Bonsoir « micnet » et merci de m’avoir lu.
Je ne sais pas qui vous êtes, nouveau ici vraisemblablement, du moins sous ce pseudonyme, et habitué d’Enquête&Débats. Pour répondre à votre dernière question : Non, je ne participe plus à E&D, ni de près, ni de loin, car je suis banni du site.
J’aurais à ce sujet beaucoup de choses à dire du personnage de Jean Robin, mais ce n’est pas le lieu. De plus, non seulement j’aurais l’air aigri, ce qui n’est pas le cas, mais en plus ce serait accorder une attention supplémentaire à quelqu’un prêt à tout pour que l’on parle de lui.
Voici maintenant les réponses à vos questions :
1. Lorsque je dis que la politique est une fin en soi dans la vie de chaque être humain, je m’appuie tout simplement sur le point de vue aristotélicien qui, lui-même, reflétait l’esprit grec antique. La politique était alors la science architectonique par excellence, celle permettant toutes les autres, et la démocratie, régime de la liberté et non pas de l’égalité, était un moyen parmi d’autres d’y parvenir.
Vous me demandez quel est le sens de la vie ? À chacun de le déceler, serais-je tenté de répondre. Mais à mes yeux, quel que puisse être le sens d’une vie, celle-ci s’inscrit irrémédiablement dans une « cité » (une nation à notre époque) ; je veux dire par là que nous sommes toutes et tous « condamnés » à vivre ensemble, déterminés à subir le regard de l’autre et à communiquer avec lui. Nous retombons alors sur Aristote et son célèbre « animal politique », auquel font front aussi bien la vision du marché éternel que la théorie du contrat social. L’une et l’autre laissent accroire à chacun que la communauté des hommes dépend de notre bon vouloir et qu’il nous appartient de rompre nos « liens » à tout moment, ce que la seule anthropologie parvient aisément à réfuter. Mais ces mythes ont décidément la vie dure...
Je vous conseille un livre superbe à ce sujet, sorti il y a quelques mois :
Fin de la philosophie politique ? - Hannah Arendt contre Leo Strauss, de Carole Widmaier.
2. Concernant la morale, je suis justement en train d’écrire un chapitre à ce sujet. Pour faire court, je dirais que la morale est au nombre ce que l’éthique est à l’individu. L’« individu » antique (formulation assez impropre il est vrai) était bien différent de l’atome isolé que nous nous plaisons toutes et tous à être aujourd’hui. Mais il avait, imprégné en lui, une notion impérieuse du « bien commun ». Ce bien s’est perdu au fil du temps, avec l’idée même de politique (pour en revenir au point précédent) comme des articles d’un autre âge, trop hiérarchiques, trop verticaux, trop discriminants. Mais en expulsant toute hiérarchie, en nivelant les aspirations et en faisant des hommes des êtres interchangeables, le marché a peu à peu creusé son trou pour dominer sans partage les moindres de nos décisions et engendrer de nouvelles hiérarchies, iniques celles-ci car fondées sur la seule richesse. De nos jours, en définitive, le bien commun s’est mué en un succédané utilitariste, en la maximisation du contentement général que reflète parfaitement ce grotesque « indice de moral des ménages ».
Et pour en revenir à l’éthique et à la morale, je dirais ceci : une morale est indispensable à une société fondée en nombre (comme la nôtre), non en raison. L’éthique individuelle est un bien trop onéreux pour une telle société, qui doit donc se rabattre sur la morale de masse, comme n’importe quelle religion soucieuse d’ordre. Le moralisme est une dégénérescence de la morale, qui, il faut bien le dire, lui prête le flanc constamment.
Nous sommes donc individualistes dans le mauvais sens du terme. Les Anciens partaient d’une molécule (la cité) et toléraient quelques atomes isolés, mais suffisamment responsables pour faire profiter la cité du fruit de leurs spéculations. Nous autres, Modernes, commençons atomes pour nous réfugier par gros temps dans le giron consolant de la molécule (État-nation) avant de nous en extraire à nouveau dès que nous avons eu notre content. C’est ce que j’appelle un libéralisme inversé.
Sur ce, bonne nuit, et au plaisir de vous lire.
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04/10 15:51 - JL
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