« Notez que la femme a toujours été exclue de cette opération, ce qui explique qu’elle a pu devenir traditionnelle et se perpétuer, il est bien évident qu’entendant les cris du nourrisson, elle se serait interposée pour l’empêcher et l’aberration millénaire de la circoncision n’eût pas été concevable. »
... et pourtant, lorsqu’il s’agit d’excision, les mères, gardiennes des traditions ancestrales et souvent mutilées elles-mêmes, ne sont pas les dernières à passer outre les cris de douleurs de leurs filles. Si grand soit mon respect pour les femmes, nos égales en droits et en privilèges, il leur arrive, hélas, d’être aussi nos égales en cruauté et en perpétuation navrante de rites ancestraux révoltants.
« Il est très difficile pour un regroupement d’individus, de quelque nom qu’on l’appelle, de reconnaître qu’il s’est trompé pendant des millénaires, il essaie de sauver sa tradition à laquelle il tient, il faut donc user de toutes les ressources de la diplomatie pour leur faire entendre raison. »
Voilà une phrase qui n’aurait pas déparé dans un discours colonialiste.
On peut aussi leur mettre clairement le contrat social en main, en leur disant que le culte auquel cette communauté se livre contient des éléments contraires à nos lois, et qu’il faut soit les abandonner, soit pratiquer autrement (« symboliquement », par exemple), soit envisager de pratiquer le culte sur des terres plus propices à tolérer les mutilations. Nul ne regrette, après tout, que les cultes qui pratiquent les sacrifices humains non symboliques ne puissent pas se pratiquer dans le ressort de nos lois.
Cette clarté suppose réciproquement, que nous affirmions avec la même netteté que les pratiques (re)mises en conformité avec les exigences républicaines sont libres ; que nous laisserons les adeptes pratiquer librement et sans entrave toutes celles de leurs règles qui n’enfreignent pas nos lois ; et que nous nous interdisons d’inventer des lois nouvelles discriminatoires ou attentatoires à ces libertés... (comme par exemple celles qui prétendent régenter la vérité historique ou prescrire une norme vestimentaire...). La clarté du pacte social républicain suppose donc que le citoyen français moyen, retrouvant la logique de ses traditions historiques universalites et éclairées, arrête définitivement ses dérives racistes primaires et xénophobes par inculture.
« De toute façon, cette pratique barbare est en perte de vitesse, ils finiront bien par comprendre, on préfère simplement que ce soit de gré plutôt que de force. »
Je ne suis pas sûr qu’il y ait des statistiques fiables sur ces pratiques. Je suis sûr en revanche que du jour où il y en aura, elles seront faussées par des excuses médicales bidon ou des voyages à l’étranger dans des pays où l’opération sera resté légale, discrète et confidentielle, tant le fichage des personnes circoncises évoquerait de bien sombres souvenirs...
« J’aimerais bien qu’on aille circoncire les tutoyeurs protégés derrière leur écran, ils finiraient bien par comprendre que c’est le même problème à savoir que le consentement de l’intéressé est un passage obligé. »
Tu es libre de le penser, mais écrivant sur agoravox ou ailleurs, que je te tutoie ou non, je m’exprime, et ma liberté d’expresssion est aussi valable que la tienne. Je ne partage pas toutes tes idées et ne t’oblige pas à approuver les miennes, ni mon tutoiement, ni mon style littéraire, ni les fautes d’orthographe que je laisse passer... Mais je m’exprime librement et en conscience et il n’est pas de ta compétence de restreindre ce droit d’expression. Le tutoiement me sort librement du clavier avec toute la légitimité nécessaire et m’appartient en propre avant d’être lu par quiconque. Il n’en devient pas criticable parce qu’il t’est adressé.
A toutes fins utiles, je me sens d’autant plus libre d’user du tutoiement que cette pratique fait référence, historiquement, à l’abolition des privilèges et aux échanges entre pairs citoyens d’après la révolution française. Que des camarades continuent à le pratiquer dans certains cercles un peu gauchistes n’en diminue pas la valeur à mes yeux.
En plus, tu admettras que l’usage des ciseaux du censeur, déjà disproportionné pour couper les écrits, l’est encore bien plus pour pratiquer une circoncision, fût-elle repressive...
Soyons plus proportionné dans la riposte : je consens à te garantir le libre choix de me tutoyer ou de me vousoyer, comme il te plaira de te venger.
« La circoncision est un viol si l’intéressé n’est pas consentant pour être circoncis, au même titre que le tutoiement est un viol, si l’intéressé n’est pas consentant pour être tutoyé : c’est le même processus mental qui consiste à décider pour l’autre sans s’occuper de savoir si ça lui plaît ou non. »
Voyons cela de plus près : Le code pénal dit précisément ce qu’est un viol : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. »
Que le couteau du rabin pratique une pénétration et que celle-ci, en dépit de l’organe sur lequel elle s’applique, ait un caractère sexuel, serait une interprétation excessive.
Je chercherais plus volontiers la qualification pénale du côté des coups et blessures volontaires, ou des violences ayant entraîné une mutilation... (et zou ! en plus : « La peine encourue est portée à vingt ans de réclusion criminelle lorsque l’infraction définie à l’article 222-9 est commise sur un mineur de quinze ans [comprendre : « ou moins »] par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur. », sans même parler de la commission en réunion, avec la complicité évidente des ascendants, et avec arme... Oui, j’exagère, mais... pas assez !). Plus probablement, le code pénal contient assez de ressource pour correctionnaliser le crime, voire limiter la qualification à une contravention bien trouvée...
Par contre, je suis assez curieux de savoir comment tu peux justifier que mon tutoiement te pénètre « sexuellement »... (en plus, tu n’es pas du tout mon type, pour ce que j’en devine...). Tes explications promettent de marquer les mémoires...
« Toute la délinquance d’aujourd’hui, à des degrés évidemment divers, physique ou morale, se résume à ce procédé qui consiste en des décisions unilatérales : votre opinion, on s’en moque, on décide pour vous. »
Je chipote : l’escroquerie consiste à obtenir le consentement. C’est de la délinquance, et qui ne se moque pas de l’opinion de la victime.
Bien à vous aussi,
L’Ankoù
10/09 22:22 - epicure
Voilà la solution, il faut que l’ONU laisse le choix aux israéliens et au hamas, soit de (...)
10/09 14:14 - popov
@hommelibre Dommage collatéral ? Réussir à mettre Matsada et Omar dans le même camp. Il y en (...)
10/09 13:47 - hommelibre
10/09 13:42 - popov
@Mortelune alors que franchement il n’y a rien de beau dans ce truc qui pendouille On (...)
10/09 12:52 - popov
@L’Homme Libre Une conclusion qui se dégage de votre article et des commentaires : Il (...)
09/09 20:36 - franc
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