Ceux qui sont déçus sont ceux qui
attendaient quelque chose de François Hollande. Je suis plutôt persuadé qu’au
Front de Gauche personne n’attendait quoi que ce soit d’un social démocrate, si
ce n’est de se plier plus ou moins mollement ou rapidement aux désidératas de
l’Europe libérale. Disons au mieux que nous ne nous attendions pas à ce que
cela arrive si franchement, si vite, avec autant de cynisme et si peu
d’intelligence machiavélienne.
On aurait pu comme vous dites, brandir
le vote blanc et faire craindre la défaite au PS, Hollande aurait signé avec
nous le pacte qu’il a signé avec les écologistes, et aussitôt brûlé sur l’hôtel
de l’Europe et des lobbies de l’industrie. Ce n’est que spéculation, il
n’aurait rien proposé et nous n’aurions jamais signé quoi que ce soit
connaissant le bonhomme. Ou bien Sarkozy serait passé pour un second mandat.
Cinq ans lui auraient suffi pour parachever son œuvre au service des intérêts
particuliers. La consigne était donc bien de voter contre le candidat
de la droite ultralibérale, et non de voter pour le candidat de la gauche
libérale. La nuance est ténue mais elle porte le sens de notre démarche. Cela
s’est d’ailleurs matérialisé quand le groupe Front de Gauche à l’assemblée a
refusé de voter la confiance au gouvernement Ayrault.
Pas de « déception » donc au Front
de Gauche ni il me semble dans mon article, seulement de la vigilance et des
luttes en attendant les prochaines échéances électorales.