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Accueil du site > Actualités > Politique > La réforme de la Justice, grande absente de la campagne présidentielle

La réforme de la Justice, grande absente de la campagne présidentielle

Ségolène Royal compte parmi ses conseillers Dominique Barella, secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats jusqu’en octobre 2006 ; Nicolas Sarkozy semble avoir obtenu le soutien de Pascal Clément pour sa campagne présidentielle ; François Bayrou et Marie-George Buffet n’ont jamais voulu entendre parler de réforme de la Justice ; « plus à gauche », l’influence du Syndicat de la magistrature, membre fondateur d’ATTAC, n’est sans doute pas négligeable... Quelles en sont les conséquences ? En tout cas, le sujet de la réforme de la Justice se trouve pour le moment ignoré dans la campagne présidentielle. Comme si, à la fin des courses, quelqu’un avait demandé : « Les justiciables, combien de divisions ? »...

Dominique Barella, qui fut président de l’Union syndicale des magistrats jusqu’à son Congrès de Caen d’octobre 2006, apparaît dans la relation des membres de l’équipe de campagne présidentielle de Ségolène Royal, d’après VSD du 24 janvier. VSD fait remarquer que, pour ce qui est de la Justice, la candidate du Parti socialiste brille par son mutisme. Dominique Barella commente : Comme tous les énarques politiques, il y a sans doute chez elle une certaine inculture juridique, mais elle attend son heure. Etrange réponse, si on pense que, d’après sa biographie officielle, Ségolène Royal a choisi une affectation de juge administrative à sa sortie de l’ENA en 1980. A cette époque, elle avait vingt-sept ans. Un âge auquel un maître de conférences universitaire pouvait être un chercheur confirmé titulaire d’un doctorat d’Etat, l’équivalent de l’actuelle habilitation à diriger des recherches. Et les énarques sont, nous dit-on, les super cracks du pays. Wikipédia nous apprend également qu’en 1994, l’intéressée passe le concours d’avocat au barreau de Paris tout en siégeant à l’Assemblée nationale et au Conseil général des Deux-Sèvres, et entre au cabinet Teitgen. Dans un cabinet si prestigieux, pouvait-on faire entrer des avocats juridiquement incultes ?

Mais peut-être le message de Dominique Barella est-il ailleurs. Les lois et décrets sur la Justice devraient-ils être avant tout l’affaire des magistrats professionnels, plutôt celle que des citoyens ? C’est en réalité la ligne suivie depuis une bonne décennie. Et l’Union syndicale des magistrats s’était clairement opposée à des propositions de réforme envisagées il y a quelques mois.

Quant à Marie-George Buffet, son silence en la matière n’est pas une surprise. La presse proche du Parti communiste a toujours soutenu les syndicats de magistrats et s’est déclaré opposée à une réforme de la Justice française. Cette thématique n’apparaît tout simplement pas parmi les "vraies priorités des Français" dont parle L’Humanité du 23 janvier. Même silence dans l’ensemble de la "gauche de la gauche", où le membre fondateur de l’association Attac qu’est le Syndicat de la magistrature bénéficie d’une écoute certaine. Et du côté de l’UDF, la situation n’est guère différente, les problèmes de la Justice se réduisant à peu de chose près pour ses dirigeants à une question de moyens.

L’occasion pour l’UMP de s’emparer du débat ? Pas le moins du monde. Le ralliement de Pascal Clément à la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy semble s’être accompagné d’un véritable enterrement de ce dossier, au bénéfice des revendications de la magistrature.

Rappelons que non seulement les projets de loi 3391 et 3393 adoptés par l’Assemblée nationale en première lecture ont peu à voir avec les attentes des justiciables, mais des mesures inattendues et très contestables y ont été discrètement introduites. Elles tendent notamment à limiter l’accès des citoyens à la justice pénale et à affaiblir le rôle de cette dernière, sous prétexte d’un "encombrement des cabinets d’instruction" . Médias et politiques sont restés discrets. Le vote de la loi sur l’équilibre de la procédure pénale a eu lieu avec très peu de parlementaires présents (vingt-neuf, dont vingt-trois voix pour), sans aucune voix contre. L’avis de citoyens et justiciables n’a guère été sollicité, alors que Pascal Clément déclarait sur ces dispositions : Ce sont les magistrats... qui ont souhaité cette réforme : qu’on leur fasse confiance, ce sont des professionnels ! Ils sont déjà submergés de travail toute la journée, ils n’ont pas à être victimes de procédures dilatoires.

Dans un Parlement où siègent, théoriquement, les représentants des citoyens, ce sont donc les "professionnels" de la Justice qui imposent leur loi. Il faudrait, semble-t-il, "leur faire confiance"... Où sont passées la séparation des pouvoirs et la souveraineté du peuple ? Et que devient le rôle pacificateur et modérateur de la Justice, destiné à éviter que la force et la violence ne se substituent au droit ?

Pas une seule voix de député contre ce que l’on pourrait à juste titre appeler la contre-réforme Clément. Il y a donc eu consensus entre les grandes formations parlementaires, dans un sens favorable aux revendications des magistrats et contraire aux souhaits exprimés par des justiciables "de base". C’est ce même consensus que l’on retrouve à présent avec le lourd silence de la campagne électorale sur les problèmes de la Justice française. Mais c’est aussi la preuve que le sujet dérange vraiment.

Quant à réformer la justice administrative ou plus globalement, à introduire une plus grande transparence institutionnelle, il n’en est manifestement pas question. Pourtant, Dominique Barella reconnaît tacitement l’existence d’un problème grave dans ce domaine lorsqu’il critique la toute-puissance de l’exécutif. Une situation dont citoyens et administrés souffrent bien plus que les magistrats, mais cet aspect de la question semble destiné à rester dans l’ombre. D’ailleurs, la magistrature ne fait-elle pas partie de l’appareil d’Etat ? Dominique Barella s’en prend à "l’instrumentalisation de la Justice", notamment dans "le cas d’Yves Bot, proche de Nicolas Sarkozy". Mais il oublie que ces pratiques ne datent pas de la période de Jacques Chirac : elles étaient déjà courantes sous François Mitterrand.

Que peuvent faire les "petits justiciables" sans influence ni puissance organisationnelle, ni moyens de pression réels ? Justiciable, ce n’est pas un métier pour lequel on est payé et au titre duquel on puisse faire grève. Ce n’est pas, non plus, un diplôme permettant d’accéder à des milieux professionnels proches des décideurs.

En somme, tout est bien qui finit bien pour politiques, lobbies et corporations. Rien n’a été fait. Les lois de décembre dernier constituent, en l’état actuel, des reculs comportant des pertes de droits pour les justiciables. Mais la page sur Outreau de l’Assemblée nationale est là pour montrer qu’on a "beaucoup travaillé". Pour les justiciables mécontents, un prix de consolation : la création d’un "Observatoire d’Outreau", dont ensuite on n’a eu aucune nouvelle, alors qu’on aurait pu raisonnablement s’attendre à le voir jouer un rôle incisif dans la campagne présidentielle, interpeller les candidats... Où est donc passé à présent cet "observatoire" ? Sans doute quelque part, dans l’espace sidéral.


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165 réactions à cet article    


  • André (---.---.112.136) 31 janvier 2007 11:27

    Le plus scandaleux, c’est ce manque de courage politique devant l’opinion publique, autant de la part du Gouvernement, que des parlementaires et des médias. Personne n’a osé dire la vérité aux citoyens. On reste en petit comité, on fait ce qu’on veut et on ne dit rien à personne.

    Mais, en réalité, c’est toujours pareil depuis longtemps. Exemple, avec la LOLF de 2001 ou la loi sur la Justice de la même année. Et tant d’autres...


    • Inquiet (---.---.101.78) 31 janvier 2007 12:31

      Et la duplicité. L’énorme écart entre la publicité et ce qui se fait vraiment.


    • Justiciable furieux (---.---.39.34) 31 janvier 2007 11:38

      « Dans un Parlement où siègent, théoriquement, les représentants des citoyens, ce sont donc les »professionnels« de la Justice qui imposent leur loi. Il faudrait, semble-t-il, »leur faire confiance« ... Où sont passées la séparation des pouvoirs et la souveraineté du peuple ? Et que devient le rôle pacificateur et modérateur de la Justice, destiné à éviter que la force et la violence se substituent au droit ? »

      C’est le moins que l’on puisse dire :

      - Les citoyens se plaignent à juste titre des juges (voir l’affaire d’Outreau et bien d’autres), et ce sont les juges qui font les lois à la place des représentants des citoyens à qui Clément dit de se taire et d’obtempérer ! Comment voulez-vous que ça ne se solde pas par une contre-réforme ?

      - Et si la Justice ne veut pas recevoir autant de plaintes, comment ça va se terminer ? Veut-on qu’à la place les gens se tirent dessus ? Vouloir restreindre l’accès des Français à la Justice, c’est suicidaire pour la République que nous sommes censés être.


      • Inquiet (---.---.101.78) 31 janvier 2007 12:35

        « Et si la Justice ne veut pas recevoir autant de plaintes, comment ça va se terminer ? Veut-on qu’à la place les gens se tirent dessus ? »

        C’est cela, laisser dépérir un pays. Mais comme la mode est aux délocalisations, les Français ne les intéressent plus tellement.


      • Charles (---.---.152.170) 2 février 2007 07:26

        C’est extrêmement dangereux. On commence à faire, avec les plaintes pénales, la même chose qui s’est mise en place depuis une dizaine d’années dans la juridiction administrative et, depuis cinq ans, à la Cour de cassation. A savoir, des dispositions de plus en plus générales permettant le rejet sommaire des actions en justice et limitant les possibilités matérielles, pour les citoyens, de saisir cette dernière. C’est évident qu’à terme les effets de cette politique agiront dans le sens d’une déstabilisation du pays. Si ce n’est pas, déjà, le cas.

        On ne peut pas, à la fois, hurler contre les violences urbaines « voyantes » et pousser au rejet massif des plaintes. Pire encore, Clément va jusqu’à mettre en cause ouvertement le bon sens des citoyens qui déposent des plaintes.

        Mais ce qui est particulièrement scandaleux, c’est que des partis comme le PC ou l’UDF qui, comme d’autres internautes l’on souligné dans le débat, font tout pour réduire les problèmes de la justice à une question de moyens et jouent à fond le jeu des corporations de magistrats, ont laissé passer en décembre la loi Clément sur la procédure pénale sans voter contre, alors que c’est précisément une loi destinée à gérer la pérennisation du manque de moyens de la justice. C’est un double langage scandaleux.


      • Vivienne (---.---.155.233) 2 février 2007 08:06

        Rappelons cette incroyable déclaration de Pascal Clément lors du débat parlementaire du 19 décembre :

        « En 2005, sur plus de 30 000 informations ouvertes à l’instruction, presque 10 000 faisaient suite à une plainte avec constitution de partie civile, dont plus de 9000 se sont terminées par un non-lieu, une irrecevabilité ou un refus d’informer ! Des non-lieux terminent, même si l’on ne dispose pas de pourcentages précis, l’écrasante majorité des plaintes avec constitution de partie civile - sans doute 80 % en 2004 à Paris, en matière économique et financière ! On voit bien les abus qui ont cours. »


      • Guilhem (---.---.77.15) 2 février 2007 10:54

        C’est ahurissant. Les politiques de tous les partis réunis sont d’accord pour envoyer paître les citoyens qui déposent des plaintes. Mais après, Sarkozy crie aux « racailles » et Royal veut mettre les jeunes dans des camps...


      • Val (---.---.223.22) 31 janvier 2007 11:45

        Le coup de Barella sur Royal n’est pas piqué des vers, non plus. Si une ex-juge administrative, sortie de l’ENA à 27 ans, devenue avocate après avoir été chargée de mission de la Présidence de la République et ministre, est inculte en matière de droit... ça veut dire que dans ce pays tout est bidon ! Dont acte.


        • Gisèle (---.---.152.13) 31 janvier 2007 11:57

          Le plus inquiétant, c’est que Barella pourrait très bien devenir Garde des Sceaux si Royal passe. Et avec Sarko ou Bayrou, on sera lotis pareil.


        • Courouve (---.---.17.90) 31 janvier 2007 12:14

          On a bien le comte Gilles de Robien qui est ministre de l’Education nationale alors qu’il n’a pas de bac, seulement une capacité en droit qui lui a permis d’être agent d’assurances.


        • Michel (---.---.28.1) 1er février 2007 12:02

          « Si une ex-juge administrative, sortie de l’ENA à 27 ans, devenue avocate après avoir été chargée de mission de la Présidence de la République et ministre, est inculte en matière de droit... ça veut dire que dans ce pays tout est bidon ! »

          Il suffit de voir ce qui se passe avec Airbus et EADS. Ceux qui parlent de faillite imminente de l’Etat français ont de bonnes raisons...


        • silex (---.---.124.33) 3 février 2007 04:09

          Je trouve M. de Robien très bien -, avec ou sans capacité en droit. Avec ou sans capacité en droit, il aurait sans doute fait un excellent ministre de la justice


        • (---.---.157.144) 3 février 2007 09:47

          « Je trouve M. de Robien très bien »

          Pour appliquer la politique de Chirac ? Sans doute : c’est quelqu’un qui s’applique à faire ce qu’on lui dit.


        • Voltaire Voltaire 31 janvier 2007 12:10

          Il s’agit évidemment d’un sujet majeur, et qui effectivement semble avoir été un peu abandonné une fois l’attention des médias pour l’affaire d’Outreau retombée.

          Je n’ai pas eu le temps de regarder pour tous les partis politiques, mais j’ai été surpris par votre commentaire sur l’absence de propositions à l’UDF et j’ai donc été vérifier : il existe bien une série de réformes majeures proposées par F. Bayrou (http://www.bayrou.fr/propositions/justice.html), et j’ai aussi trouvé la position d’AM Comparini qui était rapporteur de l’UDF à l’assemblée pour le débat sur la réforme de la justice (http://www.comparini.net/site/actualite-parlementaire/541/), qui fait une série de propositions concrètes.

          Mais il faut le reconnaitre, il semble difficile de faire passer des réformes un peu contraignantes pour les magistrats. Sans être un grand admirateur de N. Sarkozy, j’avais trouvé sa proposition d’obligation d’enregistrement des intérogatoires chez le juge d’instruction une bonne idée.


          • Marina (---.---.72.115) 31 janvier 2007 12:18

            Regardez surtout les débats à l’Assemblée Nationale, et vous verrez la réalité. C’est vrai que Michel Hunault s’est un peu indigné des propos de Clément, mais ce n’est pas allé plus loin. L’UDF a voté la loi sur les magistrats et s’est abstenu sur celle concernant la procédure pénale.


          • Thierry (---.---.105.203) 31 janvier 2007 16:17

            Pour l’UDF, comme pour le PCF, les problèmes de la Justice se réduisent à une question de moyens. Mais c’est loin d’être le cas.

            Lire, par exemple, cet article d’Isabelle Debergue :

            http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12986

            ou encore, de la même auteure :

            http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15260


          • Inquiet (---.---.101.78) 31 janvier 2007 12:29

            Le pire, c’est que si on ne fait rien, ces lois Clément seront définitivement adoptées et ensuite les futurs gouvernements, qu’ils soient UMP, UDF ou PS, n’y toucheront pas si ce n’est pour les aggraver encore. C’est ce qui s’est toujours produit depuis les années 1980.


            • Antoinette (---.---.37.21) 1er février 2007 11:17

              Ces lois commencent à passer aujourd’hui au Sénat en première instance. Qui a alerté l’opinion publique ?

              Sur la Toile, je ne trouve que trois auteurs qui en aient parlé : Isabelle Debergue fin décembre et, récemment, l’auteur du présent article et Justiciable. Que font les « élus du peuple », les « journalistes professionnels », les « spécialistes »... ? Les « élites » du pays sont bien solidaires, et leurs entourages les suivent.


            • Yves (---.---.15.126) 31 janvier 2007 13:12

              Bonjour ,

              Je suis étonné de lire dans l’article :
              - « ... la presse proche du Parti communiste a toujours soutenu les syndicats de magistrats et s’est déclarée opposée à une réforme de la justice française ... »

              Alors que , s’agissant des travaux de la Commission d’enquête parlementaire consécutive à l’ignominie d’Outreau ( sans oublier toutes les autres affaires dans lesquelles des innocents ont souffert autant sinon plus , tel Patrick DILLS qui est resté 15 ans en prison ) ... ,
              - l’Humanité dressait le bilan suivant ... , déclarant notamment :
              - « ... In fine , le scandale d’Outreau a mis en lumière la nécessité de remettre à plat un système judiciaire capable de fracasser la vie d’innocents . Plusieurs pistes de réformes ont été évoquées . Reste à savoir dans quels délais elles seront appliquées et avec quels effets ... »
              http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=828015

              Sinon , s’agissant de la réforme de la justice ... , on peut rappeler que le projet promis par CHIRAC , de créer la « Class action » dans le droit pénal français ... , qui devait être examiné par les parlementaires le 6 février 2007 ... , vient d’être retiré de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale ... ,
              - le principal détracteur de ce projet de loi étant SARKOZY ... , qui déclare être très réservé sur la « ... judiciarisation et la pénalisation du droit économique français ... »
              http://fr.news.yahoo.com/30012007/5/class-action-le-projet-de-loi-retire-de-l-ordre.html


              • Hélène (---.---.97.224) 31 janvier 2007 13:30

                Vous rigolez, qui a-t-on vu s’exprimer à l’Huma ? Des juges comme Sabine Mariette, qui était directement concernée par l’affaire d’Outreau. Le PC défend les corporations de magistrats et pas les justiciables. Précisément, la phrase de l’article : « Les justiciables, combien de divisions ? » s’applique très bien au PC et à l’Huma.

                Ce n’est d’ailleurs pas nouveau. Regardez un peu ce qu’a écrit l’Huma depuis 1996-97 sur la lutte contre la pédophilie, que ce soit sous Juppé ou plus tard avec Royal à l’Enseignement scolaire, sur l’affaire de Bernard Hanse, sur la circulaire Royal, plus tard sur Outreau au moment de la campagne médiatique qui était largement encouragée par les milieux politiques « de gauche », etc...

                Et quelle a été l’attitude du groupe communiste à l’Assemblée nationale, au moment des votes sur les lois de 2001, que ce soit sur la Justice, sur la LOLF... ? C’ést tout sauf net.

                Et depuis un an, le PC et l’Huma défendent ouvertement les juges. Les justiciables ne les intéressent pas. Les lois Clément que dénonce l’article et qui sont, en effet, archiréactionnaires, ont été adoptées en première lecture SANS AUCUNE VOIX CONTRE. C’est pour le moins très troublant.


