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Commentaire de bruno

sur Affamés, assoiffés et peut-être irradiés, mais climatisés


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bruno 6 septembre 2012 21:38

Outre le court-termisme des dirigeants (qui les amène à caresser dans le sens du poil la majorité, ou à ne pas entrer en rupture avec une situation bien établie - dans notre cas, la dominance de l’électricité nucléaire en France), on ne peut écarter une suspicion d’influence significative de la part du lobby du nucléaire. De nombreux articles mettent en évidence la puissance de ce lobby, qui aurait par exemple réussi jusqu’ici à tuer dans l’œuf tout émergence (et tout subventionnement sérieux) d’une filière de production d’énergie renouvelable digne de ce nom. A long terme cela nous pénalisera sérieusement via-à-vis de nos voisins (Danemark, devenu leader mondial de l’éolien, mais aussi Allemagne).

Un de mes amis, éminent professeur de finances, me disait, il y a quelques mois : "La question n’est pas de probabiliser un accident nucléaire (car faible proba x fort coût = faible coût en espérance), mais de savoir si le pays pourrait survivre à une catastrophe nucléaire - c’est à dire regarder le coût total d’un tel accident". Il prédisait que si la France vivait un Tchernobyl (donc un accident), le pays (le gouvernement, l’Etat) n’y survivrait pas, le coût étant impossible à supporter...

Ce à quoi j’avais répondu : "On peut aussi prendre le problème sous l’angle du coût réel du kWh, lequel devrait comprendre le remboursement des sommes très lourdes investies par l’état pour développer le nucléaire (amortissement), le coût du traitement et du stockage des déchets, les coûts environnementaux (qui ne sont d’une façon générale que très rarement pris en compte), le coût de démantèlement futur des centrales, et... la prime de risque.
La prime de risque ? Supposons qu’on arrive à calculer ce qu’il en coûterait d’assurer le pays contre une catastrophe de type Fukushima en vallée du Rhone ou à Nogent sur Marne. Est-ce qu’une telle prime au kWh aurait un sens ? Autrement dit, est-on prêt à échanger notre vie actuelle perdue (évacuation totale et durable de Paris, par exemple) contre de l’argent ?

On notera d’ailleurs qu’en ce qui concerne Fukushima, le gouvernement japonais a reconnu récemment qu’il avait sérieusement envisagé la perte de Tokyo. Ca fait froid dans le dos..."

J’en profite pour vous livrer un lien vers un article provocant : l’humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction ? paru dans le monde du 13/03/12, et qui invite à la réflexion sur nos choix technologiques.


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