La notion même de « journal citoyen » est une véritable révolution sur le plan de la communication.
C’est en effet une publication TRANSVERSALE et non plus DESCENDANTE à la différence de tous les médias classiques, ou même des blogs ou sites internet personnels ou institutionnels qui sont toujours sous la dépendance de leur initiateur. Les sites officiels des villes par exemple, aussi bien réalisés qu’il soient et malgré leur ouverture au dialogue (par forums ou chats de Monsieur le Maire) restent les émanations de pouvoirs municipaux qui, comme toute institution hiérarchique, « donnent à savoir » du haut vers le bas... Ce faisant, ils sont d’ailleurs tout à fait dans leur rôle. Ce n’est pas une critique, c’est juste une logique dont il ne faut pas être dupe.
Nos médias, télévision, radio, et de trop nombreux journaux appartenant à une poignée de groupes financiers bien connus, fonctionnent malheureusement sur le même principe : des « sélectionneurs d’information » plus ou moins indépendants la traitent en amont, plus ou moins honnêtement parfois, la filtrent ou au contraire la font mousser, avant de l’offrir en pâture au public comme une gourmandise à consommer tout de suite même quand elle est un peu frelatée.
Soyons objectifs : quel que soit le medium, il y a partout des journalistes sérieux et indépendants, très attachés à la véracité et à l’indépendance de leurs articles. Mais il faut bien reconnaître que cette « race de pros » est en voie d’extinction dans le paysage médiatique. La soupe y est trop tentante et parler la bouche pleine n’est pas bien vu dans ces milieux. Mises à part les « scoop » (quelques rares quotidiens provinciaux ont encore leur indépendance), rares sont les groupes de Presse où les salariés peuvent se permettre d’avoir ouvertement des opinions trop divergentes de celles de leurs actionnaires. Il y a pourtant des choses qui doivent être dites haut et fort.
Un « journal citoyen », transversal et libre par définition, oeuvre évidemment sur un autre mode.