              • (---.---.157.101) 31 janvier 2007 13:47

                Le PCF a bien gardé le silence sur le contenu anti-justiciables et anticitoyen de la « contre-réforme » Clément et n’a même pas voté contre. C’est scandaleux.


              • Thierry (---.---.105.203) 31 janvier 2007 16:21

                Le PCF a déjà été au gouvernement sous Jospin, et c’est à cette époque qu’il y a eu la loi permettant de déclarer non admis un pourvoi en cassation par une procédure sommaire sans avoir à en donner les motifs.

                Voir :

                http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_publications_documentation_2/au tres_publications_2039/2002_2040/admission_pourvois_cassation_8424.htm l


              • Yves (---.---.15.126) 1er février 2007 18:04

                Faudrait peut être lire attentivement ... avant de commenter ( mon post ci dessus - 31 janvier - 13h.12 )

                Comme l’auteur de l’article affirme sans réserve que :
                - « ... la presse proche du P.C. a toujours soutenu les syndicats de magistrats et s’est déclarée opposée à une réforme de la justice française ... »
                - j’ai simplement rappelé un article de l’Humanité disant le contraire ...
                - ça s’appelle de l’information ...

                Ceci étant , l’ESCROQUERIE DES POLITICARDS , et notamment de Pascal CLEMENT ... :
                - ( pas de réforme du C.S.M. , pas de sanctions pour les expert et juges impliqués dans la « justice d’Outreau » ... , promotion pour le procureur général de la Cour de DOUAI - Jean Amédée LATHOUD - nommé procureur général au parquet de VERSAILLES en 2006 ... , Fabrice BURGAUD installé à la section antiterroriste du parquet de PARIS avec une prime au mérite de 8% qui lui a été accordée par le procureur général Yves BOT ... ) ,
                - EST UNE CHOSE ... ,

                - le TRAVAIL DU SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE pour tenter de réformer la Justice en est une autre ... , que l’on ne peut pas ignorer ... si l’on veut discuter honnêtement ...
                http://www.syndicat-magistrature.org/Reforme-de-la-justice-rendez-vous.html

                http://www.syndicat-magistrature.org/IMG/pdf/2006_audition_sm_outreau.pdf


              • Ursule (---.---.13.177) 1er février 2007 21:49

                « ... la presse proche du P.C. a toujours soutenu les syndicats de magistrats et s’est déclarée opposée à une réforme de la justice française ... »

                C’est l’évidence même. Quant au Syndicat de la Magistrature, il s’est opposé à tous les volets sur la responsabilité des magistrats. Ce qui pose un réel problème.


              • Ursule (---.---.13.177) 1er février 2007 21:56

                « ... In fine , le scandale d’Outreau a mis en lumière la nécessité de remettre à plat un système judiciaire capable de fracasser la vie d’innocents . Plusieurs pistes de réformes ont été évoquées . Reste à savoir dans quels délais elles seront appliquées et avec quels effets ... »

                Ce type de phrases « généralistes », tout le monde les a écrites, mais cela ne suffit pas à définir une réelle position politique. Le 2 juin, à un moment très important du débat, c’est à Sabine Mariette qui, comme signalé plus haut, était directement concernée par l’affaire d’Outreau, que l’Humanité accordait une interview :

                http://www.humanite.fr/journal/2006-06-02/2006-06-02-830916


              • Ursule (---.---.13.177) 1er février 2007 22:04

                Lire aussi, dans l’Humanité de début 2002 :

                http://www.humanite.fr/journal/2002-01-12/2002-01-12-27090

                (12 janvier 2002)

                L’horreur à Outreau

                Deux suspects mis en examen dans le cadre de l’affaire du réseau pédophile d’Outreau (Pas-de-Calais) ont dénoncé mercredi le meurtre d’une fillette belge, à la fin de 1999, donnant une nouvelle dimension à une affaire dans laquelle 15 personnes ont été incarcérées depuis un an. La police a procédé à des fouilles au tractopelle dans des jardins ouvriers de la ville, dans la banlieue de Boulogne-sur-Mer.

                Mercredi, deux suspects écroués dans le cadre de l’affaire d’Outreau ont successivement dénoncé le viol et le meurtre d’une fillette belge âgée de 5 à 6 ans, fin 1999, tout en s’affirmant totalement innocents de ce crime. Dans une lettre envoyée à la rédaction de France 3, Daniel Legrand, fils du tenancier français d’un sex-shop d’Ostende (Belgique), déclare que la fillette a été violée par deux personnes, avant d’être « frappée à mort » sous ses yeux. Il affirme que les auteurs du meurtre ont exercé de fortes pressions sur lui pour qu’il garde le silence : « Ils m’ont menacé de mort. »

                Une deuxième personne, mère de certains des enfants « loués » aux pédophiles, a corroboré ses dires devant la justice.

                Outre l’auteur de la lettre et son père, les personnes mises en examen sont des membres de l’entourage des enfants victimes des faits, mais aussi un huissier de justice, son épouse, un prêtre-ouvrier et un chauffeur de taxi soupçonné d’avoir transporté régulièrement les enfants en Belgique pour les tournages. Les investigations en cours font franchir à cette affaire, dont les ramifications s’étendent jusqu’en Belgique, un nouveau seuil de gravité confirmant l’existence de véritables réseaux. Les dernières révélations de suspects devraient entraîner de prochaines interpellations.


              • Ursule (---.---.13.177) 1er février 2007 22:20

                Quant au Syndicat de la Magistrature, voici ce qu’ils ont pondu la veille de l’adoption en première lecture des lois Clément par l’AN. Pas une seule réaction contre les aspects antipopulaires de ces lois. Seule la situation des juges les intéresse, et ce qu’ils disent paraît très contestable :

                http://syndicat-magistrature.org/Non-a-un-serment-de-soumission.html

                Communiqués de presse | jeudi 14 décembre 2006

                Non à un serment de soumission

                motion adoptée en conseil syndical le 09/12/06

                Le 13 décembre 2006, l’Assemblée nationale va examiner les textes relatifs à la réforme de la justice. Loin de répondre aux attentes démocratiques révélées par les débats suscités par l’affaire dite d’Outreau, la majorité parlementaire s’apprête à porter atteinte, une nouvelle fois, à l’indépendance de la justice. De manière emblématique, un amendement modifiant le serment des magistrats est ainsi formulé : « Je jure de me comporter en magistrat digne et loyal, impartial, libre, intègre, diligent, respectueux de la loi, des droits de toutes les parties, du secret professionnel et du devoir de réserve. » Tout manquement à l’une de ces obligations constituerait une faute disciplinaire.

                Le Syndicat de la magistrature s’oppose à toute rédaction du serment qui consisterait en une simple énumération d’obligations disciplinaires. En particulier, il conteste l’introduction dans ce serment de l’obligation de réserve qui n’était nullement l’enjeu des débats de la commission d’enquête parlementaire. En effet, l’engagement politique et syndical est une liberté constitutionnelle accordée à tout citoyen et tout magistrat, comme l’a rappelé la commission de discipline du parquet dans un avis du 9 octobre 1987, « L’obligation de réserve (...) ne saurait servir à réduire les magistrats au silence et au conformisme ; elle doit se concilier avec l’indépendance qui distingue le magistrat du fonctionnaire. »

                Un serment doit rappeler les valeurs fondamentales et communes d’une profession. L’indépendance et le rôle de gardien des libertés individuelles qui constituent les valeurs fondatrices de l’institution judiciaire, telles que les rappellent les articles 64 et 66 de la Constitution, doivent nécessairement constituer les éléments principaux d’un serment rénové de la magistrature.

                Le Syndicat de la magistrature exige le retrait de la proposition de modification du serment des magistrats et la reconnaissance du droit syndical par le statut de la magistrature.

                Il appelle l’ensemble des magistrats à se mobiliser face à cette nouvelle tentative de mise au pas de l’institution judiciaire et à manifester le 18 décembre à l’occasion de la journée nationale d’action avec les avocats pour défendre ensemble une justice authentiquement indépendante et démocratique.


              • Briseur d’idoles (---.---.168.118) 1er février 2007 22:36

                Parce que vous avez cru que le SM défendait les justiciables ?


              • Yves (---.---.15.126) 3 février 2007 12:27

                Oui , et alors ... !!!

                Je suis parti de deux affirmations péremptoires du texte de l’article ... , que j’ai complétées au moyen d’un article de l’Humanité et d’un document du S.M. ...
                - et , ne vous en déplaise ... , j’ai bel et bien provoqué un débat ... !!!
                - Je n’ai pas jugé ... , mais seulement balancé des éléments de réflexion ...
                - Sur ce , s’agissant d’Outreau ... , je rappelle que ce sont tous les médias , sans exception , qui ont plongé la tête la première ... , pour ensuite faire publiquement leur méa culpa ... !!!
                - Sur le document du S.M. ... , vous ne retenez qu’une question de serment ( dans la magistrature , je rappelle qu’ il y en a déjà beaucoup qui prêtent serment de façon occulte ... à la Franc maçonnerie ... , sans que l’on s’en inquiète ... )
                - et occultez le principal ... , savoir la fameuse réforme du C.S.M. et les mesures pour assurer une indépendance véritable de la Justice ... ainsi qu’une transparence de l’instruction ...

                - Voilà un exemple de la « Justice sous contrôle » ... :
                http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-863168@51-824240,0.html


              • Yves (---.---.15.126) 3 février 2007 13:57

                Et puis , toujours à titre d’éléments de réflexion ... , sur l’influence de la secte des francs maçons au sein de la magistrature :
                http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/francsmacons/dossier.asp?ida=353488&p=5

                - avec , notamment , la conversation , sur le sujet , entre l’avocat de la bonne vieille droite ripouxblicaine Françis SZPINER ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Szpiner )
                - et le Procureur de NICE Eric de MONTGOLFIER :
                http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/francsmacons/dossier.asp?ida=454082


              • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:21

                « il y en a déjà beaucoup qui prêtent serment de façon occulte ... à la Franc maçonnerie ... , sans que l’on s’en inquiète ... »

                Depuis l’après-guerre, Maurice Thorez a « normalisé » les relations du Parti Communiste avec la franc-maçonnerie, jusqu’à autoriser la double-appartenance. Ceci, en plein période coloniale et alors qu’il était notoire que la fran-maçonnerie constituait une véritable épine dorsale de l’appareil colonial.


              • Rocla (---.---.103.192) 4 février 2007 14:28

                Ceux qui font des serments occultes feraient mieux de se tourner et d’être polis , et je le dis sans arrière-pensée.

                Rocla


              • (---.---.42.101) 4 février 2007 20:44

                « Je suis parti de deux affirmations péremptoires du texte de l’article ... »

                En quoi ces affirmations de l’article seraient-elles péremptoires ?

                Connaissez-vous des justiciables « ordinaires », avec des affaires non médiatisables au bénéfice du fond de commerce du PC, qui se soient adressés aux parlementaires de ce parti et qui aient obtenu de l’aide pour faire face à des dysfonctionnements de la Justice ?

                Sur l’Humanité, je n’ai jamais rien vu de tel. En revanche, j’en connais qui pour toute réponse se sont faits renvoyer vers le député de leur circonscription et ont commencé à recevoir de la pub politique du parti. Vous pouvez imaginer le plaisir que ça leur a fait.


              • Cédric (---.---.13.95) 4 février 2007 20:58

                Pour le PCF, les justiciables sont des « cas particuliers » destinés à passer pour pertes et profits, sauf si exceptionnellement on peut en faire un usage politique « profitable ».

                Ce qui intéresse les dirigeants de ce parti, c’est d’être dans des bons termes avec les syndicats de magistrats qui, eux, ont de la « puissance de feu ». C’est une évidence qui crève les yeux.


              • Un lecteur enclin (---.---.113.30) 31 janvier 2007 13:41

                L’Europe et la France ont alors une réforme de la justice dans la mesure si nous faisons pour cela la vapeur puissante.

                Allemagne . L’actuel ministre des affaires étrangères est accusé de complicité avec la CIA dans l’affaire d’une détention illégale à Guantanamo. Mandats d’arrêt contre 13 agents de la CIA • James Faring • Jason Franklin • Michael Grady • Lyle Edgar Lumsden III • Eric Matthew Fain • Charles Goldman Bryson • Kirk James Bird • Walter Richard Greesbore • Patricia O’Riley • Jane Payne • James O’Hale • John Richard Deckard • Hector Lorenzo


                • (---.---.157.101) 31 janvier 2007 13:45

                  Comme le dit l’article, on n’entend plus parler de l’Observatoire d’Outreau. En revanche, il y a une dépêche faisant état de l’offensive politique de l’USM :

                  http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-29578470@7-37,0.html

                  L’USM propose un « pacte pour la justice » aux candidats

                  31.01.07 | 12h46

                  PARIS (Reuters) - L’Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) propose aux candidats à la présidentielle un « pacte pour la justice » qui prévoirait le doublement du budget des tribunaux en cinq ans et une pause dans les réformes.

                  « L’USM attend des candidat(e)s à l’élection présidentielle un engagement fort, pour une justice respectée dans sa mission et dotée de moyens d’action modernes », dit le syndicat dans un communiqué.

                  Le syndicat va rencontrer tous les candidats, ajoute-t-il...


                  • (---.---.104.87) 31 janvier 2007 16:46

                    Si les syndicats de magistrats se montrent au grand jour de cette façon, c’est que les « petits justiciables » sont laissés pour compte. Le doute ne paraît pas permis.


                  • Tristane (---.---.129.25) 31 janvier 2007 18:03

                    C’est scandaleux ! Les réprésentants du peuple, et a fortiori les candidats, n’ont pas à passer des « pactes » avec des syndicats de magistrats.

                    Les lois en matière de Justice sont du ressort du peuple et pas des juges. Ces derniers sont là pour appliquer les lois, ils ne peuvent pas faire à la fois partie des législateurs via leurs syndicats.

                    Où est donc la « séparation des pouvoirs » qu’on nous envoie à la figure chaque fois qu’on saisi un parlementaire d’un problème concret rencontré avec le fonctionnement de la Justice ? On se moque de nous.


                  • Zak (---.---.39.227) 31 janvier 2007 22:12

                    Mais que se passe-t-il dans ce pays ? Ce n’est pas l’Observatoire d’Outreau qui interpelle les candidats aux présidentielles, mais un syndicat de juges... C’est vrai que, si on pense à la pub sur la séparation des pouvoirs, on tombe des nues. Où va-t-on ?

                    A propos des nues, où est passé l’Observatoire d’Outreau ? C’est vrai aussi que l’espace sidéral est très vaste.


                  • Xavier (---.---.48.203) 3 février 2007 20:37

                    Pour le communiqué de l’USM, voir

                    http://usm2000.free.fr/article.php3?id_article=136

                    qui contient un fichier Word entouré de la présentation suivante :

                    Pacte pour la Justice

                    Active dans la campagne présidentielle, l’Union Syndicale des Magistrats va rencontrer les candidat(e)s et leur proposer un :

                    PACTE POUR LA JUSTICE.

                    L’USM interpelle les candidats pour qu’ils s’engagent sur :

                    1 / Le respect de la Justice, des magistrats, de leur indépendance et de leur place au sein de l’Etat.

                    2/ Un programme de remise à niveau budgétaire de la Justice, par le doublement du budget des tribunaux en 5 ans. La France doit enfin rejoindre le niveau des grandes démocraties européennes.

                    3/ Une pause dans les réformes accompagnée d’une définition claire du périmètre d’intervention de la Justice : la Justice ne peut tout faire sauf à ne plus pouvoir faire face.

                    L’USM attend des candidat(e)s à l’élection présidentielle un engagement fort :

                    POUR UNE JUSTICE RESPECTEE DANS SA MISSION

                    ET DOTEE DE MOYENS D’ACTION MODERNES.


                  • Cédric (---.---.13.95) 4 février 2007 21:01

                    C’est évident que les syndicats de magistrats disposent de moyens de pression, sur les politiques et sur l’Etat, dont le peuple ne dispose pas. Il ne faut pas chercher plus loin.


                  • LE CHAT LE CHAT 31 janvier 2007 14:09

                    moi qui suis Calaisien d’origine suis choqué qu’on n’ai pas voulu dégraisser le mammouth de la justice après le scandale d’Outreau !

                    les disfonctionnements de la justice pour les gens d’en bas laissent la france d’en haut indifférente ! smiley


                    • alberto (---.---.102.118) 31 janvier 2007 14:44

                      Salut le Chat, y vient de m’arriver un truc pas banal : je clic « constructif » pour qualifier ton commentaire dont le score était à 0 (zéro) et clic, je vois apparaître 3 (tois) !!!

                      Bon ça fait 1 pour ton commentaire, plus un parceque « Chat » et un de plus parceque « Calais »... Peut-être ?

                      Sur le fond de l’article, je pense que de déceptions en déceptions les électeurs se lasseront de voir les réformes promises et attendues, sans cesse réduites à de peaux de chagrin (j’ai pas dit peau de Chat), ainsi la réforme judiciaire, mais aussi de la fiscalité, du fonctionnement de l’état de l’enseignement...

                      Résutat : abstention massive ? Vote protestataire ?

                      ... ?

                      Chalut, et porte toi bien !


                    • LE CHAT LE CHAT 31 janvier 2007 14:53

                      @alberto

                      merci , mon ami , les candidats ne manquent pas de chats rabias , je vais rester le 22 avril dans mes chats rentaises et ne pas aller voter pour ces chats foins !


                    • Le Huron en colère (---.---.182.42) 31 janvier 2007 14:56

                      Monsieur le greffier, montrez-moi comment on peut dégraisser un fantôme ?


                    • LE CHAT LE CHAT 31 janvier 2007 15:57

                      @gai l’huron

                      on trouve vite quelques ectoplasmes et 2 ou 3 spectres quand il s’agit de faire un procès bidon sur les calembours de JMLP , mais quand certains doivent rendre compte de leur corruption ,on a beau sortir le guéridon , les ghosbusters sont passés smiley


                    • Le Huron en colère (---.---.171.151) 31 janvier 2007 18:46

                      à LE CHAT (IP:xxx.x21.75.49) le 31 janvier 2007 à 15H57

                      M. Raminagrobis, voulez-vous dire que « selon que vous serez puissant ou misérable... » ? Vous faites du mauvais esprit. La justice existe, je l’ai vue au cinéma.


                    • LE CHAT LE CHAT 1er février 2007 10:00

                      @huron

                      lol ! je précise que je fais pas du mauvais esprit , j’ai un esprit libre , ni Dieu ,ni maitre essaye un peu de dresser un chat........


                    • Le Huron en colère (---.---.188.95) 1er février 2007 15:07

                      Au Chat, Vous m’avez mal compris, j’aime bien le mauvais esprit et les marges. Ca fait réfléchir. C’est dans les marges qu’il y a encore des espaces libres.

