Je vais vous apporter mon témoignage, étant fraîchement sorti de mes études d’ingénieur en informatiqueet ayant contracté à deux reprises ce prêt Oséo à la SocGen (il y a respectivement 2 ans - 5000€ - et 1 an - 7000€).
J’avais déjà entendu parlé de ce prêt à ses débuts, soit en 2008. Je terminais mon BTS. La SocGen ne le proposait alors pas encore, seule la BP et Cetelem pouvaient le proposer. A l’époque, j’en ai eu **besoin** pour financer mes frais de scolarité pour intégrer l’école SUPINFO (5000€ l’année, sur trois ans). Après quelques hésitations, j’ai préféré accepter une proposition d’embauche pour réfléchir un peu et intégrer 1 an plus tard une école d’ingénieurs publique.
De mon côté, j’ai accueillit avec beaucoup d’enthousiasme ce prêt qui me donnait ENFIN les moyens d’intégrer l’école de mon choix. Je pestais contre ceux critiquant un tel prêt, arguant que l’Etat, à travers le prêt Oséo, proposait un droit à l’endettement des étudiants. Je ne désirais qu’une chose, qu’on accepte de me donner les moyens d’étudier alors même que je connaissais mes capacités et ma volonté de réussir. Aujourd’hui, grâce à ce prêt, j’ai donc accédé à un certain niveau de revenus (1700€ net/mois). Evidemment, le remboursement du prêt va bien grignoter ce salaire.
Avec le recul, je comprends la réaction de contestation de l’endettement étudiant. Dans le même temps, sans ce prêt garanti par l’Etat, jamais je n’aurais pu accéder à ce niveau de revenus sans passer par une galère smicarde, alors même que je possédais le potentiel de m’en sortir rapidement (mes parents ne pouvant ni ne voulant cautionner un prêt à la consommation pour financer mes études).
La réalité, c’est que la société ne prend même plus la peine de s’occuper de sa jeunesse. L’intérêt est au profit, au court-termisme, et c’est aux jeunes de s’y adapter. Rassurez-vous, je fais partie de ceux qui ne veulent plus alimenter ce système. La révolution, on s’y prépare : mais d’abord, il y a un vrai travail d’information à réaliser (sur le système monétaire et la prétendue démocratie française - en priorité).