heures ! Ainsi mes employeurs ont versé 25.000 Euros de charges pour une année de salaire et je me suis retrouvé sans rien parce que l’année travaillée a été déduite des 10 mois précédents où j’avais travaillé... il me manquait toujours quelques heures (10 ou 3 !) pour bénéficier de ce statut.( c’est une assurance, quand même... et chère.)
- Il y a effectivement une époque où certains intermittents abusaient, ainsi que leurs employeurs, ce qui n’est , à ma connaissance, plus du tout le cas.
- Je confirme que quand on est en production, on ne travaille pas du tout 8 heures par jour mais bien plutôt 16 heures, et on ne dort pas beaucoup, souvent.
- J’aimerais préciser que les salaires d’il y a vingt étaient beaucoup plus élevés qu’aujourd’hui, typiquement dans le cas du dessin animé (mon métier), les salaires ont été divisé par 4 !
(ils sont pratiquement au même niveau que les salaires chinois actuellement...)
Alors par pitié, arrêtons de considérer que les intermittents sont des parasites et des glandus. C’est faux pour la majorité d’entre eux.
Actuellement je suis donc au RSA et je n’ai absolument pas les moyens de démarcher pour trouver un job. Seul le téléphone me permet de contacter des productions. Faire un dossier m’est devenu trop coûteux.
Alors quand je lis ces sorties sur ces « parasites qui profitent du système », j’ai vraiment les boules, et je rétorquerais aux grincheux que le spectacle est commercialement un excellent investissement grâce au « French touch »qui s’exporte très bien, a une haute valeur ajoutée quand ça marche, et que dans un pays qui perd son industrie mais qui a un niveau culturel élevé ce n’est pas une si mauvaise idée !
Bien à vous et vive Agoravox !