                      Quant au félin domestique, il est très dépendant de l’homme (à part quelques spécimens sauvages très rares) et il est très prédateur. De plus, il mange à tous les rateliers. Le chat que je préfère c’est « le chat de la voisine »(sic) chanté par Yves Montand...


                    • Bové (---.---.46.229) 31 janvier 2007 14:22

                      Bonjour, J’ai proposé un article tout à fait documenté sur José Bové à Agoravox. Le site « citoyen » me l’a refusé sans aucune raison valable. Je voudrais que tout le monde sache qu’Agoravox roule pour le tandem Sarko-Sego !


                      • Briseur d’idoles (---.---.168.65) 31 janvier 2007 14:27

                        Pourquoi voudriez-vous qu’ils réforment la « justice » ?

                        Elle les sert trop bien !


                        • Briseur d’idoles (---.---.168.65) 31 janvier 2007 14:31

                          C’est ici que se décide la politique de la France !


                        • Le Huron en colère (---.---.182.42) 31 janvier 2007 14:48

                          Non, non , vous n’y êtes pas. D’abord, plus ça change, plus c’est la même chose. Comme le souligne un commentateur plus haut, il faudra peut-être que les gens se fassent justice eux-mêmes. La France n’est-elle pas à l’ouest de l’Europe ? Vive le far-west européen... Je vais donc guetter avec impatience le passage dans mon village du juge itinérant. Vaut mieux de temps en temps que pas du tout.

                          Nos politiques n’oublient pas le conseil de Machiavel au Prince : « Faites en sorte qu’on ait besoin de vous ». On va donc laisser pourrir la situation. Quand ça sera bien mûr, et que l’odeur sera intenable, on votera un budget plus conséquent (solution de facilité, dite du tiroir-caisse public), ce qui permettra aux corporations qui voient perdurer la crise avec des yeux gourmands, d’augmenter de volume, d’avoir de nouveaux postes, et de prendre du galon. La bonne vieille solution administrative connue dans certains secteurs de la fonction publique.

                          Les usagers ? Qu’ils attendent des années pour voir un juge jeter un coup d’oeil sur leur dossier, quoi de plus normal. Entre gens de qualité, les dirigeants doivent dire à « la rue » qu’elle n’a qu’à bien se tenir. Et que la justice, après tout (mais, chut !) c’est devenu le luxe des républiques, par ces temps si difficiles.


                          • lyago2003 (---.---.81.226) 31 janvier 2007 14:55

                            Bonjour, PARIS (Reuters) - L’Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) propose aux candidats à la présidentielle un « pacte pour la justice » qui prévoirait le doublement du budget des tribunaux en cinq ans et une pause dans les réformes.

                            « L’USM attend des candidat(e)s à l’élection présidentielle un engagement fort, pour une justice respectée dans sa mission et dotée de moyens d’action modernes », dit le syndicat dans un communiqué.

                            Le syndicat va rencontrer tous les candidats, ajoute-t-il. Le budget français de la justice, qui était en 2006 de 5,02 milliards d’euros en 2006 (finançant les juridictions mais aussi les prisons) soit environ 2% du budget de l’Etat, est un des plus faibles d’Europe.

                            Le système pénal français traverse de plus une grave crise en raison de défauts mis en lumière par le scandale de l’affaire de pédophilie d’Outreau où 13 des 18 suspects ont été innocentés en 2004 et 2005 après des périodes de détention provisoire.

                            Une commission d’enquête parlementaire réunissant droite et gauche a présenté en mai dernier 80 propositions de réforme. L’USM s’oppose implicitement à leur mise en oeuvre.

                            Elle réclame en effet « une pause dans les réformes accompagnée d’une définition claire du périmètre d’intervention de la justice : la justice ne peut tout faire sauf à ne plus pouvoir faire face ».

                            Le syndicat réclame aussi « le respect de la justice, des magistrats, de leur indépendance et de leur place au sein de l’Etat ». L’USM s’était violemment élevée contre des déclarations du candidat UMP Nicolas Sarkozy sur le supposé laxisme des juges dans leur action contre la délinquance. Par david castel

                            Nouvelle délégation aux victimes. Source : le site Ministère de l’Intérieur le 14 octobre 2005 :

                            Inaugurée le mardi 11 octobre 2005 par M. Nicolas SARKOZY, la délégation aux victimes est une structure à vocation nationale et permanente, relevant du ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire.L’accueil et l’aide aux victimes figurent parmi les trois défis majeurs fixés par le ministre aux policiers et gendarmes réunis le 27 septembre 2005 à Paris.

                            Les policiers et gendarmes sont en effet, les premiers interlocuteurs des victimes. Soutenir, écouter, renseigner, orienter les victimes doivent être de réelles priorités d’action. Aussi, la délégation est-elle chargée de proposer et conduire celles destinées à la mise en œuvre d’une politique dynamique et opérationnelle d’aide aux victimes au sein du ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire. Quelques Extraits de l’ intervention de M. Nicolas SARKOSY,

                            Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire

                            Je sais aussi combien l’accueil dans les commissariats ou les gendarmeries peut devenir une épreuve, avec de longues files d’attentes, avec des conditions de discrétion et de confidentialité qui laissent souvent à désirer, avec parfois, pourquoi ne pas le dire, quelques remarques déplacées... Je sais combien, victime une première fois d’une infraction pénale, on devient parfois victime une deuxième fois en devant affronter les regards au moment du dépôt de plainte, puis l’extrême longueur de la procédure judiciaire. Et puis on devient souvent victime une troisième fois après le procès, parfois rejeté par ceux à qui l’on s’est confié, comme si avoir été victime était « contagieux ». Je connais votre courage, c’est pourquoi je ne peux me contenter de lui rendre hommage sans également tout mettre en œuvre pour alléger autant que faire se peut votre fardeau.... Je développerai, chaque fois que cela sera possible, un accueil particulier dédié à certaines catégories de victimes, et j’invite les associations d’aide aux victimes à nous apporter leur expertise et leur soutien (il peut s’agir par exemple de victimes d’actes de terrorisme, de violences de la route, comme de violences sexuelles ou familiales). J’ai bien conscience, en effet, qu’il y a des problématiques bien particulières à chaque type de traumatisme.

                            Sachez aussi que j’ai demandé aux deux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales de mettre en place dans chaque département des enquêteurs spécialisés dans le domaine éminemment sensible des violences infra familiales. Naturellement, ils seront en lien avec la délégation.

                            En conclusion p>

                            Mes observations en tant qu’acteur involontaire ayant été obligé malheureusement de me rendre plusieurs fois dans des institutions comme la Justice ou la gendarmerie en tant que « victimes par ricochets » comme nous nomme la justice, je peux témoigner que pas grand chose n’a en réalité bougé, la lenteur de notre justice nous place au rang des « cancres de l’Europe » notre pays à déjà été comdamné pour ces faits par la Cour Europeenne des Droits de l’homme plus de 220 fois ! Triste et lamentable est l’Etat de notre Justice actuelle, vivement une réforme avec des moyens conséquents.


                            • Hello (---.---.117.1) 31 janvier 2007 15:10

                              Jetez donc un oeil à la 2ème vidéo en partant du bas du site www.lvo.info Plutôt édifiant, non ?


                              • (---.---.103.157) 31 janvier 2007 15:40

                                Peu à peu, on nous enlève tous nos droits mais on nous le cache. Voir aussi le débat qui a fait suite à l’article d’hier sur les chiffres du chômage :

                                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18350


                                • Min (---.---.104.87) 31 janvier 2007 16:42

                                  « Peu à peu, on nous enlève tous nos droits mais on nous le cache »

                                  C’est vrai, et on nous endort avec la Star-Ac des images de candidats maquillés.


                                • José Bouquinhas (---.---.212.209) 31 janvier 2007 15:40

                                  Alors quand est-ce qu’on fera la JUSTICE aux fils NOIRS de ce pays. Le CRAN a fait son sondage publié à la une du Parisien !

                                  Voilà les français NOIRS de France existent ! Il est temps q’on ait aussi nos Présidents, nos Ministres, nos députés.. On veux être partout en France... même à la Télé, et les Radios, où il n’y a pas de NOIRS....

                                  Avec Sarko c’est possible !


                                  • (---.---.103.157) 31 janvier 2007 15:42

                                    Les races humaines n’existent pas. Mais, de nos jours, nous avons tous la peau noire.


                                  • (---.---.26.88) 4 février 2007 12:32

                                    Au téléphone il y en a des noirs depuis que les propections téléphoniques sont délocalisées en Afrique. Sans oublier la hotline de Mamadou, Wanadoo, enfin Orange quoi !


                                  • lyago2003 (---.---.81.226) 31 janvier 2007 15:58

                                    Bonjour, Il manquait ma conclusion sur le post plus haut, clic maladroit ou censure ? En conclusion

                                    Ayant été obligé de me rendre plusieurs fois dans des institutions comme la Justice ou la gendarmerie en tant que victimes par ricochets comme nous nomme la justice, je peux témoigner que pas grand chose n’a en réalité bougé, la lenteur de notre justice nous place au rang des « cancres de l’Europe » notre pays à déjà été comdamné pour ces faits par la Cour Europeenne des Droits de l’homme plus de 220 fois ! Triste et lamentable est l’Etat de notre Justice actuelle, vivement une réforme avec des moyens conséquents.


                                    • Thierry (---.---.105.203) 31 janvier 2007 16:11

                                      Mais ça va devenir beaucoup pire, car on met en marche de plus en plus de machines à bloquer ou rejeter le plus vite possible les actions en justice des « petits citoyens ». C’est une nouveau pas dans cette direction, qui a été voté en décembre à l’insu de la grande majorité de la population.

                                      On ne peut pas dire que les chose s« ne bougent pas ». Par exemple, depuis janvier 2002 la Cour de cassation peut déclarer un pourvoi non admis sans avoir à motiver sa décision. Il y a de plus en plus de décisions par ordonnance et d’affaires traitées par un juge unique, etc...

                                      De même, on peut faire de moins en moins de choses sans un avocat.

                                      Comme ça va de plus en plus mal, et ça ne fera qu’empirer, on cherche par tous les moyens à empêcher les gens de se plaindre. La Justice est l’un des domaines concernés.


                                    • x (---.---.250.29) 31 janvier 2007 16:10

                                      supprimer les avocats obligatoires pour divorce au moins - ne pas accepter les repports incessants et inutiles qui chargent le tribunal - ne pas faire elire le batonnier par les avocats


                                      • Alexia (---.---.150.51) 31 janvier 2007 16:53

                                        Ah bon ...Et l’Europe ? Est-elle présente ou bien aurai-je loupé quelque chose ?


                                        • Anne-Marie (---.---.102.227) 31 janvier 2007 17:06

                                          L’Europe ?

                                          Non, non, elle est bien présente car elle a été le moteur ou la caution de beaucoup de coups tordus.

                                          Comme le Conseil de l’Europe regroupe une bonne quarantaine de pays avec plus de huit-cents millions d’habitants, on y développe les modes de « gestion des populations » les plus sommaires. La Cour Européenne des Droits de l’Homme rejette la grande majorité des recours par une simple lettre type, voir le site de Justiciable :

                                          http://www.geocities.com/justiciable_fr

                                          ou l’article d’Isabelle Debergue du 28 juillet :

                                          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11856

                                          Europe, justice et « macro-gestion » de populations

                                          Un an après le référendum, les « pré-candidats » aux présidentielles de 2007 parlent peu de l’Europe. Personne n’évoque, par exemple, une justice européenne qui ne ressemble guère à la justice qu’a connue la France après la Libération. Les évolutions des deux types d’institutions ont été très différentes, jusqu’au moment où l’Europe a été en mesure d’influencer le fonctionnement de la justice française. Cette interaction a fait apparaître des problèmes de notre justice, mais en a créé bien d’autres. La Cour Européenne des Droits de l’Homme, dont l’autorité s’étend sur 45 pays et 800 millions de citoyens, applique un « droit minimal » avec des procédures expéditives et sommaires. L’ensemble, « importé » par les tribunaux français, se solde par des pertes de droits pour le citoyen justiciable. La question se pose même de savoir ce que devient la notion d’un droit égal pour tous.

                                          La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) émane du Conseil de l’Europe. Elle ne dépend pas de l’Union Européenne, mais d’une entité plus vaste : la « grande Europe » de l’Atlantique au Pacifique, Russie comprise. Le statut et le rôle de la CEDH, instance de rang supérieur aux hautes juridictions françaises (Conseil d’Etat et Cour de Cassation), montrent que la véritable force motrice de la « construction européenne » est le Conseil de l’Europe. Conséquence naturelle du potentiel économique et stratégique global des quarante-six pays qui le forment. Mais que deviennent les droits des citoyens à l’intérieur d’un tel conglomérat politique et institutionnel ? Ne risque-t-on de voir s’instaurer une sorte de traitement « à la louche » des affaires individuelles du plus grand nombre ?

                                          La lettre type

                                          Le « petit français » pour qui les institutions avaient été des entités relativement proches, et qui saisit la CEDH croyant que c’est pareil, déchante lorsqu’il reçoit une lettre type lui signifiant sans autre explication :

                                          « Je porte à votre connaissance que la Cour européenne des Droits de l’Homme, siégeant le (...) en un comité de trois juges [noms des juges formant un »comité"] en application de l’article 27 de la Convention, a décidé en vertu de l’article 28 de la Convention de déclarer irrecevable la requête précitée, les conditions posées par les articles 34 ou 35 de la Convention n’ayant pas été remplies.

                                          Compte tenu de l’ensemble des éléments en sa possession, et dans la mesure où elle était compétente pour connaître des allégations formulées, la Cour n’a relevé aucune apparence de violation des droits et libertés garantis par la Convention ou ses Protocoles.

                                          Cette décision est définitive et ne peut faire l’objet d’aucun recours devant la Cour, y compris la Grande Chambre, ou un autre organe. Vous comprendrez donc que le greffe ne sera pas en mesure de vous fournir d’autres précisions sur les délibérations du comité ni de répondre aux lettres que vous lui adresseriez à propos de la décision rendue dans la présente affaire. Vous ne recevrez pas d’autres documents de la Cour ayant trait à celle-ci et, conformément aux directives de la Cour, votre dossier sera détruit dans le délai d’un an à compter de la date d’envoi de la présente lettre. La présente communication vous est faite en application de l’article 53 § 2 du règlement de la Cour."

                                          Aucun exposé du contenu du recours, aucune réponse circonstanciée aux demandes et arguments de son auteur. Non, l’Europe n’est pas « la France, mais en plus gros »...

                                          Pour 800 millions d’habitants, la CEDH compte 45 juges. Un par Etat signataire de la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales. Dans l’esprit de l’institution, sa saisine est une démarche exceptionnelle. En aucun cas, une voie « normale ». Certes, aux termes de l’article 45 de la Convention, « les arrêts, ainsi que les décisions déclarant les requêtes recevables ou irrecevables, sont motivés ». Mais la lettre type correspond à une « déclaration d’irrecevabilité » (article 28) émanant d’un comité de trois juges (article 27), pas à une « décision » d’une chambre décrite dans l’article 29. Est-ce cette subtilité qui permet d’écarter la plupart des recours sans expliquer vraiment pourquoi ? Le justiciable peut estimer que les procédures éliminatoires posent un réel problème. Un arrêt décrivant la requête et répondant à ses moyens avec un minimum de précision permettrait à l’intéressé de savoir comment le droit lui est appliqué et de vérifier que son application est la même pour tous. Pourquoi l’équité de la Cour au quotidien doit-elle être un article de foi, au lieu d’émerger clairement dans une pratique transparente ?

                                          (...)


                                        • Le Huron en colère (---.---.171.151) 31 janvier 2007 18:41

                                          à Anne-Marie (IP:xxx.x2.102.227) le 31 janvier 2007 à 17H06

                                          Eh bien, vous nous en apprenez de belles ! Excellente intervention. Vous en avez d’autres comme celle-là ? J’en suis tout ébaubi.

                                          Merci encore


                                        • Paul (---.---.157.120) 31 janvier 2007 19:35

                                          Le site d’Isabelle Debergue « Petite Citoyenne » : http://www.geocities.com/petite_citoyenne peut également vous intéresser.


                                        • lyago20003 (---.---.81.226) 31 janvier 2007 17:38

                                          Bonsoir, La vérité force à dire qu’on a trop souvent le sentiment que la fonction de notre système judiciaire est de rendre des décisions plutôt que la justice ; l’attente des justiciables étant forte, les délais nécessaires à l’exercice d’une justice équitable deviennent insupportables et il faut « produire du jugement ». On ne melange pas la politique et la justice,parole de politicien....


                                          • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 31 janvier 2007 18:09

                                            Constat et propositions, c’est le grand discours à Bordeaux de Jean-Marie Le Pen, sur le thème exclusif de la justice, le 5 novembre 2006 dans le cadre de sa campagne présidentielle.

                                            http://www.frontnational.com/doc_interventions_detail.php?id_inter=50

                                            Quelques saillies (« Faire un discours sur la justice à Bordeaux, c’est un peu comme parler de corde dans la maison d’un pendu. » ) L’art de bien discourir, et surtout de la consistance, tant dans le constat du malade que sur les remèdes proposés, qui enthousiasment l’étudiant en politique (de tout âge...) Le programme détaillé du Front pour les Législatives va tomber d’ici quelques jours (mi -fevrier ?), bref vive l’avenir.

                                            L’absence, c’est votre conscience politique.

                                            Honnêteté ?, recherche internet ? curiosité politique ? esprit critique ? raison ?

                                            Nana nan... rien que des impressions de gouvernance sous le contrôle de mimnimoys, et de leurs mentors. Y’a pas de campagne I-télé wanadoo sur ’les juges’, alors ça erre dans le vide le manque et le désespoir.

                                            Salut, il est 18h06 l’émission de Beketch vient de commencer, y’en a jussqu’à 21 heures, j’me grouille ..http://radio-courtoisie.over-blog.com/


                                            • RR (---.---.223.213) 31 janvier 2007 18:27

                                              Et alors ? Ce discours date d’il y a trois mois. Maintenant, il laisse faire Clément et les autres.


                                            • Daniel (---.---.223.156) 31 janvier 2007 18:55

                                              D’accord avec RR. L’article parle de l’absence ACTUELLE de débat sur la Justice, alors que les lois Clément passent discrètement. Rien à voir avec les discours du début du mois de novembre, où le sujet était « à la mode ». Maintenant, tout le monde la ferme... sauf les syndicats de magistrats.


                                            • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 1er février 2007 13:36

                                              Vous vous moquez RR et Daniel. Le discours de Le Pen est parfaitement actuel, il fait parti de la campagne présidentielle, dont le scrutin est dans 3 mois.

