Et le salaire socialisé ça vous dit quelque chose ?
Vous vous êtes cru aux Etats-Unis ?
Raté nous sommes en France ici.
Le salaire socialisé c’est le salaire net + les cotisations versées dans « un pot commun ». Ce système de cotisations est conçu pour satisfaire les besoins de tous en raison de la maladie, de
la maternité, des charges familiales, du chômage, de l’invalidité, de la
retraite ; c’est un salaire indirect appelé aussi salaire socialisé, il
représente environ 40 % du salaire. La cotisation n’est pas un
prélèvement, une charge, un impôt, une taxe, une épargne, une assurance,
un placement pour le futur, c’est du salaire, c’est notre salaire !
Les retraités, les chômeurs,
les malades ne sont pas payés en contrepartie de leurs cotisations
passées, ils ne récupèrent pas « leurs propres » cotisations.
L’utilisation de ces cotisations est déterminée par un choix politique,
celui de la distribution de la richesse
actuelle. Le salaire socialisé n’est pas attribué en fonction des
cotisations comme les assurances. Les cotisations sont proportionnelles
au salaire mais les prestations sont déterminées selon les besoins de
chacun.
Sur le bulletin de paie,
le salaire socialisé, prend deux formes : les cotisations dites
patronales et les cotisations dites salariales. Mais la distinction
entre cotisation patronale et salariale est une tromperie car c’est
l’ensemble du salaire qui rémunère notre force de travail. Les patrons
parlent de charges salariales, alors que comme notre salaire net,
l’ensemble des cotisations ne sortent pas de leur poche, mais est le
fruit de notre travail.
Le patronat n’a jamais accepté que des
prestations soient basées sur la solidarité, indépendamment du salaire.
C’est la situation du salarié (maladie, vieillesse, maternité, enfants à
charge, chômage) qui ouvre droit aux prestations. Les politiques de
réduction des cotisations, par les exonérations de cotisations ou par la
fiscalisation, sous prétexte de soulager les » charges » des
entreprises, ont pour conséquence de réduire nos salaires !
Le salaire socialisé repose
sur un mécanisme opposé au fonctionnement normal du capitalisme. La
valeur de la force du travail sur laquelle se fonde le salaire obéit aux
lois du marché capitaliste. Mais la redistribution du salaire socialisé
repose sur des critères qui préfigurent la logique socialiste « à chacun selon ses besoins », en rupture avec le dogme libéral qui prétend que le sort de chacun est fonction de l’effort individuel.
Nous n’accepterions pas de notre employeur, ni du
gouvernement, qu’ils décident de l’utilisation de notre salaire direct.
Nous devons aussi rester maîtres du salaire socialisé.
Ni l’Etat ni les
patrons n’ont à s’immiscer dans la gestion des caisses de Sécurité
sociale. Les seuls légitimes pour gérer notre salaire collectif sont nos
représentants démocratiquement élus et révocables.
Alors casses-toi pov’con © si tu n’es pas heureux en France.
Et que tous les gars comme toi s’en aillent tous !