L’attrape couillon appelé espoir : « La conviction morale nous fiche la trouille. L’espoir est sans effort » … « Pourtant, malgré notre condition misérable en tant que citoyens, en tant qu’individu chacun d’entre nous reconnaît ce qui est juste et bien. En fait, quand il s’agit de son moi privé, intérieur, il est plus difficile d’éviter l’équité que de justifier l’iniquité, bien que nous y arrivions. Indépendamment de notre déformation par l’implacabilité du capitalisme, et la médiocrité matérialiste qui l’accompagne, nous savons qu’il y a une chose telle que l’équilibre, une chose telle que la justice, et l’équité pour tous, quel que soit notre refus de le reconnaître. Ceci grâce aux balances éternelles en nous tous. Et le pivot de ces balances, sinon l’action, cette préférence intérieure muette, toujours présente, en faveur du juste équilibre, est, je crois, l’esprit ».
...
La plupart des Américains, indépendamment de leurs inclinations
politiques ou de leur religion, ne reconnaîtraient pas le bien commun
s’il les mordait au cul.
Nous n’avons aucun concept authentique du bien commun.
Vraiment pas.
Tocqueville l’a observé il y a cent soixante-dix ans.
Il disait qu’en Amérique, aucun homme ne doit quoi que ce soit à un autre homme.
Ni un autre homme ne lui est redevable.
Qu’est-ce que cela peut laisser de mouvement vers l’intérêt commun nécessitant les efforts coopératifs de plus d’un homme ? Nous connaissons tous la réponse : le gouvern’ment9.
Ce qui laisse le bien commun aux politicards graisseux, aux requins
de la banque et de l’hypothèque, et à un cartel privé d’escrocs en
coulisses appelé la Fed
"
(Joe Bargeant)
Que peut penser de l’équité, un individu qui n’a aucun sens du bien commun, ou qui s’en fiche, à votre avis ?
Voici en substance ce que je disais à Minc, et qui n’a pas varié : Inégalité en langage néolibéral se dit équité. Les inégalités sont plus ou moins injustes, et pour ceux qui voient le verre à moitié plein, plus ou moins justes. Cet équilibre entre juste et injuste, à savoir, le plus juste possible ou le moins injuste possible, n’est pas une donnée en soi. Il n’y a que deux manière de dire si un partage est juste : le consensus ou le choix du plus fort. Le consensus s’exprime de deux manières possibles : par la démocratie ou par le marché. Il se trouve que la démocratie est corruptible, et que le marché s’apparente à la loi du plus fort. Remplacer dans notre devise nationale le mot Liberté par celui d’équité n’a d’autres buts que d’instaurer une inégalité de droits, autrement dit, tuer la République et revenir à l’Ancien régime si ce n’est au Moyen âge. Mais l’histoire est un éternel recommencement.