                                              La campagne est étalée sur un an, et elle brasse tous les grands sujets, à fond. Preuve qu’on a affaire à quelqu’un qui a compris les enjeux et qui, lui, saura gouverner : qui brique une présidence de la Répblique Française, pas un hochet qui cavale vers un poste de gouverneur d’empire ’à la mode’. Vos deux commentaires sont confondants de mauvaise foi : ’Dépassé’ parce que ’datant de novembre’, pfff. Le sujet qui était ’à la mode ’ à l’époque, tout est dit...


                                            • Guy (---.---.101.141) 1er février 2007 14:12

                                              Mais c’est vrai que début novembre tout le monde se gargarisait avec la réforme de la Justice ! Ce sont les déclarations faites depuis la mi-décembre, qui sont intéressantes. Et là, que dalle...


                                            • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 1er février 2007 22:11

                                              Le discours en question n’est pas une ’déclaration’. C’est un discours ! Vous mettez sur un pied d’égalité une petite phrase réactive aux caméras avec chapeau blanc à coutures mauve, ou cravatte en diable, avec un discours thématique ! Voyez à quel point vous êtes déstructuré !!!

                                              ’Tout le monde disait 2 phrases à la télé en novembre sur la justice (ah bon ?), et depuis, Le Pen, on ne le pas vu dire une seule gailloussée sur les juges !! Depuis décembre, que dalle ! Ouh le nuüûlleuh , zéro tchatt !

                                              Mais bon sang vous avez un DISCOURS, de fond, avec constat, constat immédiat et aussi sur la durée, articulé, et les mesures concrètes, et les grandes lignes ! Reflexions... politique...

                                              Tout ce que vous avez à y opposer (pourquoi ?) ce sont des impressions scabreuses, un manque diffus, des envies. On ne gouverne pas en remuant une tache blanche.


                                            • Charles (---.---.152.170) 2 février 2007 07:22

                                              L’Omnivore ne veut pas comprendre. Personne, Le Pen compris, n’a dénoncé les dangers des lois Clément et son discours dénigrant les citoyens qui déposent des plaintes pénales.

                                              Devant les députés, Clément a proféré des énormités incroyables et tout le monde ferme sa gueule.

                                              Comment voulez-vous que le pays puisse connaître une certaine stabilité, si le Garde des Sceaux dit par avance que la plupart des plaintes pénales sont abusives ? Ne pas réagir à de tels propos, ne pas les dénoncer, c’est très grave. Comme le dit l’article, la Justice est là pour jouer un rôle modérateur et stabilisateur du pays.


                                            • Vivienne (---.---.155.233) 2 février 2007 08:11

                                              On n’a pas vu, suf méprise de ma part, Le Pen réagir à cette incroyable déclaration de Pascal Clément lors du débat parlementaire du 19 décembre :

                                              « En 2005, sur plus de 30 000 informations ouvertes à l’instruction, presque 10 000 faisaient suite à une plainte avec constitution de partie civile, dont plus de 9000 se sont terminées par un non-lieu, une irrecevabilité ou un refus d’informer ! Des non-lieux terminent, même si l’on ne dispose pas de pourcentages précis, l’écrasante majorité des plaintes avec constitution de partie civile - sans doute 80 % en 2004 à Paris, en matière économique et financière ! On voit bien les abus qui ont cours. »

                                              Les seules réactions que j’ai vues passer, mentionnant explicitement cette déclaration, sont l’article de De ço qui calt ? du 9 janvier :

                                              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17469

                                              et celui d’Indymédia de dimanche dernier :

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=75670&id_mot=69


                                            • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 2 février 2007 23:11

                                              Il n’y a effectivement pas de quoi réagir à de si creuses cacquetteries, sans conséquences. La réforme de la justice n’est évidemment pas la grande absente de cette campagne, puisque Le Pen y a consacré tout un meeting thématique, au même titre que, par exemple, l’école, ou l’agriculture, ou les retraites, ou la fonction publique : http://www.frontnational.com/doc_interventions_detail.php?id_inter=50

                                              Voyez les autres thématiques évoquées ici : http://www.frontnational.com/doc_programme.php

                                              Croire que la réforme de la justice est absente de la campagne parce que personne n’a réagi à une simple phrase creuse est une grosse erreur politique.

                                              Vous avez dit : « aptitude à gouverner » ?

                                              (amicalement)


                                            • RBr (---.---.107.178) 3 février 2007 09:35

                                              Le Pen n’a pas dénoncé le contenu antipopulaire des lois Clément. C’est un fait. Des déclarations générales quand le sujet est « à la mode », tout le monde peut en faire.


                                            • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 3 février 2007 10:32

                                              Le fait est que les déclarations de m.Clément sont sans épaisseur politique. La différence entre une ’déclaration à la mode’ et le discours de fond de Le Pen lors d’un meeting consacré à ce thème, est affichée et visible aux yeux de tous à l’adresse indiquée.

                                              L’approximation et l’invective, doublés de la dissimulation d’information objective, c’était du temps du monopole.


                                            • Rdd (---.---.43.102) 16 février 2007 15:46

                                              Mais les lois Clément sont bien là, il ne s’agit pas de simples déclarations. Voir encore :

                                              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19084


                                            • Rémy (---.---.33.164) 31 janvier 2007 20:31

                                              Cet article est en réalité de samedi soir, d’après le blog de l’auteur : http://blog.360.yahoo.com/quicalt

                                              Dimanche, Justiciable a rebondi sur le sujet avec un article paru sur Indymédia, également très intéressant :

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=75670

                                              Outreau ou l’impossible autodénonciation d’un système (V)

                                              Les élections présidentielles françaises de 2007 seront précédées, sauf imprévu, de l’approbation très consensuelle par le Parlement de deux lois sur la Justice. Une action législative que l’on cherche à relier à des conclusions tirées de l’affaire d’Outreau, mais dont le contenu réel ne paraît guère en rapport avec ce que les auditions et les enquêtes avaient mis en évidence. Approuvée en première lecture en décembre, la « réforme » de la justice, que des internautes ont déjà qualifiée de contre-réforme, sera examinée par le Sénat en février. Si les textes en cours d’approbation n’apportaient rien de nouveau, ce ne serait pas vraiment une surprise, mais les citoyens qui attendaient quelque chose de ces projets de loi pourraient se borner à être déçus. Malheureusement, la réalité est bien pire et la prétendue « réforme » semble comporter actuellement un certain nombre de dangers à l’insu de la grande majorité des citoyens que l’on a exclus des débats récents.

                                              Suite de I - IV :

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=51525,

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=60464,

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=71264,

                                              http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=71928

                                              Les projets de loi de Pascal Clément 3391 (« Formation et responsabilité des magistrats ») et 3393 (« Equilibre de la procédure pénale »), voir IV, sont passés comme une lettre à la poste lors des débats de l’Assemblée Nationale des 14 et 19 décembre. Celui sur le Médiateur, 3392, a été intégré dans le projet de loi 3391 via un amendement. Non seulement le résultat des débats confirme les craintes exprimées dans l’article d’Isabelle Debergue du 1er novembre et dans IV, mais, comme le signale un autre article d’Isabelle du 25 décembre, le résultat des courses est même beaucoup pire. L’article souligne notamment :

                                              « Le ministère de la Justice et certaines corporations semblent avoir habilement instrumentalisé le débat à des fins qui paraissent parfaitement étrangères à ce que les justiciables réclamaient.

                                              Par exemple, qui avait parlé de mettre en cause le principe d’après lequel le pénal tient le civil en l’état ? Il était admis que, dans un litige où les actions pénale et civile ont le même objet, la décision pénale doit précéder celle sur l’action civile. Or, les lois qui viennent d’être votées dynamitent ce principe prétextant « l’encombrement des cabinets d’instruction » (« petite phrase » du garde des Sceaux), sans que jamais l’avis des citoyens n’ait été demandé sur une question aussi essentielle. L’article 11 de la loi 639 adoptée le 19 décembre prescrit que « la mise en mouvement de l’action publique n’impose pas la suspension du jugement des autres actions exercées devant la juridiction civile, de quelque nature qu’elles soient, même si la décision à intervenir au pénal est susceptible d’exercer, directement ou indirectement, une influence sur la solution du procès civil ». Pour justifier une telle mesure, Pascal Clément n’a pas hésité, devant les députés (débat du 19 décembre, troisième séance), à qualifier de « dilatoires » nombre d’actions pénales des citoyens. A l’appui de cette appréciation, il invoque l’autorité des corporations de magistrats : « ... Ce sont les magistrats... qui ont souhaité cette réforme : qu’on leur fasse confiance, ce sont des professionnels ! Ils sont déjà submergés de travail toute la journée, ils n’ont pas à être victimes de procédures dilatoires. » Quelle leçon a été tirée de l’affaire d’Outreau ? Apparemment, aucune. »

                                              (fin de citation)

                                              En effet, le texte final du projet de loi adopté en première lecture le 19 décembre sur l’équilibre de la procédure pénale (loi 639) a été présenté par Pascal Clément avec des modifications très récentes dont médias et politiques avaient évité de saisir les citoyens. Il semble avoir été très largement imposé par des « experts » de cette même magistrature dont le fonctionnement avait été mis en cause mais qui finit par « se réformer » elle-même dans le sens qui lui convient.

                                              Il en est de même en ce qui concerne la partie de ce même article 11 qui modifie le Code de procédure pénale en lui ajoutant un alinéa qui prescrit : « ... La plainte avec constitution de partie civile n’est recevable qu’à condition que la personne justifie soit que le procureur de la République lui a fait connaître, à la suite d’une plainte déposée devant lui ou un service de police judiciaire, qu’il n’engagera pas lui-même des poursuites, soit qu’un délai de trois mois s’est écoulé depuis qu’elle a déposé plainte devant ce magistrat, contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, ou depuis qu’elle a adressé, selon les mêmes modalités, copie à ce magistrat de sa plainte déposée devant un service de police judiciaire. Cette condition de recevabilité n’est pas requise s’il s’agit d’un crime ou s’il s’agit d’un délit prévu par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ou par les articles L. 86, L. 87, L. 91 à L. 100, L. 102 à L. 104, L. 106 à L. 108 et L. 113 du code électoral ». Une nouvelle limitation de l’accès des citoyens à la justice, qui ne pourra que favoriser les justiciables fortunés au détriment de ceux disposant de faibles ressources.

                                              Le riche engagera d’emblée un bon avocat pour bien bétonner sa plainte au Parquet. Le « moins riche » qui aurait envisagé dans un premier temps d’écrire lui-même au procureur sait qu’à l’avenir, si ce dernier lui répond : « Pas d’infraction pénale », sa future constitution de partie civile s’en trouvera fragilisée. Compte tenu d’ailleurs du discours de Pascal Clément, qui a été jusqu’à déclarer devant les parlementaires : « En 2005, sur plus de 30 000 informations ouvertes à l’instruction, presque 10 000 faisaient suite à une plainte avec constitution de partie civile, dont plus de 9000 se sont terminées par un non-lieu, une irrecevabilité ou un refus d’informer ! Des non-lieux terminent, même si l’on ne dispose pas de pourcentages précis, l’écrasante majorité des plaintes avec constitution de partie civile - sans doute 80 % en 2004 à Paris, en matière économique et financière ! On voit bien les abus qui ont cours ». Le « petit justiciable » est accusé d’emblée de submerger la juridiction pénale de plaintes abusives. Avec ce prétexte, on cherche à rendre de plus en plus difficile son accès à la justice par des barrages dont le contenu, en dernier ressort, n’est autre que financier.

                                              Quant à augmenter les moyens de la justice, pas question car pour Pascal Clément le problème n’est pas là. La France est « bien gérée »... Mais on pourrait lui demander si les prisons françaises sont-elles également « bien gérées », au vu du rapport d’il y a moins d’un an du Commissaire européen Alvaro Gil-Robles qui, de son côté, a conclu à l’existence d’un réel problème de moyens. Et ne devrait-on pas attribuer à un problème de moyens l’affaire récente de cannibalisme présumé à la prison de Rouen, comme le souligne un article du 8 janvier ? L’avocat de l’auteur présumé de l’acte avait demandé la mise en isolement de son client et obtenu le soutien du juge d’instruction. Il estime à présent que « ce drame aurait pu être évité si on avait placé mon client en psychiatrie ou si on avait suivi le juge d’instruction qui avait demandé sa mise à l’isolement ».

                                              En ce qui concerne le fonctionnement institutionnel, le problème résiderait-il vraiment dans les prétendues « plaintes abusives » que l’on impute aux justiciables absents du débat parlementaire ? Le monde politique ne chercherait-il pas à masquer sa propre responsabilité dans une affaire comme celle d’Outreau ? Force est de constater que, déjà en septembre 1996, Alain Juppé avait déclaré à propos des possibles affaires de pédophilie ou de sévices sexuels : « Il faut parfois mettre entre parenthèses les droits de l’homme pour protéger ceux de l’enfant », au même moment où une future experte récusée de l’affaire d’Outreau affirmait : « Nous disposons d’une méthodologie fiable pour déterminer si un gosse dit la vérité ». Les « petits justiciables » n’y sont pour rien.

                                              Pourtant, honni soit qui mal y pense ! Tout compte fait, Pascal Clément nous veut du bien, semble-t-il, lorsqu’il évoque les plaintes pénales déposées par des employeurs contre des salariés au milieu d’un litige prud’homal. Sauf qu’il « oublie », par exemple, les plaintes pour délit d’entrave, discrimination, harcèlement professionnel ou sexuel... que les salariés peuvent être amenés à introduire et dont l’issue pénale est décisive par rapport au litige auprès du Conseil de prud’hommes ou de droit civil.

                                              On peut lire dans un article du 27 janvier de De ço qui calt ? intitulé « La réforme de la justice, grande absente de la campagne présidentielle » :

                                              « Ségolène Royal compte parmi ses conseillers Dominique Barella, secrétaire général de l’Union Syndicale des Magistrats jusqu’en octobre 2006 ; Nicolas Sarkozy semble avoir obtenu le soutien de Pascal Clément pour sa campagne présidentielle ; François Bayrou et Marie-George Buffet n’ont jamais voulu entendre parler de réforme de la Justice ; « plus à gauche », l’influence du Syndicat de la Magistrature, membre fondateur d’ATTAC, n’est sans doute pas négligeable... Quelles en sont les conséquences ? En tout cas, le sujet de la réforme de la Justice se trouve pour le moment absent de la campagne présidentielle. Comme si, à la fin des courses, quelqu’un avait demandé : « Les justiciables, combien de divisions ? »...

                                              (...)

                                              Dans un Parlement où siègent, théoriquement, les représentants des citoyens, ce sont donc les « professionnels » de la Justice qui imposent leur loi. Il faudrait, semble-t-il, « leur faire confiance »... Où sont passées la séparation des pouvoirs et la souveraineté du peuple ? Et que devient le rôle pacificateur et modérateur de la Justice, destiné à éviter que la force et la violence se substituent au droit ?

                                              Pas une seule voix de député contre ce que l’on pourrait à juste titre appeler la contre-réforme Clément. Il y a donc eu consensus entre les grandes formations parlementaires, dans un sens favorable aux revendications des magistrats et contraire aux souhaits exprimés par des justiciables « de base ». C’est ce même consensus que l’on retrouve à présent avec le lourd silence de la campagne électorale sur les problèmes de la Justice française. Mais c’est aussi la preuve que le sujet dérange vraiment.

                                              Quant à réformer la justice administrative ou plus globalement, introduire une plus grande transparence institutionnelle, il n’en est manifestement pas question. »

                                              (fin de citation)

                                              Il paraît difficile de nier l’existence, à l’heure actuelle, d’un puissant consensus politique défavorable au type de réforme de la justice dont avaient pu rêver il y a quelques mois les acquittés d’Outreau et bien d’autres justiciables. La tendance est, bien au contraire, à poursuivre la politique de la dernière décennie qui, tous gouvernements confondus, s’est caractérisée par un nombre croissant de mesures visant : a) à rendre le fonctionnement de la justice de plus en plus sommaire et expéditif ; b) à limiter le droit d’accès à la justice pour la grande majorité des citoyens ; c) à renforcer les pouvoirs et prérogatives des magistrats en face des justiciables. Et peu importe que le rapport de la Commission d’enquête parlementaire ait mis en évidence de nombreux éléments que l’on peut raisonnablement imputer à ce type de dispositions adoptées dans les années 1990-2000.

                                              Mais peut-être que, précisément, le « rôle pacificateur et modérateur » théorique de la Justice n’est pas vraiment neutre par rapport au système social en place que l’Etat, dont les institutions judiciaires font partie, est censé défendre. Et, dans une période où des rapports des forces sociaux évoluent dans le sens d’une perte de droits des citoyens et d’un durcissement de la politique des puissants, il semble bien que l’on cherche à faire de la justice une institution que l’on devra de plus en plus craindre et que l’on pourra de moins en moins saisir. Est-ce autre chose que la logique d’un système ?

                                              La contre-réforme de la justice française passera devant le Sénat en première lecture à partir du 1er février. Nous sommes tous concernés.

                                              Justiciable

                                              [email protected]

                                              http://www.geocities.com/justiciable_fr


                                              • Pourquoi ? (---.---.77.19) 31 janvier 2007 22:59

                                                Si à présent ils s’en fichent de cette façon, pourquoi ont-ils diligenté enquêtes, auditions, etc... depuis 2004 ? Il reste quelque chose à comprendre.

                                                Tout le monde reconnaît les faits de l’affaire d’Outreau, mais on découvre que les politiques n’ont envie de rien faire, et qu’ils profitent même des projets de loi en cours d’examen pour aller dans le sens opposé de ce que les justiciables attendaient : pourquoi, et dans ce cas pourquoi se sont-ils donné tout ce mal ?

                                                Certains pensent que l’affaire d’Outreau a pu être instrumentalisée au service d’autres intérêts. Par exemple, pour s’opposer à la circulaire européenne contre le blanchiment qui impose aux avocats d’affaires des obligations dont, manifestement, ni les intéressés ni leurs clients ne veulent pas.

                                                C’est vrai que la question peut, en principe, se poser. Voici un autre article du 24 avril de Justiciable :

                                                http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=59462

                                                Outreau n’est pas une affaire de blanchiment d’argent

                                                Dans la pratique, les « droits de la défense » ne sont pas les mêmes pour tous...

                                                Le bâtonnier de Paris, Yves Repiquet, a récemment évoqué la question des droits de la défense dans des termes dont le « petit justiciable » peut, pour le moins, se sentir assez éloigné.

