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Commentaire de COLRE

sur Quand le féminisme vire mal...


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COLRE COLRE 5 septembre 2012 22:51

« Et le mépris des putes par nombre de féministes ? »

Je ne peux pas vous laisser dire cela sans réagir : c’est parfaitement faux, l’immense majorité des féministes et des mouvements féministes respectent les prostituées ! c’est la prostitution qui est combattue, pas les personnes, voyons. Les militantes qui prennent la parole, comme vous dites, sont une toute petite élite, ultra-minoritaire, plus très jeunes, qui défend sa position, souvent privilégiée, comme le MEDEF défend les patrons… ni plus ni moins. Celles que Ines dans un témoignage cru et terrible, appelle les V.R.P. de la prostitution. 

Je n’ai jamais vue l’une de ces innombrables prostituées de l’Est ou de l’Afrique sub-saharienne, mineures, parlant à peine le français, privée de papiers et de droit, venir s’exprimer à une tribune pour défendre son mode de vie. Vouloir toujours confondre ces situations incomparables relève d’une mauvaise foi évidente ou pour le moins d’une naïveté consternante.

Je viens de relire ce témoignage qui raconte la vérité vraie, celle qui est toujours cachée à la société policée du PAF. Il ne faudrait pas que les téléspectateurs entendent parler de foutre ou de couilles, ce n’est pas convenable, voyons. Alors on parle de « travail du sexe », comme si cette appellation atténuait l’image d’une pratique qui n’est en rien un travail normal ni digne pour la quasi-totalité des prostituées.


Elle parle de Sonia qui intervient dans ce docu de France 2 : 

"Le reportage m’a paru être surfait et sur joué par certaine prostituées , notamment une certaine Sonia travaillant dans une vitrine en Belgique. On dirait que celle ci a apprise par cœur son texte.

Quand on prend son vagin pour un tiroir-caisse, son corps pour un bien marchand et monnayable. Quand on met son amour-propre, sa pudeur aux oubliettes pour ne pas dire dans sa culotte. Il n’y a pas de p*** au grand coeur qui tienne ou je ne sais trop quelles fadaises et inepties du même genre. Nous sommes toutes sans aucune exception que de pitoyables traînées de bas étage. Quand à la p*** qui éprouverait une quelconque amitié pour son client en lui demandant effrontément des 200, des 300, des 400 euros de l’heure me paraît être un concept des plus comique. Il faudrait ne pas trop fantasmer sur la soi-disant p*** grand cœur. La p*** au grand cœur n’est valable que pour les films en noir et blanc des années 50 avec Jean Gabin. Prenez trois putes, mettez les autour d’une table, faites-les parler de leur clientèle sans journalistes, sans caméra, sans client. 
 Quand vous allez assister au déferlement de mépris et de moquerie qui va découler de leur conversation je vous garantis sur facture que le fameux mythe de la p*** au grand cœur, va en prendre un sacré coup."


Elle parle de son « métier », c’est cela, la réalité de la prostitution, ce ne sont pas les déclarations théoriques sur cette fameuse « liberté de disposer de son corps dans le cadre de relations sexuelles tarifées »… 

Dieu que cette prostitution est jolie sur les plateaux télés !…

"À mes débuts, je me suis souvent menti à moi-même, je ne suis raconté des histoires, je me suis fait croire que faire la putes ça n’était pas si terrible, ni si horrible que ça. La prostitution de façon professionnelle comme unique source de revenus est une chose très pénible aussi bien nerveusement, psychologiquement que physiquement. 

Si je commence à me dire que mon unique fonction, que mon unique objectif professionnel consistait à être un dévidoir a foutre. Que mon outil de travail serait des sexes d’hommes mal nettoyés. Que j’allais passer mes après-midi me frotter et à me nettoyer le cul comme une malade mentale avec un savon gynécologique antiseptique. Eh bien non cette vérité ne pouvait en aucun cas me permettre de la regarder en face."

"Il y a une bonne résolution que j’ai prise il y a quelques années. Je devais accepter. Accepter ce dernier gros porc ahanant sur moi. Je devais accepter ses coups de queue à répétition accumulées de la terre à la lune de la lune à la terre. Je devais accepter ce dernier cunnilingus mal fait. 
Je demande 200 € de l’heure pour ma capacité a copuler avec n’importe qui sans être trop regardante sur la qualité de l’hygiène, du physique, de l’éducation du client. Même si le client ressemble à une poubelle ambulante, même s’il a une haleine fétide qui me donne l’impression qu’il a ingurgité des boules puantes pendant son repas du midi, même s’il sent des pieds le fromage pourri. Je dois supporter ses odeurs de transpiration ses sécrétions, son liquide séminal écœurant qu’il a bavé, dégouliné sur son ventre pire que les chutes du Niagara. Je vais devoir supporter son sexe mal lavé d’où il va émaner une subtile odeur de pisse et de chiotte. Car bien entendu, ces petits messieurs les clients sont comme des petits garçonnets et ne savent même pas se décalotter pour se laver la ***** correctement. On dirait des petits garçon qui s’imaginent que je mets le Tahiti douche uniquement pour faire décoration dans ma salle de bains. Je ne vous parle même pas des traces de matières fécales que je retrouve sur mes serviette-éponge que je leur donne afin qu’ils puissent prendre leur douche. 
 Ils ont 30 ans 40 ans 50 ans ; ils sont avocat, chirurgien, capitaine d’entreprise ; ils viennent me voir avec des chaussures et des montres d’un luxe pas possible, et malgré tout ça, ils ne savent toujours pas appliquer le geste d’hygiène de base que leur mère leur inculquait quand ils avaient 4 ans. Même si j’ai pleinement conscience que lorsqu’on prend la décision de se prostituer ou prend en même temps la décision de mettre ses mains dans la m***** de ses congénères, supporter toutes leurs m***** pour 200 € ne me semble pas être si disproportionné est exagéré que cela. 
Non seulement le client paye pour que je lui suce sa queue mais en plus il me paye pour que je lui lèche les bottes. Alors moyennant finances je lui lèche les bottes. Et oui mes 200 euros de l’heure sont justifiés pour tout ça.…"


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