Vous avez dit conspirationnisme ?
Le conspirationnisme, c’est toujours les autres !
Lisez cet article de Frédéric Lordon : la paille et la poutre, vous mourrez moins bête.
Extrait : "Il faudrait sans doute commencer par dire des complots eux-mêmes qu’ils
requièrent d’éviter deux écueils symétriques, aussi faux l’un que
l’autre : 1) en voir partout ; 2) n’en voir nulle part. Quand les cinq
grandes firmes de Wall Street en 2004 obtiennent à force de pressions
une réunion longtemps tenue secrète à la Securities and Exchange
Commission (SEC), le régulateur des marchés de capitaux américains, pour
obtenir de lui l’abolition de la « règle Picard » limitant à 12 le
coefficient de leviérisation globale des banques d’affaires,
il faudrait une réticence intellectuelle confinant à l’obturation pure
et simple pour ne pas y voir l’action concertée et dissimulée d’un
groupe d’intérêts spécialement puissants et organisés – soit un complot,
d’ailleurs tout à fait couronné de succès. Comme on sait les firmes de
Wall Street finiront leviérisées à 30 ou 40, stratégie financière qui
fera leur profits hors du commun pendant la bulle… et nourrira une
panique aussi incontrôlable que destructrice au moment du retournement.
Des complots, donc, il y en a, en voilà un par exemple, et il est de
très belle facture."