                                                La rubrique « Les rencontres du Bâtonnier » sur le site de l’Ordre des Avocats de Paris nous apprend, à l’adresse :

                                                http://www.avocatparis.org/new/gpublic/rencontres/9_10_18_19.asp

                                                que, lors d’une rencontre avec « quelques 130 confrères » :

                                                « Interrogé sur les Droits de la Défense qui sont régulièrement remis en cause [par] le législateur (national et européen) notamment par la mise en place de la déclaration de soupçon, le Bâtonnier a rappelé qu’il mène depuis longtemps un combat pour inverser la tendance et qu’il continuera à se battre avec l’aide et le soutien de ses confrères. »

                                                Le bâtonnier a déclaré à ce sujet :

                                                « La profession doit se mobiliser pour expliquer aux pouvoirs publics que les avocats ne sont pas utilisables dans la lutte contre le blanchiment : si un avocat soupçonne une activité illicite, il doit s’abstenir de traiter le dossier et non dénoncer ».

                                                et, après cette phrase, la rubrique précise que :

                                                Pour conclure le Bâtonnier a toutefois souligné que depuis l’affaire dite d’Outreau les hauts magistrats ont pris conscience de la nécessité d’instaurer une culture de la défense dans la formation des juges.... Affaire à suivre..

                                                Mais, dans la réalité, quel rapport entre la question des droits de la défense dans l’affaire d’Outreau et dans les affaires de blanchiment d’argent ? ? ?. Les personnes soupçonnées de délits économiques sont sauf de rares exceptions riches et influentes, et peuvent s’offrir les meilleurs avocats : rien à voir avec les innocents du procès d’Outreau injustement poursuivis et incarcérés. Une nuance essentielle, mais qui apparemment n’a bénéficié d’aucun droit de cité dans cette rubrique de l’Ordre des Avocats de Paris.

                                                Justiciable

                                                [email protected]

                                                http://www.geocities.com/justiciable_fr


                                                • Pourquoi ? (---.---.77.19) 31 janvier 2007 23:07

                                                  Ou encore, cet article d’Isabelle Debergue du 19 juin :

                                                  http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=10662

                                                  Après Outreau et Clearstream, les avocats doivent-ils rester auxiliaires de justice ?

                                                  Ce n’est pas à l’occasion d’un dossier comme Clearstream qu’on verra, dans le comportement des avocats, les dysfonctionnements que dénoncent les parlementaires dans leur rapport sur l’affaire d’Outreau, avec des justiciables laissés matériellement sans défense. Les parties en présence sont très loin d’être les mêmes. Les évolutions récentes des deux affaires sont également très différentes. Mais précisément, l’inopportunité de plus en plus évidente des comparaisons entre Outreau et les affaires à connotation financière ou industrielle constitue par elle-même une excellente piste pour une réforme de la Justice. A commencer par le rôle, les missions et les attributions des avocats.

                                                  (...)

                                                  (...) on assiste à des développements de plus en plus spectaculaires dans l’affaire Clearstream, doublés d’une crise industrielle sérieuse d’EADS et d’Airbus accompagnée à son tour de rebondissements boursiers... Un tableau d’ensemble sur lequel les citoyens peuvent difficilement ne pas se poser des questions. On pense d’autant plus naturellement à une véritable débâcle des milieux « décideurs » dans le pays, que les problèmes de Vivendi n’ont pas eu le temps matériel de s’effacer des mémoires. Pour ne pas parler d’Eurotunnel et des promesses qui avaient été faites dans le temps, par les responsables du pays et les établissements financiers, aux épargnants invités à devenir actionnaires... Dans le volet judiciaire en cours de Clearstream, Renaud van Ruymbeke a très rapidement été mis sur la sellette mais, dans les informations publiques dont on dispose, on découvre la présence d’avocats dès le début de l’affaire. On a vu également des avocats prestigieux prendre les devants de la scène lorsqu’il s’est agi de qualifier Clearstream d’ « Outreau politique » ou de se référer aux « droits de la défense » dans l’affaire d’Outreau pour s’opposer à la circulaire européenne contre le blanchiment.

                                                  Des magistrats se plaignent de liens de dépendance excessifs des avocats avec leurs clients riches et influents, et les appellent publiquement à la « loyauté envers le juge », à l’« indépendance à l’égard du client »... Mais personne ne nie la réalité objective de l’évolution du métier d’avocat qui, à l’égard des sociétés et des milieux financiers, des grandes administrations, des riches, des personnalités influentes... est devenu un véritable conseiller, soudé avec le client, et n’est plus une simple défense. Nul ne prétend le contraire, mais on ne semble pas pressé d’en tirer toutes les conséquences. C’est là, précisément, que la circulaire sur le blanchiment « dérange », car elle met les pieds dans le plat, et c’est toute la différence entre les questions de fond de l’affaire Clearstream et celles soulevées par l’affaire d’Outreau où les « petits » justiciables n’avaient aucune emprise de ce genre sur leurs avocats, bien au contraire !

                                                  (...)


                                                • Pour une justice transparente (---.---.120.57) 31 janvier 2007 23:00

                                                  Je suis juriste et rédacteur sur ce site mais je préfère annoncer anonymement (*) cette info qu’aucun journal ne souhaite diffuser (Le Figaro après avoir fait un communiqué en ligne l’a retiré).

                                                  (*) Agoravox pourra m’identifier avec à mon IP ou le cookie et s’assurer que je ne suis pas un auteur de canular. Mais merci à Carlo Revelli de ne pas révéler mon identité.

                                                  Le nom d’une candidate aux Présidentielles est ici remplacé par « Y ».

                                                  "LA COUR, en l’audience publique du 12 décembre 2006, où étaient présents : M. Sargos, président, Mme Nicolétis, conseiller référendaire rapporteur, M. Barthélemy, conseiller, M. Leblanc, Mmes Slove, Auroy, Grivel, conseillers référendaires, M. Allix, avocat général, Mme Bringard, greffier de chambre ; Sur le moyen unique, pris en sa seconde branche : Vu l’article 455 du nouveau code de procédure civile ; Attendu que pour confirmer le jugement, la cour d’appel s’est bornée à affirmer que l’exacte appréciation du conseil de prud’hommes sur la situation des parties après le 31 mai 1997, résultant des éléments contradictoires qui lui étaient soumis et qui sont repris en cause d’appel, se trouve confortée par l’arrêt de la chambre de l’instruction du 24 juillet 2003 ; Qu’en statuant ainsi sans examiner les pièces nouvelles produites devant elle, la cour d’appel n’a pas satisfait aux exigences du texte susvisé ;

                                                  PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur la première branche du moyen : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a débouté Mme X de ses demandes de rappel de salaire pour la période postérieure au 31 mai 1997 et d’indemnités liées à la rupture du contrat de travail, l’arrêt rendu le 1er février 2005, entre les parties, par la cour d’appel de Poitiers ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Rennes ; Condamne Mme Y aux dépens ; Vu les articles 700 du nouveau code de procédure civile et 37 de la loi du 10 juillet 1991, condamne Mme Y à payer à la SCP Masse-Dessen et Thouvenin la somme de 1 250 euros, à charge pour elle de renoncer à la part contributive de l’Etat au titre de l’aide juridictionnelle ; Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ; Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du seize janvier deux mille sept.

                                                  Sur le rapport de Mme Nicolétis, conseiller référendaire, les observations de la SCP Masse-Dessen et Thouvenin, avocat de Mme X, de la SCP Bachellier et Potier de La Varde, avocat de Mme Y, les conclusions de M. Allix, avocat général, et après en avoir délibéré conformément à la loi ; M. SARGOS, président."

                                                  La Cour de cassation a non seulement condamné la candidate mais a estimé que les plaignantes n’avaient pas été suffisamment dédommagées. Elles ont travaillé sans être payées et réclament les salaires dus. Elles demandaient des arriérés de salaire pour une période allant du 12 mai au 31 juillet 1997. Les prud’hommes, puis la cour d’appel ne leur avaient donné raison que pour la période du 12 au 31 mai.La Cour de cassation renvoie devant la cour d’appel de Rennes pour re statuer et tenir compte aussi de la période allant du 1er juin au 31 juillet.


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 31 janvier 2007 23:12

                                                    Tout le monde sait qu’Y, c’est SR.

                                                    Mais des casseroles, ils en ont à peu près tous et toutes.

                                                    Je ne vois donc pas l’intérêt de ce post.


                                                  • Pourquoi ? (---.---.77.19) 31 janvier 2007 23:21

                                                    Plus on en saura sur les uns et les autres, mieux cela vaudra pour les citoyens. Sans discrimination.


                                                  • La Taverne des Poètes 31 janvier 2007 23:27

                                                    L’intérêt du post est de faire connaître une décision qui n’est reprise par aucun media ni même par legifrance.fr ni le site de la cour de cassation !

                                                    Et donc de faire connaître cette décision PUBLIQUE aux citoyens.


                                                  • La Taverne des Poètes 31 janvier 2007 23:29

                                                    Bon voilà c’était moi. smiley pas très doué pour l’anonymat. smiley


                                                  • Jean (---.---.192.17) 31 janvier 2007 23:33

                                                    La question que l’on est en droit de se poser est : si le monde politique traîne partout des casseroles, comment peut-il réformer la Justice ?


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 31 janvier 2007 23:37

                                                    Ni pour le droit, ni pour la poésie, non plus.

                                                    La Cour de cassation ne condamne jamais des personnes, elle « casse » un jugement ou bien elle rejette le pourvoi.

                                                    Si le jugement est cassé, il y a retour devant une juridiction d’appel pour que la personne soit rejugée et éventuellement condamnée.

                                                    Le problème d’Agora Vox, c’est qu’il y a trop de gens qui se permettent de parler de ce qu’ils ne connaissent pas, c’est-à-dire qui croient connaître ce qu’ils ne connaissent pas. On en revient toujours à la problématique de l’Apologie de Socrate.


                                                  • La Taverne des Poètes 31 janvier 2007 23:39

                                                    La décision intégrale n’est disponible nulle pat sur Internet. C’est pourquoi je l’ai livrée ici. (« ...De rien ! » smiley) Quand on cache une décision quii était assez attendue (on avait suivi les étapes précédentes), qui a été rendue en séance publique (de la chambre sociale de la cour) et pour une affaire moins grave que bien d’autres que l’on connaît, on peut se demander s’il y a réelle transparence pour le reste ?


                                                  • La Taverne des Poètes 31 janvier 2007 23:44

                                                    Courouve : si ! La cour condamne aux dépens (relisez la décision) et déclenche une condamnation à payer plus lourde en exigeant que la cour d’appel de renvoi statue sur une période plus large pour les salaires réclamés.

                                                    P.S : Je vous rappelle que je suis juriste.


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 31 janvier 2007 23:52

                                                    La « condamnation » est relative aux frais de procédure, pas au fond, puisqu’il y a renvoi devant une Cour d’appel qui devra rejuger.

                                                    Vous vous dites « juriste » ; on peut avoir des précisions ? J’espère que ce n’est pas une capacité en droit comme l’agent d’assurance le comte Gilles de Robien ...


                                                  • La Taverne des Poètes 1er février 2007 00:00

                                                    Vous ne dites rien de plus que ce que j’ai déjà dit. Mais disons qu’en le reformulant cela peut aider des lecteurs à mieux comprendre car le Droit n’est pas toujours transparent en lui-même. Je m’efforce pourtant toujours d’être clair.


                                                  • Antoinette (---.---.37.21) 1er février 2007 10:56

                                                    « Attendu que pour confirmer le jugement, la cour d’appel s’est bornée à affirmer que l’exacte appréciation du conseil de prud’hommes sur la situation des parties après le 31 mai 1997, résultant des éléments contradictoires qui lui étaient soumis et qui sont repris en cause d’appel, se trouve confortée par l’arrêt de la chambre de l’instruction du 24 juillet 2003 ; Qu’en statuant ainsi sans examiner les pièces nouvelles produites devant elle, la cour d’appel n’a pas satisfait aux exigences du texte susvisé ; »

                                                    Ce fonctionnement de la Cour d’Appel est un exemple classique de justice sommaire. C’est la tendance « montante » sous l’impulsion des lois et décrets de la dernière décennie. Voir le site de Justiciable :

                                                    http://www.geocities.com/justiciable_fr


                                                  • Antoinette (---.---.37.21) 1er février 2007 10:57

                                                    Quelle est la référence du dossier de cet arrêt ?


                                                  • Héctor (---.---.77.50) 31 janvier 2007 23:51

                                                    Pour une réforme de la Justice, un excellent sujet est celui de la juridiction administrative et des mélanges de genres que favorise l’actuelle configuration institutionnelle de l’Etat.

                                                    Après quelques vérifications, il me semble qu’un début de réflexion utile est sans doute cet article d’Isabelle Debergue du 13 septembre :

                                                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12986

                                                    Justice : et s’il fallait d’abord réformer la réforme ?

                                                    L’affaire d’Outreau et le rapport parlementaire auront finalement déclenché un début de réforme de la Justice à l’avenir incertain. Malgré son caractère minimal, cette « petite réforme » est entourée de sérieuses tensions et de levées de boucliers quotidiennes. En même temps, on apprend que l’actuel vice-président du Conseil d’Etat devrait devenir président du Conseil constitutionnel en février 2007 et être remplacé dans sa présente fonction par l’actuel secrétaire général du gouvernement. Si cette deuxième nomination apparaît comme un « classique » de la politique française récente, ce n’est pas le cas de la première. Force est de constater dans l’ensemble une tendance à la concentration du pouvoir dans les mains d’un groupe restreint au détriment de la séparation des carrières, accompagnée d’une inertie institutionnelle qui s’oppose à toute perspective de changement en profondeur. Ne serait-il pas opportun, avant de tenter une réforme de la Justice, d’aborder la question de la composition et du fonctionnement des instances devant intervenir dans cette opération ?

                                                    (...)

                                                    Une question paraît inévitable : peut-on vraiment espérer une réforme de la Justice avec l’actuel tissu institutionnel ? Ne risque-t-on pas de tourner en rond si on ne réforme pas au préalable les institutions devant émettre des avis, des propositions, des jugements... sur cette réforme ? Voici quelques pistes, de mon modeste point de vue, si on se place dans cette hypothèse :

                                                    - Le Conseil d’Etat ne devrait pas être une juridiction administrative. Il paraît indispensable de séparer le rôle de conseiller du gouvernement de celui de juge du gouvernement et des administrations, par la création d’une Cour administrative suprême indépendante. Plus une « juridiction spéciale » chargée de la responsabilité disciplinaire, civile et pénale de juges, avocats et experts de justice.

                                                    - Une stricte séparation des carrières devrait être imposée : i) entre la Cour administrative suprême, le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel et la « juridiction spéciale » précitée ii) entre ces quatre instances d’une part, et l’entourage du pouvoir exécutif ainsi que les directions d’entités publiques et privées, de l’autre. L’ensemble de la justice administrative et de l’ordre judiciaire, Cour de cassation comprise, devrait être soumis aux mêmes incompatibilités que la Cour administrative suprême.

                                                    - Les magistrats ne devraient en aucun cas pouvoir devenir des professeurs associés à des universités, ni travailler pour une partie de leur temps à l’extérieur de leur entité d’appartenance. La participation de juges et conseillers d’Etat à des cercles d’influence privés serait interdite.

                                                    - La composition et le fonctionnement du Conseil d’Etat en tant qu’instance consultative au plus haut niveau de l’Etat serait réformée dans le sens d’une ouverture directe aux citoyens.

                                                    Ce ne sont que quelques ingrédients d’une réforme citoyenne au sommet de nos institutions, qui m’apparaît indispensable avant de pouvoir espérer une véritable évolution institutionnelle plus en aval. Point besoin d’attendre 2007 pour défendre ces propositions, en tout ou en partie, si elles paraissent pertinentes.


                                                    • Héctor (---.---.132.8) 1er février 2007 00:15

                                                      « Les magistrats ne devraient en aucun cas pouvoir devenir des professeurs associés à des universités, ni travailler pour une partie de leur temps à l’extérieur de leur entité d’appartenance. La participation de juges et conseillers d’Etat à des cercles d’influence privés serait interdite. »

                                                      Cette question est très sérieuse.

                                                      Il est exact, par exemple, que des juges administratifs qui sont en même temps des professeurs associés à mi-temps rémunérés à ce titre par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche participent au jugement de litiges de la Recherche, de l’Enseignement Supérieur ou de l’Education Nationale, y compris seuls et rejetant des recours par ordonnance. Pareil pour des magistrats qui sont des animateurs d’établissements privés d’enseignement supérieur.

                                                      Le Code de Justice administrative n’établit aucune règle précise en la matière. Quant au Code de l’Organisation Judiciaire, on peut y lire :

                                                      " Article L111-6

                                                      Sous réserve de dispositions particulières à certaines juridictions, la récusation d’un juge peut être demandée :

                                                      1º Si lui-même ou son conjoint a un intérêt personnel à la contestation ;

                                                      2º Si lui-même ou son conjoint est créancier, débiteur, héritier présomptif ou donataire de l’une des parties ;

                                                      3º Si lui-même ou son conjoint est parent ou allié de l’une des parties ou de son conjoint jusqu’au quatrième degré inclusivement ;

                                                      4º S’il y a eu ou s’il y a procès entre lui ou son conjoint et l’une des parties ou son conjoint ;

                                                      5º S’il a précédemment connu de l’affaire comme juge ou comme arbitre ou s’il a conseillé l’une des parties ;

                                                      6º Si le juge ou son conjoint est chargé d’administrer les biens de l’une des parties ;

                                                      7º S’il existe un lien de subordination entre le juge ou son conjoint et l’une des parties ou son conjoint ;

                                                      8º S’il y a amitié ou inimitié notoire entre le juge et l’une des parties.

                                                      Les magistrats du ministère public, partie jointe, peuvent être récusés dans les mêmes cas. "

                                                      Mais il ne semble pas que la juridiction administrative applique ces critères de l’ordre judiciaire.


                                                    • Laure (---.---.33.43) 1er février 2007 00:36

                                                      Aux deux Héctor : les propositions d’Isabelle son bonnes, mais il faudrait pousser l’analyse jusqu’au bout. L’Enseignement supérieur est un cas classique, mais le problème est plus général.

                                                      Du fait qu’il n’existe aucune véritable séparation de carrières entre la juridiction administrative et les grandes administrations, le juge administratif aura toujours un certain intérêt de carrière qui le rapprochera de l’administration. Cette situation a été voulue par les politiques, qui dirigent les grandes administrations ou désignent leurs dirigeants.

                                                      Au Conseil d’Etat, on peut faire partie aujourd’hui du cabinet d’un ministre et demain de la Section du Contentieux qui jugera les litiges de ce ministre ou de son gouvernement, en tout cas des litiges commencés lorsque ce ministre et ce gouvernement étaient en place. Et les fonctions de conseiller d’un ministre ou de haut responsable d’une grande administration font partie des perspectives de carrière des conseillers d’Etat.

