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Commentaire de louphi

sur « Jouer » avec les petits Garçons… Bacha Bazi


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louphi 7 septembre 2012 21:24

sirocco

Bien sûr que la constitution biologique du corps humain autorise toute perversion sexuelle. Des individus se sont certainement livrés à ces perversions dans les sociétés humaines des temps reculés. Cela est tout à fait exact. Mais dans toutes les sociétés anciennes d’origine Nègres, sociétés matriarcales, les perversions sexuelles telles que la pédophilie, l’homosexualité et autres, ont toujours partout été réprimées par la société et n’ont jamais fait partie des institutions sociales et morales de la société. Ce n’est pas le cas pour les sociétés antiques de race blanches, sociétés patriarcales, dont la pratique de ces perversions est une marque de fabrique.

Vous vous référez à Bronislaw Malinowski, 1884-1942, ethnographe et psychologue anglais d’origine polonaise, pour essayer de démentir ce qui précède. Très bien.

Il est hautement douteux qu’on puisse trouver chez Bronislaw Malinowski l’affirmation que la pédophile ou l’homosexualité, ces perversions sexuelles, aient pu être acceptées et faire partie de la vie morale des mélanésiens. Malinowski s’était fait un nom par ses expériences d’immersion dans les sociétés « tribales primitives » de l’océan Pacifique, en Mélanésie notamment, avec le soutien de l’administration coloniale australienne. Il faut reconnaître, à Malinowski, une certaine objectivité en décrivant les mœurs de ces peuples « primitifs ».

Par exemple, s’agissant des perversions sexuelles, Malinowski écrit à propos des communautés mélanésiennes Motu et Mailu :

"La vie sexuelle est fort relâchée. Même compte tenu de la très grande liberté morale que l’on constate chez les Mélanésiens de la Nouvelle-Guinée tels que les Motu et les Mailu, ces indigènes se montrent encore plus licencieux. Une certaine réserve extérieure, encore couramment observée par d’autres tribus, a ici disparu tout à fait. Comme c’est sans doute le cas dans beaucoup de communautés où les mœurs sont fort peu rigoureuses, il y a absence complète de pratiques antinaturelles et de perversions. Le mariage est regardé comme l’aboutissement normal d’une longue et durable liaison." (1)

S’agissant des communautés indigènes du Nord-Ouest de la Mélanésie, Malinowski écrit encore à propos de l’homosexualité :

"Les rapports homosexuels, la zoophilie, l’exhibitionnisme, l’érotisme oral et anal, pour nous servir de la terminologie psychanalytique, sont considérés par les indigènes, nous le savons déjà, comme des substituts inadéquats et méprisables de l’exercice propre de la pulsion sexuelle. C’est à la faveur de sanctions qu’on peut appeler psychologiques, plutôt que sociales, que les indigènes réussissent à se tenir à l’abri des perversions. Les aberrations sexuelles sont tournées en ridicule, elles fournissent la matière d’un grand nombre d’anecdotes sarcastiques et comiques ; et ainsi traitées elles ne sont pas seulement flétries comme contraires aux convenances, mais rendues effectivement indésirables.« (2)

Et Malinowski de poursuivre :

 » Si l’on entend par inversion des rapports dans lesquels la détumescence est obtenue par le contact avec le corps d’un individu du même sexe, il est certain que l’amitié qui existe d’homme à homme aux îles Trobriand n’est pas homosexuelle et qu’en tout cas l’inversion n’y est pas très répandue. Nous savons en effet que les Trobriandais condamnent cette pratique comme mauvaise et malpropre, parce qu’elle est associée à l’idée des excréments pour lesquels les indigènes éprouvent un dégoût naturel" (3)

Il est donc clair que les sociétés mélanésiennes que vous évoquez, dans leur canon moral, considèrent les perversions sexuelles comme un crime et les réprimandent. Et Malinowski confirme bien que l’intrusion coloniale des européens en Mélanésie a plutôt encouragé les perversions sexuelles chez les Mélanésiens :

 

"Nous l’avons déjà dit-il y a toujours une certaine discordance entre la théorie et la pratique ; mais si l’on veut estimer à leur juste valeur l’importance des exceptions, il faut tenir compte des conditions de vie anormales et de l’influence d’autres civilisations. Sous l’administration actuelle des blancs, beaucoup d’indigènes se trouvent concentrés dans des prisons, dans des centres de missionnaires ou dans des baraques de plantations. Les sexes étant séparés, les rapports sexuels normaux sont devenus impossibles ; et cependant une pulsion habituée à fonctionner régulièrement ne peut être entravée. L’influence de l’homme blanc et de sa morale, stupidement appliquée là où elle n’a rien à faire, crée un terrain-favorable à l’homosexualité. Les indigènes se rendent parfaitement compte que les maladies vénériennes et l’homosexualité font partie des bienfaits qu’ils doivent à la civilisation occidentale." (4)

 

Vous avez donc une lecture très biaisée de l’œuvre de Bronislaw Malinowski.

___________________ 

(1) Bronislaw Malinowski. Les Argonautes du Pacifique Oriental – Chapitres 10 à 14.

(2) B. Malinowski. La vie sexuelle des sauvages du Nord-Ouest de la Mélanésie.

  Chapitre 13 : Morales et Moeurs. Titre II : La morale sexuelle Sous-titre A : Tabous 

  généraux - 1. Déviations et averrations des pulsions sexuelles.

(3) et (4) Idem. Titre III : La censure des aberrations sexuelles. Paragraphe : Homosexualité


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