"L’amélioration de l’espérance de vie a plutôt à
voire avec les progrès de la médecine qu’avec les "
bienfaits " des pesticides .mais comme ce sont les mêmes qui
vendent les poisons et les médocs ..."
@illuminato
Vous parlez sans savoir. Il est de fait qu’en 1740, si tout le
monde ne mourait pas avant la trentaine, les enfants en bas-âge, en
revanche, crevaient comme des mouches. Les progrès de la médecine
néonatale, l’asepsie, sont évidemment responsables, à partir des
années 1870, d’une très rapide croissance des résultats
statistiques concernant l’espérance de vie, mais la pente de la
courbe résulte moins d’une médecine curative encore assez
impuissante, ou d’une chirurgie balbutiante, que des progrès de
l’hygiène. Les grandes épidémies de choléra des années 20 et 30
du XIXe siècle seront les dernières à Paris parce qu’on saura
aménager rationnellement ensuite la distribution de l’eau et
organiser un système d’égouts (Belgrand) extrêmement efficace. Les
contrôles qui s’exercent sur le commerce des aliments, au XXe
siècle, deviennent de plus en plus contraignants, et tout ce que
nous mangeons aujourd’hui est très proprement emballé. Songez qu’au
XIXe siècle existaient encore les « regrattiers » (il y
a une « rue des regrattiers » dans l’île de la Cité)
qui revendaient aux pauvres les restes récupérés sur les tables
des restaurants et des maisons bourgeoises ! Quant aux riches, ils
bouffaient comme des cochons. On a évalué le nombre de calories
auquel pouvait correspondre le menu de banquets qu’organisaient
annuellement des médecins du côté de la Villette ; on arrive à
neuf mille calories pour un seul repas ! Il faut dire qu’au XIXe
siècle, plus on était gras et plus on croyait être en bonne santé.
Napoléon, avant Austerlitz, était devenu presque obèse. Il s’en
réjouissait, c’était bon signe, pensait-il. Si on vit plus vieux
aujourd’hui, c’est surtout à cause de la baignoire, des chambres
froides, des contrôles alimentaires. Contrairement à ce que peuvent
penser les naïfs, jamais l’alimentation n’a été aussi saine et
variée que de nos jours.