                                                      Il me semble, en effet, que le site d’Isabelle Debergue : http://www.geocities.com/petite_citoyenne mérite d’être visité. Comme celui de Justiciable : http://www.geocities.com/justiciable_fr .


                                                    • Passant (---.---.188.53) 1er février 2007 00:59

                                                      C’est lamentable que la prétendue « réforme de la Justice » ait complètement esquivé les questions ayant trait à la récusation, aux demandes de changement de tribunal pour suspicion légitime, aux garanties et apparences d’impartialité des juges...

                                                      Dans la pratique, comment le justiciable lambda peut-il savoir si l’un des magistrats chargés de son dossier est « récusable » d’après les critères données par le Code de l’Organisation Judiciaire ? C’est impossible sauf pour des questions poctuelles, et aucun contrôle d’office ne semble exister. Ce qui signifie que le droit de récuser un magistrat n’existe que de façade, à peu de chose près.

                                                      C’est pourtant un droit fondamental, car il a trait au droit à un procès équitable.


                                                    • JH (---.---.101.12) 1er février 2007 01:11

                                                      On peut tout de même « comprendre » que les politiques ne tiennent pas à faire des vagues autour de modes de fonctionnement, certes, injustes envers les citoyens... mais qui les arrangent bien, eux.


                                                    • Antoinette (---.---.37.21) 1er février 2007 11:11

                                                      Il y a une grande contradiction entre les cas de récusation que l’on affiche dans le Code de l’organisation judiciaire et l’absence totale, dans la pratique des tribunaux, de règles d’incompatibilité et de dispositions de séparation de carrières.

                                                      Au Conseil d’Etat, il est même fréquent que le président de la Section du Contentieux soit lui-même professeur associé à une importante université, ou qu’il enseigne à Sciences Po (Paris) qui est un grand établissement relevant du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et dont le laboratoire de recherche, le CEVIPOF, est une unité mixte avec le CNRS.

                                                      Les présidents de Cour administrative d’appel qui sont en même temps professeurs associés ne manquent pas.

                                                      Quant à la Cour de Cassation, Guy Canivet est également professeur associé de longue date. Il enseigne actuellement le Droit de la concurrence à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.

                                                      Il y a aussi les magistrats qui deviennent présidents ou directeurs généraux de grandes administrations et qui retournent ensuite à des fonctions de juges, ou qui « passent par » des cabinets de ministres, etc...

                                                      Etc...


                                                    • Juriste (---.---.38.165) 1er février 2007 11:40

                                                      Le plus gênant avec ce type d’enseignements, c’est que les universités et établissements assimilés développent à leur tour de nombreux partenariats avec d’autres administrations et avec le secteur privé, avec des industriels, des financiers, des cabinets... ce qui génère toute une chaîne de relations sur laquelle le « petit justiciable » ne dispose d’aucun moyen de contrôle.

                                                      D’ailleurs, les enseignements auquels participent les magistrats peuvent être payants et destinés à des personnes travaillant pour des entreprises et des administrations (directions, services juridiques, etc...). Par exemple, au niveau de la formation continue avec des frais d’enregistrement très élevés. Ce n’est pas des « petits citoyens » qui fréquentent ce genre de cours.

                                                      Plus les magistrats qui enseignent directement dans l’enseignement supérieur PRIVE.


                                                    • Michel (---.---.28.1) 1er février 2007 12:18

                                                      Si les juges veulent dispenser des enseignements, ils n’ont pas à le faire en dehors de leur propre cadre institutionnel.

                                                      La Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et les autres juridictions peuvent très bien organiser dans toute la France DES ENSEIGNEMENTS GRATUITS ET OUVERTS A TOUS LES CITOYENS.

                                                      C’est la seule manière IMPARTIALE, pour un juge, de transmettre ses connaissances.


                                                    • Le Devoir d’informer ! (---.---.168.118) 1er février 2007 11:20

                                                      Un petit détour par les Palais et les Caves de Nice qui vaut le détour ! (voir le lien).


                                                      • silex (---.---.214.3) 1er février 2007 11:39

                                                        les citoyens connaissent parfaitement la vérité.........


                                                        • Juriste (---.---.38.165) 1er février 2007 11:42

                                                          Non, pas tous, pas la grande majorité. Ils peuvent avoir un « sentiment », mais les informations concrètes, on ne les leur fournit pas. C’est d’ailleurs devenu habituel qu’on gruge les électeurs sur le contenu réel des lois qu’on a votées.


                                                        • Michel (---.---.28.1) 1er février 2007 12:04

                                                          En l’espèce, sur les lois Clément, on a affaire à une totale désinformation depuis deux mois.


                                                        • Carmen (---.---.96.187) 1er février 2007 12:48

                                                          Où est vraiment passé l’Obervatoire d’Outreau ? Est-il dans l’espace sidéral, ou repose-t-il en paix sous terre après un gentil enterrement dans l’initimité ?

                                                          N’oublions pas que la création de cet Observatoire avait été annoncée, pour calmer la colère des acquittés d’Outreau, par le député UMP Georges Fenech qui, en pleine période de tractations sur le soutien des chiraquiens à la candidature présidentielle de Sarko, n’a même pas voté contre les lois Clément dont parle l’article.

                                                          Quelle confiance peut-on faire à ces politiques ?


                                                          • Ursule (---.---.13.177) 1er février 2007 21:43

                                                            Les politiques ? Aucune confiance. Ce coup de la réforme dévoyée en cachette est horrible.


                                                          • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:24

                                                            Horrible, mais classique. Il faut être naïf pour s’en étonner.


                                                          • Ken (---.---.219.141) 1er février 2007 13:18

                                                            Il paraît évident qu’on a dit aux médias que l’affaire était close et qu’il fallait regarder ailleurs.

                                                            Constatant que cet article n’a pas été repris hier par Yahoo ! Actualités, j’ai été voir leur rubrique Outreau qui s’appelle à présent « Réforme de la justice » :

                                                            http://fr.news.yahoo.com/outreau.html

                                                            Elle est VIDE, EMPTY...

                                                            En revanche, la rubrique Justice de Yahoo ! Actualités diffuse bien la pub de l’USM avec le « Pacte » proposé par les juges aux candidats aux présidentielles :

                                                            http://fr.news.yahoo.com/31012007/290/l-usm-propose-un-pacte-pour-la-justice-aux-candidats.html

                                                            mercredi 31 janvier 2007, 12h46

                                                            Reuters

                                                            L’USM propose un « pacte pour la justice » aux candidats

                                                            PARIS (Reuters) - L’Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) propose aux candidats à la présidentielle un « pacte pour la justice » qui prévoirait le doublement du budget des tribunaux en cinq ans et une pause dans les réformes...


                                                            • On est en train de se faire avoir... (---.---.35.187) 1er février 2007 13:35

                                                              Déjà, Yahoo ! Actualités n’avait pas repris l’article d’Isabelle Debergue de la fin décembre. Mais, de surcroît, comme ils se nourrissent principalement de dépêches d’agences, cela signifie qu’il y a un problème de ce côté-là, que les journalistes n’enquêtent plus et que les politiques ne leur adressent plus de déclarations. C’est un véritable silence organisé.


                                                            • Télémaque (---.---.199.25) 1er février 2007 15:53

                                                              Avec un jour de retard, l’article vient finalement d’être repris par Yahoo ! Actualités. Comme quoi la ténacité paye :

                                                              http://fr.news.yahoo.com/01022007/326/la-reforme-de-la-justice-grande-absente-de-la-campagne.html


                                                            • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:25

                                                              Parce que l’article est vraiment bon, et opportun.


                                                            • Briseur d’idoles (---.---.168.118) 1er février 2007 14:57

                                                              C’est là que l’on décide de nos droits, de nos lois, de la suppression de nos libertés et des répressions à venir...

                                                              C’est là aussi qu’on « signe » les lettres de cachet !


                                                              • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:26

                                                                Et c’est là qu’on nous administre des somnifères...


                                                              • lyago2003 (---.---.31.182) 1er février 2007 22:10

                                                                Bonsoir, Mme Eva Joly rapportait que, face à un juge, un délinquant ordinaire pris sur le fait finit toujours par reconnaître qu’il a commis un acte illégal, mais un délinquant financier jamais car il appartient à un monde où la seule règle est l’impunité. Nous serions naïfs d’attendre de nos élus qu’ils décident spontanément de lutter contre la délinquance financière et terminent ainsi leurs jours en prison. C’est à nous d’exiger une égalité devant la loi entre petits et grands délinquants.


                                                                • lucienne1 (---.---.164.224) 2 février 2007 17:17

                                                                  Je réponds au commentaire de Lyago. Ah ! enfin, quelqu’un qui se souvient d’Eva Joly, qui en a eu marre de la république bananière appelée France et a préféré retourner dans son pays. Et qui se rappelle le juge Halphen condamné à renoncer parce que, dans ce pays, les citoyens ne sont pas égaux devant la loi ? Qui est assez aveugle pour ne pas voir que le secret défense est utilisé à toutes les sauces pour camoufler de sordides affaires de corruption comme celle des frégates, avec des assassinats à la clé ? Qui se rappelle aussi du scandaleux non lieu prononcé dans l’affaire du sang contaminé ? Est-ce qu’on sait même où en sont ces pauvres familles qui, désespérant de leur pays, se sont pourvues devant la CEDH ? Et les familles des enfants tués par les hormones de croissance qui ont porté plainte en 1991 et attendent toujours en 2007 que la justice se prononce ? Et les victimes de la vaccination hépatite B qui sont toujours déboutées et condamnées aux dépens, alors que réduites à l’invalidité, elles n’ont plus de travail ni de moyens de subsister ? Une justice qui protège de tels truands, qui fait traîner les choses dans l’espoir de passer la main et s’arrange pour ne pas prendre ses responsabilités, n’est pas digne de sa fonction. C’est une justice asservie. A quand la réforme que justiciables et magistrats honnêtes attendent ? Car il y a des magistrats honnêtes mais il leur faut une sacrée ténacité.


                                                                • (---.---.157.144) 3 février 2007 09:54

                                                                  « Est-ce qu’on sait même où en sont ces pauvres familles qui, désespérant de leur pays, se sont pourvues devant la CEDH ? »

                                                                  Mais la Cour Européenne des Droits de l’Homme rejette la grande majorité des recours par une simple lettre type. Il est même fréquent que les recours des Français soient attribués à la Section que préside le juge français, élu par l’Assemblée des Parlementaires sur une liste de trois proposé par le gouvernement français.


                                                                • Vivienne (---.---.155.233) 2 février 2007 08:03

                                                                  D’accord avec l’article et avec ce qui est dit dans plusieurs commentaires : les lois Clément sont très dangereuses pour la stabilité de la France. C’est inadmissible que personne, parmi les politiques et les médias « professionnels », ne les ait dénoncées.

                                                                  Force est de se demander à quoi rime tout ce discours de Sarkozy sur les « racailles » et autres noms d’oiseau, si ensuite il cautionne le discours de Clément qui a l’énorme culot de dire à l’Assemblée Nationale :

                                                                  « ... lors du débat parlementaire du 19 décembre : En 2005, sur plus de 30 000 informations ouvertes à l’instruction, presque 10 000 faisaient suite à une plainte avec constitution de partie civile, dont plus de 9000 se sont terminées par un non-lieu, une irrecevabilité ou un refus d’informer ! Des non-lieux terminent, même si l’on ne dispose pas de pourcentages précis, l’écrasante majorité des plaintes avec constitution de partie civile - sans doute 80 % en 2004 à Paris, en matière économique et financière ! On voit bien les abus qui ont cours. »

                                                                  Dans un autre article :

                                                                  http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17469

                                                                  « Campagne présidentielle, élites mal aimées et chanson de la balance »

                                                                  le même auteur avait à juste titre écrit à ce sujet :

                                                                  " Clément prend pour base de son intervention, destinée à justifier de nouvelles limitations des possibilités de plainte avec constitution de partie civile, des données émanant de la magistrature et qui reflètent le fonctionnement actuel d’une Justice qu’il s’agissait précisément de réformer. La véritable raison invoquée pour ces nouvelles dispositions est l’encombrement des cabinets d’instruction. A aucun moment l’avis des citoyens n’a été demandé, alors que leurs actions en Justice sont d’emblée déclarées abusives dans un débat sur des propositions introduites avec très peu de publicité et adoptées sans aucune voix contre.

                                                                  Quant aux prisons, la situation a-t-elle vraiment évolué après le rapport très critique du Commissaire européen Alvaro Gil-Robles ? D’après le Nouvel Observateur, l’avocat du détenu qui revendique un acte de cannibalisme présumé commis le 3 janvier à la prison de Rouen a mis en cause l’administration pénitentiaire, reprochant à la maison d’arrêt d’avoir refusé le placement en isolement de son client qui purgeait une peine de cinq ans pour viol avec violence, souffrait de schizophrénie et était « potentiellement dangereux ». "

                                                                  (fin de citation)

                                                                  Et Justiciable écrit dans Indymédia :

                                                                  http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=75670

                                                                  " Le « petit justiciable » est accusé d’emblée de submerger la juridiction pénale de plaintes abusives. Avec ce prétexte, on cherche à rendre de plus en plus difficile son accès à la justice par des barrages dont le contenu, en dernier ressort, n’est autre que financier.

                                                                  Quant à augmenter les moyens de la justice, pas question car pour Pascal Clément le problème n’est pas là. La France est « bien gérée »... Mais on pourrait lui demander si les prisons françaises sont-elles également « bien gérées », au vu du rapport d’il y a moins d’un an du Commissaire européen Alvaro Gil-Robles qui, de son côté, a conclu à l’existence d’un réel problème de moyens. Et ne devrait-on pas attribuer à un problème de moyens l’affaire récente de cannibalisme présumé à la prison de Rouen, comme le souligne un article du 8 janvier ? L’avocat de l’auteur présumé de l’acte avait demandé la mise en isolement de son client et obtenu le soutien du juge d’instruction. Il estime à présent que « ce drame aurait pu être évité si on avait placé mon client en psychiatrie ou si on avait suivi le juge d’instruction qui avait demandé sa mise à l’isolement ».

                                                                  En ce qui concerne le fonctionnement institutionnel, le problème résiderait-il vraiment dans les prétendues « plaintes abusives » que l’on impute aux justiciables absents du débat parlementaire ? Le monde politique ne chercherait-il pas à masquer sa propre responsabilité dans une affaire comme celle d’Outreau ? Force est de constater que, déjà en septembre 1996, Alain Juppé avait déclaré à propos des possibles affaires de pédophilie ou de sévices sexuels : « Il faut parfois mettre entre parenthèses les droits de l’homme pour protéger ceux de l’enfant », au même moment où une future experte récusée de l’affaire d’Outreau affirmait : « Nous disposons d’une méthodologie fiable pour déterminer si un gosse dit la vérité ». Les « petits justiciables » n’y sont pour rien. "

                                                                  (fin de citation)

                                                                  J’ajouterai cette simple question : les citoyens qui voient leurs plaintes massivement rejetées, sont-ils d’accord avec cette appréciation émise par le Garde des Sceaux sur la base du point de vue des juges ? Les lois et les règles de la société, ce sont les citoyens via leurs élus, et pas les juges, qui doivent les faire. Ne vaut-il mieux, en tout état de cause, de traiter en détail les plaintes et, le cas échéant, de répondre au citoyen par une explication un peu plus précise que le laconique : « pas d’infraction pénale », que d’avoir ensuite à traiter des situations de dégradation extrême du climat général dans le pays ?

                                                                  Les politiques, tous partis confondus, jouent avec le feu.


                                                                  • Richard G (---.---.43.105) 2 février 2007 08:35

                                                                    Comment va-t-on mettre fin aux violences urbaines si les gens ne peuvent pas déposer des plaintes ? Ou alors, c’est que pour les politiques il n’y a violence urbaine que lorque c’est la Police qui se fait attaquer...


                                                                  • François (---.---.38.34) 2 février 2007 08:44

                                                                    Clément fait comme les aristocrates d’il y a trois siècles : il nous donne des coups de botte méprisants du haut de son cheval.


                                                                  • Vivienne (---.---.155.233) 2 février 2007 08:26

                                                                    Voici un extrait du débat qui a précédé le vote de l’Assemblée sur la loi concernant la procédure pénale :

                                                                    http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2006-2007/100.asp

                                                                    "M. le Rapporteur - L’amendement 83 vise à inscrire dans la loi la jurisprudence de la Cour de cassation selon laquelle le juge civil surseoit à statuer lorsqu’une décision attendue au pénal est susceptible d’exercer directement une influence sur la solution de son dossier. Le projet de loi, en réécrivant l’article 4 du code de procédure pénale, va à l’encontre de cette jurisprudence, créant un risque important que des décisions rendues au civil soient suivies de décisions contraires rendues au pénal, ce qui aurait pour conséquence soit l’existence de décisions de justice contradictoires, ce qui ne saurait être accepté, soit des recours en révision au civil. C’est pourquoi l’amendement 83 tend à consolider cette jurisprudence.

                                                                    M. le Garde des Sceaux - Cet amendement est exactement le contraire du texte que je vous propose : j’y suis donc défavorable et je souhaite que l’Assemblée ne suive pas la commission. À la suite de différents dysfonctionnements, mon prédécesseur avait confié à M. Magendie, président du tribunal de grande instance de Paris, le soin de réfléchir à des réformes. L’article 11 ne fait que reprendre ses propositions. Dans la tradition de notre code pénal, le criminel tient le civil en l’état. Mais cette règle, sur laquelle je ne souhaite pas revenir, a reçu une large extension jurisprudentielle de la part de la Cour de cassation, qui conduit à un véritable dévoiement. Ainsi, un employeur assigné aux prud’hommes par un salarié irrégulièrement licencié va déposer plainte, avec constitution de partie civile, contre ce salarié pour vol, bloquant l’instance prud’homale jusqu’à ce que le juge d’instruction rende un non-lieu. Ou encore, un litige commercial sera bloqué parce que l’une des parties engagera des poursuites contre l’autre pour faux ou escroquerie.

