@Yohan, il faut faire le rapport « coût du travail / productivité »
Jacques Sapir a fait une analyse sur la crise le 4 courant, sans prendre en compte le caractère financier de cette crise.
Il y étudie ce rapport de 1995 à 2010 (graphique)
Extrait :
"C’est l’existence de ces écarts qui oblige les pays ne pouvant plus
dévaluer depuis 1999, soit à déprimer leur demande intérieure et par là
leur croissance (cas de l’Italie) soit à subventionner leurs entreprises
ou leurs ménages, aboutissant ainsi au gonflement d’une dette soit
publique soit privée. La distinction entre les deux formes de dettes est
largement artificielle, comme on l’a vu dans le cas de l’Espagne, car
dès que les problèmes rencontrés par ces économies deviennent
véritablement sérieux, il y a un mouvement de compensation des dettes
privées vers la dette publique.
De plus, il y a un lien quasiment
circulaire entre la productivité et la dépression. Au départ, des gains
insuffisants en productivité (par rapport à l’accroissement des
salaires) détériorent la compétitivité et conduisent à l’accroissement
de la dette par le mécanisme décrit. Mais, une fois les politiques
d’ajustements fiscales et budgétaires mises en place, et la forte
contraction de l’économie, on se rend compte que les gains de
productivité ralentissent, voire s’inversent, au contraire de ce que
prétend l’économie dominante.
Ce phénomène est lié aux rendements
croissants qui existent dans l’industrie, mais aussi à des rigidités
techniques qui font que l’emploi ne peut se contracter aussi vite que la
production. Cette baisse, relative ou absolue, de la productivité
détériore encore un peu plus la compétitivité du pays et dégrade, bien
entendu, les résultats des entreprises. Ces dernières, soumises par
ailleurs à une instabilité du cadre fiscal (politique d’ajustement
fiscal) réduisent plus qu’il n’est nécessaire les investissements, ce
qui provoque un surcroît de contraction de la production."