@ Franc
Il me semble qu’il subsiste quelques contradictions insolubles dans votre raisonnement.
Premièrement :
Pour parer à ce danger il faut mettre à la tête de l’Etat des hommes
incorruptibles ,et Platon désigne ces hommes de philosophes et dont il
montre dans la République comment il faut sélectionner ces hommes sages
et saints.
Bon... vous y croyez sérieusement ? Les hommes incorruptibles sont extrêmement rares, et même si d’aventure on en trouvait, on pourrait toujours tout simplement les écarter. Je crois savoir que les Athéniens sont parvenus à résoudre ce problème en instaurant un système politique absolument unique dans l’histoire humaine : la démocratie. Point donc n’est besoin de recourir à des valeurs « transcendantes » pour concilier les contradictions (apparentes) entre libéralisme et communisme que vous assimilez respectivement à la liberté et à l’égalité, il suffit de recourir systématiquement à la seule source de légitimité politique qui vaille : la volonté populaire.
Comme je l’ai déjà dit l’attitude spirituelle d’obéissance aux valeurs
universelles et absolues platonicienne du Vrai ,du Juste et du Beau
permet cette réalisation pratique de ce bel idéal .
Je me permettrai de vous contester également sur le point des valeurs dites « universelles ». Il n’y a pas de valeurs universelles. Chaque civilisation, chaque grande tradition a ses propres valeurs, c’est aussi simple que cela. Proclamer d’hypothétiques valeurs « universelles » est la marque de fabrique de l’idéologie auto-désignée des « Lumières », mais c’est une simple affirmation dans le vent, sans la moindre base solide.
Nos valeurs actuelles à nous, nul besoin de se leurrer là-dessus, sont on ne peut plus éloignées des valeurs grecques que vous invoquez sans cesse. Il ne vous aura certainement pas échappé, je présume, qu’en guise de Beau, nous préférons l’Utile, au lieu du Juste, on se contente volontiers du Réaliste, quant au Vrai, eh bien... le Relatif nous en tient lieu tout aussi bien.
Encore que, il conviendrait de préciser que ce sont là des valeurs qui nous viennent de nos amis protestants, en particulier anglo-saxons, et qui s’avèrent en réalité aussi éloignées des valeurs catholiques qui furent les nôtres bien au-delà de la Réforme, qu’elles le sont des valeurs des anciens Grecs.
En fait, votre mystique « platonicienne » ne me paraît pas très éloignée dans ses fondements d’un vulgaire trotskisme, en dépit de votre style sophistiqué.
Cordialement,
Petrovitch