Lire aussi, dans l’Humanité de début 2002 :
http://www.humanite.fr/journal/2002-01-12/2002-01-12-27090
(12 janvier 2002)
L’horreur à Outreau
Deux suspects mis en examen dans le cadre de l’affaire du réseau pédophile d’Outreau (Pas-de-Calais) ont dénoncé mercredi le meurtre d’une fillette belge, à la fin de 1999, donnant une nouvelle dimension à une affaire dans laquelle 15 personnes ont été incarcérées depuis un an. La police a procédé à des fouilles au tractopelle dans des jardins ouvriers de la ville, dans la banlieue de Boulogne-sur-Mer.
Mercredi, deux suspects écroués dans le cadre de l’affaire d’Outreau ont successivement dénoncé le viol et le meurtre d’une fillette belge âgée de 5 à 6 ans, fin 1999, tout en s’affirmant totalement innocents de ce crime. Dans une lettre envoyée à la rédaction de France 3, Daniel Legrand, fils du tenancier français d’un sex-shop d’Ostende (Belgique), déclare que la fillette a été violée par deux personnes, avant d’être « frappée à mort » sous ses yeux. Il affirme que les auteurs du meurtre ont exercé de fortes pressions sur lui pour qu’il garde le silence : « Ils m’ont menacé de mort. »
Une deuxième personne, mère de certains des enfants « loués » aux pédophiles, a corroboré ses dires devant la justice.
Outre l’auteur de la lettre et son père, les personnes mises en examen sont des membres de l’entourage des enfants victimes des faits, mais aussi un huissier de justice, son épouse, un prêtre-ouvrier et un chauffeur de taxi soupçonné d’avoir transporté régulièrement les enfants en Belgique pour les tournages. Les investigations en cours font franchir à cette affaire, dont les ramifications s’étendent jusqu’en Belgique, un nouveau seuil de gravité confirmant l’existence de véritables réseaux. Les dernières révélations de suspects devraient entraîner de prochaines interpellations.