                                                                    Cette règle porte préjudice aux petits, aux moins puissants, à ceux qui n’ont pas les moyens de faire traîner un procès civil et de mettre en branle une autre procédure qui n’aboutira à rien d’autre qu’à gagner du temps. Elle paralyse les procédures civiles. Elle est la cause de nombreuses procédures pénales non fondées, qui encombrent les cabinets de l’instruction et empêchent les juges de se consacrer aux véritables victimes. En 2005, sur plus de 30 000 informations ouvertes à l’instruction, presque 10 000 faisaient suite à une plainte avec constitution de partie civile, dont plus de 9 000 se sont terminées par un non-lieu, une irrecevabilité ou un refus d’informer ! Des non-lieux terminent, même si l’on ne dispose pas de pourcentages précis, l’écrasante majorité des plaintes avec constitution de partie civile - sans doute 80 % en 2004 à Paris, en matière économique et financière ! On voit bien les abus qui ont cours. Je souhaite donc que cet amendement ne soit pas adopté. D’ailleurs, ce sont les magistrats réunis autour de M. Magendie qui ont souhaité cette réforme : qu’on leur fasse confiance, ce sont des professionnels ! Ils sont déjà submergés de travail toute la journée, ils n’ont pas à être victimes de procédures dilatoires. C’est dans leur intérêt comme dans celui de la justice que la procédure ne soit pas dévoyée.

                                                                    M. Philippe Houillon, président de la commission des lois - Je voudrais expliquer pourquoi la commission a adopté cet amendement. Le principe actuel est que le pénal tient le civil en l’état : on attend la décision pénale avant de prendre la décision civile lorsqu’elles ont le même objet. Selon un autre principe, celui de l’autorité de la chose jugée, la décision pénale s’impose à tous, notamment sur le plan civil. Du point de vue de la commission, la Cour de cassation a placé le curseur au bon endroit en permettant de ne pas surseoir à statuer lorsque l’action pénale n’a pas de conséquences directes sur la décision civile. Je pense que c’est la bonne solution : si la décision pénale a une action directe, il faut surseoir à statuer. L’amendement 83 propose donc d’inscrire cette jurisprudence dans la loi.

                                                                    Le projet de loi, pour sa part, propose un mécanisme qui tient fortement de l’usine à gaz : il n’y a plus d’obligation de surseoir à statuer - la procédure civile suit donc son cours - et si jamais la décision pénale ultérieure contredit la décision civile, il n’y a qu’à engager un recours en révision ! Ce n’est vraiment pas raisonnable. On comprend les raisons de la commission Magendie, qu’a expliquées le Garde des Sceaux : les cabinets d’instruction sont effectivement encombrés par les plaintes avec constitution de partie civile. Mais il est vrai aussi que les magistrats instructeurs ont toujours demandé la disparition des plaintes avec constitution de partie civile ! Le seul problème est qu’elles sont le pendant indispensable, normal et mécanique du principe de l’opportunité des poursuites : à partir du moment où le parquet a la possibilité de poursuivre ou non, il faut évidemment laisser à la partie civile la possibilité de mettre elle-même en mouvement une action publique.

                                                                    C’est pourquoi la commission est tout à fait favorable à la disposition de l’article 12 selon laquelle une plainte avec constitution de partie civile ne serait recevable qu’après un certain délai, au cours duquel le parquet n’aurait pas agi. Cela va permettre de désencombrer les cabinets d’instruction, tout en laissant bien sûr la possibilité à la partie civile, si le parquet ne poursuit pas pour une raison quelconque, de déposer une plainte avec constitution de partie civile. Revenons sur l’exemple du licenciement pour vol : on sait qu’en matière prud’homale, le débat est cristallisé par les motifs de la lettre de licenciement et ne peut rien aborder d’autre. Si l’employeur dépose une plainte pour vol, comment voulez-vous que le conseil des prud’hommes puisse statuer sur le bien-fondé du licenciement, sur son caractère abusif ou non, s’il ne dispose pas de la décision pénale ? La raison pousse donc à adopter l’amendement 83 et cette disposition de l’article 12, et surtout à rejeter un système qui provoquera des décisions contradictoires avec, comme solution, des recours en révision !

                                                                    M. Michel Hunault - Quelques chiffres seulement pour appuyer cet exposé : nous comptons chaque année 5 millions de procès-verbaux, pour une capacité de 650 000 jugements. C’est souvent la dernière possibilité d’un justiciable, lorsqu’il y a un classement sans suite, que de porter plainte avec constitution de partie civile.

                                                                    On ne peut laisser dire qu’une garantie essentielle pour le justiciable serait une procédure dilatoire.

                                                                    M. le Garde des Sceaux - M. Houillon commet l’erreur majeure de croire que notre proposition tend à empêcher les plaintes avec constitution de partie civile. Il n’en est évidemment rien. Le dispositif aura pour effet de cribler les plaintes en éliminant automatiquement celles qui sont déposées dans un but dilatoire, puisque le procès civil se poursuivra de toute façon. C’est du bon sens. Je n’ignore pas que la commission des lois compte d’éminents spécialistes, mais la commission Magendie était, elle aussi, composée de professionnels dont je doute qu’ils aient formulé des propositions d’une complète stupidité.

                                                                    M. le Président de la commission - Je n’ai pas dit que le dispositif empêcherait les plaintes avec constitution de partie civile puisque la question n’est pas celle-là, mais de savoir si le pénal tient le civil en l’état. M. le garde des sceaux a parlé de bon sens ; est-ce du bon sens de prévoir qu’il faudra recourir à une révision si le juge civil dit « blanc » et que le juge pénal dit « noir » ?

                                                                    M. le Garde des Sceaux - Ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

                                                                    M. le Président de la commission - C’est pourtant ce que dit le texte, qui institue la possibilité d’une contradiction entre juge pénal et juge civil alors que les principes généraux de notre droit ont été pensés pour éviter une telle situation. S’agissant des professionnels, je puis vous assurer que les avocats ne sont pas favorables à cette mesure ; il n’est donc pas exact de dire qu’ils le sont. Le ministère public ayant la maîtrise des poursuites, il est juste de maintenir le pouvoir de suspension dans le seul cas où il existe un lien direct entre le civil et le pénal. C’est le bon sens.

                                                                    M. le Garde des Sceaux - Le juge civil décidera, selon les cas, s’il suspend l’application de la procédure, selon qu’il l’estimera ou non dilatoire. Là où le Gouvernement souhaite permettre plus de souplesse vous souhaitez maintenir une rigidité. C’est très regrettable.

                                                                    M. Jérôme Bignon - J’ai été sensible aux explications du garde des sceaux mais j’y aurais été plus sensible encore s’il avait mentionné, outre l’intérêt des magistrats, qu’il nous a décrits débordés, celui des justiciables, qui devrait être notre préoccupation principale. Le juge civil pouvant parfaitement décider d’attendre, et si les sursis encombrent, la révision sera exceptionnelle. L’idée est donc pertinente et il faut suivre le Gouvernement. "

                                                                    (fin de l’extrait)

                                                                    à la fin :

                                                                    « À l’unanimité des 23 suffrages exprimés sur 29 votants, l’ensemble du projet de loi est adopté. »

                                                                    Pas une seule voix contre, seulement 29 députés présents. Sans commentaires.

                                                                    Isabelle Debergue a écrit le 27 décembre :

                                                                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17009

                                                                    Réforme de la Justice : toujours impossible, ou pis encore ? Après Outreau et le rapport de la Commission d’enquête parlementaire, les citoyens attendaient une réforme de la Justice française recueillant leurs plaintes et leurs inquiétudes. Malheureusement, c’est loin d’être l’impression qui ressort de la lecture des débats parlementaires et des deux textes adoptés en première lecture (635 et 639) par l’Assemblée nationale. Même l’idée « minimale » d’instaurer une séparation des carrières entre le siège et le Parquet, avancée par la Commission d’enquête, a péri dans un débat parlementaire peu couvert par les médias et auquel les « petits justiciables » ont cessé d’être appelés. Exprimant une claire insatisfaction, Georges Fenech a annoncé, avec des acquittés d’Outreau et l’un de leurs avocats, la création d’un « Observatoire d’Outreau » afin de « promouvoir une réforme profonde de la Justice ». Des auteurs de cette initiative qualifient la « réforme » en cours de « réformette insignifiante ». Mais est-ce vraiment le cas, la réalité ne serait-elle pas pire ? Car, à la lecture des textes adoptés, on peut penser à une véritable contre-réforme cachée.

                                                                    On nous avait dit après Outreau quelque chose comme : « Soyez rassurés, on a compris, maintenant on va réformer la Justice ». Ensuite, on a commencé à nous « faire comprendre » que ce n’était pas aussi simple. Plus récemment, il est apparu qu’il n’y avait pas grand-chose à attendre des travaux législatifs en cours. Mais est-ce tout ? Le message rituel : « Laissons tomber pour cette fois, il ne va rien se passer avant les élections... » décrit-il avec justesse la réalité ? On peut sérieusement en douter. C’est un classique de la politique française, que dans ces situations d’apparence anodine et de « fin de règne », des choses importantes et graves surviennent dans les domaines législatif et réglementaire, mine de rien et à l’insu de l’opinion publique. Tel risque d’être le cas avec la prétendue « réformette » en cours de la Justice. Discrètement, et sans réel rapport avec les conséquences à tirer de l’affaire d’Outreau, le gouvernement a profité de l’occasion pour faire adopter des dispositions sur l’action pénale aux conséquences très importantes. Ce n’est pas en soi une surprise, vu la tendance des positions exprimées par le ministère de la Justice depuis juin dernier. Mais il appartient aux Français d’en prendre conscience, de ne pas se laisser prendre au dépourvu et de s’exprimer en conséquence.

                                                                    (...)

                                                                    Un débat, en somme, qui tranche « par la bande » des questions très importantes, mais dont les Français ont été tenus à l’écart. Quel journaliste en a parlé, qui a osé susciter une véritable discussion publique ? Vingt-neuf votants dans l’hémicycle, le 19 décembre, tard le soir, pour une loi aussi importante que celle sur l’équilibre de la procédure pénale. L’Assemblée nationale compte 577 députés. C’était donc un vote acquis d’avance, ou je n’ai rien compris...

                                                                    (...)


                                                                    • Guilhem (---.---.77.15) 2 février 2007 10:50

                                                                      Ce débat parlementaire montre bien que les députés étaient parfaitement conscients du caractère néfaste des lois Clément, mais pas un seul n’a voté contre.

                                                                      Après, Sarkozy et Royal nous font le cirque du « courage politique ».


                                                                    • PGV (---.---.220.33) 2 février 2007 11:25

                                                                      Lors de l’affaire d’Outreau, Daniel Legrand père et fils avaient subi des longues périodes de détention provisoire.

                                                                      Fin 2005, on pouvait lire dans Le Monde sur Legrand fils :

                                                                      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-725786,0.html

                                                                      " Daniel Legrand fils, toujours prisonnier d’Outreau

                                                                      LE MONDE | 30.12.05 | 13h53 • Mis à jour le 01.02.06 | 13h05

                                                                      (...)

                                                                      Le 14 novembre 2001 à l’aube, la police a sifflé la fin de la saison de football. « Le gardien qui a examiné mon mandat de dépôt m’a dit : »Toi, t’as une tête de voleur ; alors dis aux détenus que t’es un voleur.« Il y a eu des moments durs, mais pas trop. Sur 1 000 gars, disons que j’ai croisé deux cinglés. »

                                                                      Pudique, Daniel ne parle pas des souffrances évoquées par son avocat, Julien Delarue. « Il n’a pas vu sa mère durant quatorze mois. Son père, il ne l’a revu que trente mois plus tard : je me souviens des escortes les laissant s’embrasser dans les geôles du palais de justice de Saint-Omer. »

                                                                      Daniel s’est fait piéger. « Le juge m’a fait comprendre que si j’avouais j’avais une chance de sortir. Je l’entends encore insistant, quand je sortais du bureau : »Réfléchissez, monsieur Legrand !«  » Alors, Daniel a balancé une énormité. Le meurtre d’une fillette belge auquel il aurait assisté. Il ne sortira pas avant le 27 mai 2004 et comparaîtra libre à Saint-Omer puis au procès en appel à Paris.

                                                                      (...)

                                                                      Aujourd’hui, Daniel semble égaré, dit Me Delarue. « Des phases de délire. Je me demandais dans quel état de santé il allait comparaître. Je l’ai invité à consulter un spécialiste. » Daniel confirme : « Je vois encore un psychiatre une fois par mois. Je lui déverse ce qui me travaille, plutôt qu’épuiser ma famille. »

                                                                      Peggy, la soeur aînée, observe ses phases de prostration. « Il rumine souvent. Comprenez : c’était un garçon timide qui vivait chez papa maman. Et on le jette dans un monde de noirceurs. La première fois que je l’ai vu, en janvier 2002 à la prison de Loos, il était terrorisé. Mon père a mieux résisté. » "

                                                                      (fin de citation)

                                                                      A présent, une dépêche AFP nous apprend :

                                                                      " vendredi 2 février 2007, 10h33

                                                                      Un acquitté d’Outreau interpellé avec 130 grammes d’héroïne sur lui

                                                                      LILLE (AFP) - Daniel Legrand fils, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, a été interpellé mardi près de Dunkerque avec 130 grammes d’héroïne sur lui, notamment dans des boudins ingérés, et devrait être jugé mi-février pour trafic de stupéfiants, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

                                                                      (...)

                                                                      Placé en garde à vue, Daniel Legrand, qui doit être déféré au parquet vendredi matin, ne devrait pas être mis en examen, selon M. Czernik. « Il devrait être placé sous contrôle judiciaire et on va lui indiquer une date de procès, sans doute le 15 février », a déclaré le magistrat. « Mais il ne devrait pas être mis en examen, parce qu’il reconnaît les faits, et qu’une enquête n’est donc pas nécessaire », a-t-il ajouté.

                                                                      (...)

                                                                      Interrogé fin 2006 par l’AFP, un an après son acquittement, Daniel Legrand avait reconnu aller voir un psychologue quand il se sentait mal. « Maintenant, j’ai plus de recul sur les choses », avait-il confié, soulignant qu’il suivait alors une formation pour être maçon.

                                                                      Il est resté deux ans et 6 mois en détention provisoire pendant l’instruction de l’affaire d’Outreau. Son père, Daniel Legrand, également injustement impliqué dans ce dossier, a lui été acquitté en juillet 2004 par la cour d’assises du Pas-de-Calais."

                                                                      (fin de citation)


                                                                      • (---.---.195.186) 2 février 2007 12:14

                                                                        Nos plaintes les indisposent, mais eux ils peuvent nous tomber dessus sans raison valable et nous anéantir pour la vie...

                                                                        Au juste, quelqu’un sait ce que sont devenues les procédures disciplinaires de Burgaud et Lesigne ?


                                                                      • Marie-Noëlle (---.---.132.132) 2 février 2007 12:28

                                                                        Sur Burgaud et Lesigne, je ne sais pas. Mais la même Inspection Générale des Services Judiciaires qui les avait blanchis au printemps dernier vient d’épingler Van Ruymbeke :

                                                                        vendredi 2 février 2007, 12h02

                                                                        AFP

                                                                        Clearstream : Van Ruymbeke est renvoyé devant le CSM et met en cause Nicolas Sarkozy

                                                                        PARIS (AFP) - Le ministre de la Justice Pascal Clément a annoncé vendredi sa décision de renvoyer devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) le juge Renaud Van Ruymbeke, épinglé dans un rapport de l’Inspection des services judiciaires (ISJ) pour sa rencontre hors procédure avec le corbeau présumé de l’affaire Clearstream.

                                                                        Le magistrat, premier juge d’instruction au tribunal de grande instance de Paris, a aussitôt mis en cause Nicolas Sarkozy, voyant là une « décision politique sans surprise » après les attaques du ministre de l’Intérieur contre lui dans le dossier Clearstream.

                                                                        Le garde des Sceaux « a estimé que les manquements relevés par l’Inspection générale des services judiciaires à l’encontre de M. Van Ruymbeke justifiaient la saisine de la formation disciplinaire de l’organe constitutionnel compétente pour les magistrats du siège », a expliqué la Chancellerie dans un communiqué.

                                                                        (...)


                                                                      • Arlette (---.---.101.89) 2 février 2007 13:11

                                                                        L’actuelle situation de Daniel Legrand fils acte un terrible échec du soutien psychologique, social, moral, matériel... qu’il aurait dû recevoir de la part des institutions après l’affaire d’Outreau.

                                                                        C’est ahurissant.


                                                                      • bonjour (---.---.31.182) 2 février 2007 13:00

                                                                        Bonjour, La démocratie française se porte très mal. Les élections sont un show télévisuel ; la séparation des pouvoirs est faible, voire inexistante. Un exemple ? La récente nomination comme procureur général de Paris, un poste clé dans les affaires politico-financières, de Laurent Le Mesle par Jacques Chirac. Au lieu d’enquêter sur les nombreux scandales politiques, l’ancien conseiller juridique du président de la République ouvre une instruction contre Denis Robert et Florian Bourges. Ce sont les écuries d’Augias.Pourquoi ne pas créer un Conseil supérieur de la magistrature qui soit l’unique garant de la carrière et de la surveillance des magistrats ? Ce conseil devrait être composé de magistrats et d’élus mais aussi de citoyens. Pour l’heure, le conseil n’a qu’un rôle consultatif de même que rattacher la police judiciaire au Ministère de la justice et non à l’intérieur...


                                                                        • Sabine (---.---.33.112) 2 février 2007 14:29

                                                                          L’article a eu raison de souligner l’influence d’un syndicat de magistrats sur ce que l’on appelle la « gauche de la gauche », les « courants alternatifs », etc...

                                                                          Bové vient d’appeler d’ores et déjà à voter au second tour pour Ségolène Royal. Ce qui dans l’état actuel des choses pourrait très bien signifier Barella garde des Sceaux, mais ça n’a pas l’air de le gêner. Quant aux lois Clément, lui non plus, n’en souffle mot.

                                                                          C’est nul. Voir :

                                                                          vendredi 2 février 2007, 10h18

                                                                          José Bové appellera à voter Ségolène Royal au second tour

                                                                          PARIS (AP) - Le candidat à la présidentielle José Bové a jugé « évident » vendredi qu’il appellera à voter pour Ségolène Royal au second tour afin de « battre Nicolas Sarkozy ».

                                                                          « Je ne suis pas propriétaire des voix », a souligné sur RTL José Bové interrogé sur son attitude au second tour de la présidentielle. « On fera tout pour que la droite perde ces élections ».

                                                                          Le leader altermondialiste a précisé qu’« on va évaluer la campagne au fur et à mesure » mais « notre candidature peut être utile à la gauche pour véritablement battre Nicolas Sarkozy ».

                                                                          « On n’est pas là pour envoyer dos à dos la droite et la gauche » car « c’est évident que nous sommes dans le camp de gauche », a martelé l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne. « Mais aujourd’hui, la gauche doit être incarnée sur de véritables valeurs antilibérales ».

                                                                          (...)


                                                                          • (---.---.38.216) 3 février 2007 20:56

                                                                            Dans sa déclaration de cette semaine, il n’y a rien sur la Justice.


                                                                          • Quentin (---.---.34.228) 2 février 2007 14:53

                                                                            L’USM, syndicat dont Dominique Barella a été président jusqu’à l’automne dernier, voir son dernier discours :

                                                                            http://usm2000.free.fr/article.php3?id_article=109

                                                                            s’est distingué, non seulement par son opposition aux projets de réforme de la Justice, mais aussi par une campagne permanente de soutien à Burgaud et Lesigne.

                                                                            On peut lire sur son site, dans le rapport moral du Congrès de Caen de l’USM (20/21 octobre) :

                                                                            " 3 /Mais cette année nous réservé d’autres épreuves parmi lesquelles l’affaire d’Outreau a joué le rôle de catalyseur de l’offensive parlementaire contre l’indépendance de la justice :

                                                                            En résumé : ILS EN REVAIENT, ILS L’ONT FAIT !

                                                                            Dés l’annonce en décembre 2005 de la création de la CEP sur l’affaire d’Outreau, l’USM a organisé une réunion à Lille pour informer les collègues des risques de cette commission et des actions que nous comptions mener pour nous y opposer.

                                                                            Notre action se situait, rappelons le, dans un contexte exceptionnel : excuses publiques du président de la République, du premier ministre et du garde des sceaux auprès des acquittés d’Outreau, réception desdits acquittés à l’hôtel Matignon dans une totale frénésie médiatico-politique.

                                                                            L’USM s’est totalement mobilisée pour la défense des collègues...

                                                                            (...)

                                                                            Une pétition de soutien à Fabrice Burgaud et Gérald Lesigne a été lancée à l’initiative de l’UR de Douai. Elle a recueilli plus de 900 signatures : remise au GdS cet AM par T Polle..."


                                                                            • Quentin (---.---.34.228) 2 février 2007 14:56

                                                                              Le lien, pour le « rapport moral » du secrétaire général Bruno Thouzellier au dernier congrès de l’USM, est :

                                                                              http://usm2000.free.fr/article.php3?id_article=112


                                                                            • lucienne1 (---.---.164.68) 4 février 2007 11:13

                                                                              Si j’ai bien compris, l’USM s’est opposée aux projets de réforme de la justice après l’affaire d’Outreau mais aussi par une campagne permanente de soutien à Burgaud et Lesigne. Et le juge Barella, qui pourtant n’est plus à la tête de ce syndicat, est mis en cause. Etait-il de sa et de leur responsabilité d’enfoncer un peu plus un juge, Burgaud, qui certes a commis des erreurs mais a servi de bouc émissaire facile et même consentant, alors qu’il y a une chambre d’instruction et qu’il n’était pas théoriquement seul à prendre les décisions. Le mot théoriquement est important. Je conseille d’aller sur le site indiqué : http://usm2000.free.fr/article, pour y trouver le discours du juge Dominique Barella au Congrès de Caen en octobre 2006. Dix pages, mais il faut les lire. C’est un procès sans complaisance de l’état de notre justice, l’une des pires en Europe où elle a été encore récemment condamnée à l’unanimité par des organisations internationales de magistrats « pour ses comportements antidémocratiques ». Premier point sur lequel il insiste : son indépendance systématiquement bafouée par le pouvoir politique. Exemples : le verrouillage des nominations au CSM avec doublement des personnalités désignées, le maintien du Président de la République et du garde des Sceaux à sa tête, l’abus du secret défense, les primes données aux magistrats etc. Lisez, ça vaut vraiment le coup. Ce n’est pas ennuyeux du tout, entre l’humour souvent noir et la férocité. Conclusion : des affaires d’Outreau, il y en aura d’autres si, justement nos politiques qui votent lois sur lois et votent le budget de la Justice continuent à la laisser dans le piètre état où elle est. Qu’ils aient un droit de contrôle, c’est normal, mais qu’ils n’oublient pas leurs responsabilités, d’abord celle qu’ils devraient avoir, de supprimer la subordination des juges au parquet et au garde des sceaux, ensuite de donner les moyens en nombre de juges et de personnel judiciaire, et en budget. Les juges sont loin d’avoir tort lorsqu’ils dénoncent les pressions des politiques. Suivez mon regard : affaires politico-financières (Halphen, Eva Joly, Van Ruymbeke et j’en passe ) et scandales de santé publique. Quant aux flagrants délits, alors là, c’est le massacre des petits, comme chez La Fontaine.Vous connaissez ? Lisez quand même Barella et votez bien. Après, on en reparlera. C’est une justiciable qui parle, ni juriste, ni démagogue. Une citoyenne qui observe, rien de plus...


                                                                            • Tge (---.---.159.121) 4 février 2007 13:31

                                                                              « Et le juge Barella, qui pourtant n’est plus à la tête de ce syndicat, est mis en cause... »

                                                                              Dominique Barella était depuis longtemps président de l’Union Syndicale des Magistrats, fonction qu’apparemment il a quittée pour rejoindre l’équipe de campagne de Ségolène Royal. Justement, c’est très bien d’aller voir les sites de l’USM et du Syndicat de la Magistrature pour voir comment, dans la défense étroite de leurs propres corporations, ces syndicats interfèrent sans cesse avec la politique citoyenne.

                                                                              Quant à Burgaud et Lesigne, où est passée la procédure disciplinaire les concernant ?

                                                                              Lorsque les syndicats de magistrats se plaignent de l’état de la Justice, c’est uniquement pour réclamer plus de moyens, ou parce qu’il y a eu des nominations défavorables aux chapelles politiques dont ils sont proches. Mais la question de fond de la responsabilité des magistrats, les mélanges de genres institutionnels dont TOUS les milieux politiques profient depuis des décennies... ils ne veulent pas en entendre parler.


                                                                            • Tge (---.---.159.121) 4 février 2007 13:36

                                                                              « Lisez quand même Barella et votez bien. »

                                                                              Justement, en lisant Barella on comprend très bien que la candidature de Ségolène Royal représente tous les lobbies du système.

                                                                              On comprend également qu’elle se moque des électeurs avec ses promesses de réformes institutionnelles, alors qu’en réalité elle réprésente directement les corporations de ce qui s’auto-intitule la « haute fonction publique ».


                                                                            • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:36

                                                                              « Suivez mon regard : affaires politico-financières (Halphen, Eva Joly, Van Ruymbeke et j’en passe ) et scandales de santé publique... »

                                                                              Il faut suivre également le regard des « affaires » de la « gauche » depuis Mitterrand. Il n’y pas que les « affaires » de la « droite ». Celles de la « gauche » sont au moins tout aussi gratinées, depuis la période Mimi. Précisément, l’époque qui a fait la carrière politique de Ségolène Royal.

                                                                              D’ailleurs, on retrouve souvent la « droite » et la « gauche » ensemble. Y compris dans une affaire d’Etat comme celle du Rainbow Warrior, survenue alors que Ségolène Royal était chargée de mission de la Présidence de la République sous Mitterrand.


                                                                            • Milla 2 février 2007 18:38

                                                                              Je ne fais que passer !

                                                                              Robert Badinter revient sur la scène en rappelant les valeurs liées aux droits universels de l’homme, et l’abolition de la peine de mort.

                                                                              Il participe au 3e congrès mondial sur cette même peine de mort, qui a commencé jeudi 1er février à Paris et concerne essentiellement l’Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Chine, mais aussi au « Texas », en vertu de quoi les Etats Unis seraient épargnés ?.(interview audio sur yahoo).

                                                                              Dans son interview, il présente cette nécessité d’intervenir dans les pays qui appliquent la loi coranique, la science de l’Islam, que des pseudos scientistes appellent « la Sharia ». La Chine, pour sa part, serait le pays le plus important « détenteur » de peine de mort !, effarant ?

                                                                              Milla smiley


                                                                              • (---.---.152.230) 2 février 2007 20:05

                                                                                Badinter est bien silencieux sur les dysfonctionnements de la Justice française, lui qui a souvent été aux premières loges.

                                                                                La France est-elle un Etat qui respecte les Droits de l’Homme ? C’est peut-être la première question que l’on devrait se poser, avant d’aller donner des leçons aux autres.


                                                                              • Karen (---.---.115.93) 2 février 2007 20:37

                                                                                Le rapport d’il y a un an du Commissaire européen Alvaro Gil-Robles, sur la situation du respect des Droits de l’Homme en France, fait honte à lire :

                                                                                https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=965741&BackColorInternet=FEC65B&BackColorIntranet=FEC65B&BackColorLogged=FFC679


                                                                              • Alpha 4 février 2007 00:13

                                                                                La Gifle, pas celle donnée par notre regretté Lino Ventura, mais celle donnée à Beaune par un Prof. Prof, père de famille, bien noté et apprécié.

                                                                                La scène se passait le 24 novembre 2005. Depuis sa salle de classe, le prof voit un élève qui en tabasse un autre dans la cour, il se précipite pour faire cesser la bagarre. Il finit par donner une gifle à l’agresseur. Ce qui a pour effet salutaire de tout arrêter.

                                                                                L’agresseur avait commencé par jeter le cartable du plus petit dans un urinoir, quand l’autre élève est allé récupérer son bien, l’agresseur lui est tombé dessus, il lui maintenait la tête en bas et le rouait de coups.

                                                                                L’agresseur avait déjà été signalé 14 fois dans l’établissement, 2 fois renvoyé et exclu une semaine. Le soir des faits, il a récidivé sur l’autre élève en représailles suite à l’intervention du prof.

                                                                                L’affaire aurait pu en rester là, mais 6 mois plus tard la mère de l’agresseur a porter plainte.Le Prof, convoqué au commissariat de Beaune, 4 H. de garde à vue pour relater les faits. Puis ce mardi 30 Janvier comparution en correctionnelle, verdict 800 € d’amande.

                                                                                Voila notre belle Injustice française.

                                                                                Voilà pourquoi nos magistrats demandent plus d’argent, plus de moyens, c’est pour entretenir leur fond de commerce en soutenant les délinquants.

                                                                                Si cette manière de rendre la justice n’est pas rapidement changée, alors tous les beaux discours ne sont que du bla bla bla. Ce verdict a provoqué un véritable tollé populaire dans notre presse régionale, mais croyez vous que les magistrats en tiendront compte à l’avenir, bien à l’abri qu’ils sont derrière leurs bureaux.

                                                                                Cette manière de rendre la justice,anéanti les efforts, les heures de travail des fonctionnaires de terrains que sont les enseignants, les policiers et les gendarmes. Qui eux mettent les mains dans la...... boue de notre société. Les premiers en essayant d’éduquer « de petits garnements », pour reprendre une expression célèbre il y a quelques années en arrière, irrécupérables de naissance car nés dans des familles qui ont démissionné bien avant leur venue au monde. Et en ce qui concerne policiers et gendarmes, oeuvrent pour notre sécurité à tous.

                                                                                Pour quand une responsabilisation des juges ? Tout d’abord dans leur formation, lors de leurs études, ils devraient d’abord passer une année dans un collège ou lycée, puis une année dans une gendarmerie ou un commissariat en contact avec la réalité


                                                                                • Alpha 4 février 2007 00:24

                                                                                  Je n’avais pas tout à fait terminé mon précédent commentaire.

                                                                                  Il est inadmissible que les syndicats, pas plus celui de la magistrature qu’aucun autre d’ailleurs, posent des conditions dans une campagne électorale, les électeurs c’est le peuple.

                                                                                  Et vu les résultats de notre justice aujourd’hui là aussi il serait bon que des citoyens soient mélangés aux juges. En somme faire appel « au vieux bon sens populaire » Il faut cesser dans bien des domaines de ne faire appel qu’à des « spécialistes » à chaque fois les résultats sont catastrophiques.


                                                                                • Yvonne (---.---.101.179) 4 février 2007 13:54

                                                                                  C’est vieux problème de ce pays depuis les années 1980. Si la politique se trouve noyautée au sommet, en permanence, par des groupes de pression de hauts fonctionnaires, magistrats, « sommités » diverses... QUAND EST-CE QUE LES CITOYENS AURONT DROIT AU CHAPITRE ?

                                                                                  La candidature Royal est un exemple criant du pouvoir des nomenklaturas, mais à l’UMP ou à l’UDF c’est pareil.


                                                                                  • Ian (---.---.154.148) 4 février 2007 14:09

                                                                                    Mais le système veut ces mélanges de genres, car ils permettent de protéger des intérêts beaucoup plus puissants que ceux d’un haut fonctionnaire ou d’un magistrat.


                                                                                  • (---.---.101.50) 4 février 2007 14:17

                                                                                    Dans l’actuel système économique et social, l’Etat est au service des super-riches. Le reste, ce sont des apparences pour empêcher que les gens comprennent la situation et se révoltent.


                                                                                  • Parka (---.---.255.9) 4 février 2007 18:35

                                                                                    Bové n’apportera rien de nouveau par rapport à ce type de problèmes. Aujourd’hui, il y a eu un autre article sur le blog de De ço qui calt ? qui aborde précisément cette question :

                                                                                    http://blog.360.yahoo.com/quicalt

                                                                                    Le candidat José Bové court-circuite royalement le courant alternatif Quoi qu’en dise l’intéressé, la candidature présidentielle de José Bové représente une nouvelle force d’appoint pour Ségolène Royal. Ce n’est sans doute pas ce qu’auraient voulu nombre de militants qui espéraient trouver enfin un candidat indépendant de la « gauche unie » ou « gauche plurielle » chapeautée par le Parti Socialiste. Les intéressés se retrouvent peut-être, en ce moment, dans un avion pour lequel ils n’avaient pas forcément acheté un billet. Le nouveau candidat « antilibéral » a bien affiché sa position favorable à Ségolène Royal, malgré les critiques qu’il lui a adressées et les nuances de façade qu’il a par la suite émises à propos du second tour. Au premier tour, Bové pourra déjà faire campagne contre Nicolas Sarkozy ou empêcher François Bayrou de capter des voix à la recherche d’un « candidat nouveau ». Certes, ce sera fâcheux pour Marie-Georges Buffet ou Dominique Voynet. Mais pour le reste, quel programme propose José Bové ? Saura-t-on enfin ce que signifie la formule magique « un(e) autre » ?

                                                                                    (...)

                                                                                    Quant au cinquième point [du programme de José Bové], sur la réforme institutionnelle, son manque de contenu concret a de quoi choquer. Quelle réforme des institutions et de l’appareil d’Etat préconise José Bové ? L’allusion à une « sixième république » a été le faux-fuyant classique pour certains qui, par exemple, ne souhaitaient rien changer en matière de Justice après une affaire comme celle d’Outreau. Faute d’autres précisions de la part d’un Bové qui est prêt à soutenir Ségolène Royal au second tour, il faudra en conclure que, par défaut, c’est le programme du Parti Socialiste qui se substitue au sien.

                                                                                    (...)


                                                                                    • déçu (---.---.96.81) 4 février 2007 19:08

                                                                                      C’est vrai qu’il est mince, ce cinquième point de José Bové :

                                                                                      http://www.marianne2007.info/Jose-Bove-candidat-sa-declaration_a653.html

                                                                                      « Cinquièmement, la transformation démocratique et sociale exige d’en finir avec le régime de la Ve République. C’est la démocratie toute entière qui doit être vivifiée. Nous voulons une nouvelle République laïque, ouverte sur la société telle qu’elle est, ouverte sur le monde, une démocratie politique, sociale et citoyenne qui élargisse le socle des droits fondamentaux, à commencer par les droits sociaux. »


                                                                                    • Gabriel (---.---.98.109) 4 février 2007 19:26

                                                                                      C’est l’ensemble du programme de José Bové qui est faible, et il est loin d’être le seul. De nos jours, tous ces partis et mouvements qui s’intitulent « gauche de la gauche », « alter », « cent pour cent à gauche », etc... n’ont plus de programme politique depuis belle lurette.

                                                                                      La fin de l’article de De ço qui calt ? d’aujourd’hui (sur son blog) n’est pas loin de la réalité :

                                                                                      http://blog.360.yahoo.com/quicalt

                                                                                      Le candidat José Bové court-circuite royalement le courant alternatif

                                                                                      (...)

                                                                                      Globalement, on pourrait adresser au programme de José Bové un commentaire analogue à celui formulé dans mon article du 11 janvier sur celui de Marie-George Buffet : « Qui pouvait penser, dans la France des années 1970, qu’en 2007 la « gauche de la gauche » proposerait d’éradiquer le chômage, de relever en urgence les salaires et les minima sociaux, de garantir un toit pour tous, de garantir le droit à la santé pour tous... ? Pour la grande majorité des Français de l’époque, le pays était censé avoir résolu ces problèmes bien avant la fin du XXe siècle... » On a bien régressé. Et comment le nouveau candidat antilibéral propose-t-il de redresser cette évolution ? Rien de très précis, souvent une totale absence de réponse. Nous restons sans savoir ce que signifient vraiment les solgans « un autre monde », « une autre Europe »... Comme pour la candidate du Parti Communiste, on pourrait penser à une entreprise charitable pour alléger les souffrances prévisibles, plus qu’à un programme politique destiné à nous les épargner.

                                                                                      Au fond, la petite phrase de José Bové proclamant « l’insurrection électorale contre le libéralisme économique » peut faire penser à l’appel de l’Abbé Pierre de 1954 et à son discours sur « l’insurrection de la bonté ». Mais, outre le fait que l’abbé n’avait aucun Roquefort à défendre, il ne semble pas que ceux qui se disent « antilibéraux » aient tiré les leçons du terrible bilan que l’Abbé Pierre avait dressé avec courage et lucidité cinquante ans après son appel : « J’étais surtout loin d’imaginer que cinquante ans plus tard des familles en France, avec de jeunes enfants, dormiraient toujours dans la rue ». Un constat bien plus politique que toutes les déclarations pré-électorales de José Bové, de Marie-George Buffet, de Dominique Voynet et d’autres « gauches de la gauche ».

                                                                                      Dans ces conditions, on peut comprendre que des courants qualifiés d’alternatifs se soient sentis court-circuités par les modalités de l’annonce de la candidature présidentielle de José Bové, et que la campagne à venir n’accapare pas forcément les discussions des militants.


                                                                                    • (---.---.42.101) 4 février 2007 20:18

                                                                                      On dirait que José Bové fait preuve d’un grand manque de cohérence, ou qu’il ecrit n’importe quoi, ou peut-être qu’ils sont trop nombreux à « négocier » ses déclarations. Compte tenu du positionnement politique qu’il affiche, il devrait au moins reconnaître que la Vème République a accordé l’indépendance à l’Algérie, alors que la précédente avait livré une longue décennie de guerres et répressions coloniales.

                                                                                      D’ailleurs, si c’est un parti comme le PS, bourré d’énarques et de personnes bien placées dans l’appareil de l’Etat, qui doit diriger la réforme des institutions, que peut-on en attendre ?

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